Lionel Taccoen
Le Gouvernement français vient d'annoncer un report de la réduction
 de la part du nucléaire à 50% prévu en 2025.Un justificatif de cette 
décision est un rapport de RTE (Bilan Prévisionnel-Édition 2017). Nos 
études ne concernent que l'observation des situations et des tendances 
récentes. Nous n'évaluons pas les décisions ni les travaux de 
prospective, mais nous les comparons aux réalités observées. En 
conséquence nous ne consacrerons aucune Lettre à ce sujet, nous limitant
 aux deux points suivants: 
A) Le passage à  
20-40% et plus d'énergies renouvelables intermittentes, présent dans 
tous les scénarios de RTE, s'est accompagné d'une envolée des factures  
dans tous les cas que nous avons observés, entre autres Danemark, 
Allemagne et Australie du Sud . Le Rapport de RTE ne fournit aucune 
donnée sur les coûts. Or la législation actuelle annonce comme l'un de 
ses  objectifs une fourniture d'électricité à prix compétitif.
B)
 Le Rapport  de RTE n'envisage que deux taux de croissance de l'économie
 française d'ici 2035: 1,5 et 2%/an. Ces deux taux conduisent, suivant 
RTE à des consommations d'électricité  différentes, 480 TWh pour 2%, 442
 et 410 TWh pour les deux scénarios à 1,5%. Ce qui implique une grande 
sensibilité de la consommation au taux de croissance.Les écarts vont de 
40 à 70 TWh pour une différence de taux de croissance de 0,5%. Or, la 
tendance actuelle est à l'accélération de notre croissance (2,2% pour 
les quatre derniers trimestres observés, le dernier de 2016 et les trois
 premiers de 2017). Le Gouvernement actuel a comme but d''accélérer ce 
mouvement. Si RTE avait pris en compte une croissance de 2,5% , en 
conservant les écarts de 40 à 70 TWh , le scénario correspondant 
amènerait à des consommations de 520 à 550 TWh en 2035. Ce qui  impose 
des capacités de production supplémentaires.. Encore plus de 
renouvelables? Construire des centrales thermiques (quid des émissions 
de CO2)? Ou repousser de dix ans de plus, donc à 2045, la réduction  à 
50% du nucléaire?
Le Rapport RTE a servi de 
justificatif au report de la réduction à 50% de la part du nucléaire. 
Ses deux lacunes, absence de données sur les coûts et pas de scénario 
concernant une croissance supérieure à 2% en font un instrument de choix
 de stratégie fort insuffisant. 
php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire