Le 07/11/2017
Commentaire : signe que le gouvernement n'a toujours rien compris : c'est l'objectif qui est mauvais pas l'échéance. Car quelque soit la date, ça sera toujours le nucléaire ou le charbon / gaz avec une augmentation systématique des émissions de CO2 et de l'addition pour nous, les abonnés. CQFD.
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Réduire la part du nucléaire à 50 % de la production d'électricité dès 2025 entraînerait un doublement des émissions de CO2 du secteur électrique, selon RTE.
Le gestionnaire du réseau d'électricité RTE estime que réduire la part du nucléaire à 50 % dès 2025 augmenterait les émissions de CO2. Le ministre veut fixer « une nouvelle date ».
Près de six ans après la promesse de campagne de François Hollande de ramener la part du nucléaire de 75 % à 50 % de la production d'électricité en France à l'horizon 2025, Nicolas Hulot a jugé « difficile » de parvenir à cet objectif.
« Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50 %, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon », a expliqué le ministre de la Transition écologique et solidaire.
A l'occasion de la présentation du Bilan prévisionnel sur l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité à l'horizon 2035, ce mardi, le réseau de transport RTE a estimé que l'atteinte de cet objectif de 2025 « conduit systématiquement à une augmentation des émissions de CO2 du système électrique français ».
Enterrement de l'objectif politique
Concrètement, le respect de l'objectif inscrit dans la loi de transition énergétique adoptée mi-2015 imposerait de fermer 24 réacteurs nucléaires (sur les 58 que compte le parc d'EDF en France) d'ici 2025, a détaillé RTE. Pour compenser cette production, l'accélération du développement de l'éolien et du solaire n'y suffiraient pas : le parc de centrales à gaz devrait être doublé sur la période, entraînant un doublement des émissions de CO2 du secteur électrique.
Et peu importe que le secteur électrique français soit très peu émetteur de CO2 (22 millions de tonnes en 2016) : cette annonce, en pleine COP 23, s'apparente à un enterrement en bonne et due forme de l'objectif politique, auquel peu d'acteurs du secteur croyaient d'ailleurs encore.
Le ministre de la Transition écologique a indiqué que des scénarios alternatifs seraient étudiés ces prochains mois. « En fonction de ça, nous fixerons une nouvelle date », a indiqué Nicolas Hulot.
Quatre autres scénarios
Le Bilan prévisionnel de RTE, que son président du directoire François Brottes a qualifié mardi d'« oracle énergétique », propose justement quatre autres scénarios d'évolution du mix de production électrique à l'horizon 2035. Tous tablent sur une consommation stable ou en recul , même en cas de fort développement des véhicules électriques. Et tous prévoient aussi un doublement, voire un triplement de la production d'énergies renouvelables (101 térawattheures l'an dernier, soit 20 % de la consommation française) pour assurer la diversification du mix.
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Avec une consommation stable, le scénario Ampère permettrait de ramener la part du nucléaire à 50 % de la production d'électricité en 2030. Il supposerait la fermeture de 16 réacteurs nucléaires et un triplement de la production renouvelable. Il ne nécessiterait pas de nouveaux investissements dans les centrales fossiles, et assurerait, ce faisant, une baisse des émissions de CO2. Un scénario politiquement séduisant, mais il est basé sur une hypothèse de croissance soutenue (+2 % par an). Et EDF juge déjà officieusement que ce rythme est trop soutenu, renvoyant plutôt l'objectif de 50 % à l'horizon 2033-2035.
Croissance moins rapide
Le scénario Volt, qui table sur une croissance moindre (+1,5 % par an) et un prix de la tonne de CO2 à 30 euros, ne parviendrait qu'à réduire à 60 % la part du nucléaire à l'horizon 2030 (56 % en 2035), mais il serait « le plus performant du point de vue des émissions de CO2 » et « il n'y a pas de renoncement aux choix publics de développer les énergies renouvelables », note RTE : la production solaire et éolienne serait multipliée par cinq en vingt ans.
Ces scénarios, qui ne détaillent pas à ce stade le coût des investissements à réaliser (entre 8 et 15 milliards d'euros par an, a seulement indiqué RTE), seront discutés dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Celle-ci doit, fin 2018, mettre en musique les objectifs de la loi de transition énergétique pour la période 2023-2028. « Dans l'année qui vient nous allons regarder le nombre de réacteurs qu'il faudra fermer », a d'ailleurs indiqué Nicolas Hulot. De quoi continuer à nourrir de longs mois les discussions.
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