Par Bernard Durand et Michel Gay
Construire en France des éoliennes pour sauver le climat est une absurdité technique et écologique.
Des éoliennes gigantesques défigurent de plus en plus nos campagnes. Elles seront bientôt imposées aussi en mer, au large de nos côtes. La révolte gronde. Ces moulins à vent ne seront d’aucune utilité pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, comme l’a démontré l’Allemagne. La Grande-Bretagne vient même de prévoir de supprimer toutes les subventions pour les nouveaux projets d’énergies renouvelables.
Mais notre gouvernement autiste continue à les soutenir puisqu’il s’agit de « sauver le climat ».
La consommation d’électricité française stagne et décroît même légèrement depuis 10 ans. Personne n’a besoin de ce surplus d’électricité produit par les éoliennes (ni par les panneaux photovoltaïques). Au contraire, leurs productions erratiques nuisent au bon fonctionnement du réseau électrique.
C’est bon pour la planète ?
Pourquoi alors tant d’éoliennes ? « C’est bon pour la planète ! » annoncent les médias et nos politiciens à l’unisson.
Pourtant, en raison du volume important de matériaux qu’il faut extraire et transformer pour les construire (béton, métaux, terres rares), l’électricité produite (à quantité égale) par les éoliennes n’émet pas moins de CO2 que celle produite par nos centrales nucléaires. Pour être cohérent, les émissions des centrales à gaz ou à charbon de secours (les jours sans vent) devraient aussi être ajoutées.
Notre parc nucléaire permet à la France d’être le grand pays industrialisé qui produit le moins de CO2 (dix fois moins que l’Allemagne où règnent les centrales à charbon…).
Construire en France des éoliennes pour sauver le climat est donc une absurdité technique et écologique. La puissance publique a tous les moyens à sa disposition pour le savoir. En continuant à soutenir sciemment le développement des éoliennes, elle se rend complice d’un mensonge d’État puisqu’elle connaît cette absurdité.
Les éoliennes jouets de la météo
De plus, les élus refusent de voir que, faute de pouvoir stocker l’électricité en quantités suffisantes, aucun pays ne peut prendre le risque de remplacer des centrales pilotables (comme le sont les centrales nucléaires) par des éoliennes, dont la production dépend des caprices de la météo. Les « pannes » de vent (et de soleil) peuvent durer plusieurs jours consécutifs sur l’Europe entière.
Pour éviter la grande panne d’électricité, le black-out, la puissance pilotable disponible en secours doit être suffisante pour faire face à la consommation la plus élevée de l’année qui a lieu en hiver, lors de la pointe de consommation (vers 19 heures). À ce moment-là, les panneaux photovoltaïques ne sont d’aucun secours.
En Allemagne, la puissance totale installée des centrales thermiques « fossiles » n’a donc pas diminué de 2002 à 2016 lors du développement massif de l’éolien et du photovoltaïque. La puissance installée des centrales à charbon (lignite incluse) est restée stable à 48 gigawatts (GW), mais celle des centrales à gaz est passée de 20 GW à 30 GW durant ces quinze années.
Le prix de l’électricité a doublé en Allemagne
La production d’électricité issue des énergies fossiles a même légèrement augmenté en seize ans (passant de 347 TWh en 2000 à 349 TWh en 2016).
Les productions erratiques de l’éolien et du photovoltaïque n’ont fait que s’ajouter à celles des centrales thermiques pilotables sans permettre aucunement de diminuer leur puissance installée, ni leur production. Le charbon, un peu de biomasse, et le gaz principalement ont compensé la baisse de production du nucléaire.
Sans aucun bénéfice sur les émissions de CO2, le prix de l’électricité pour les ménages allemands a doublé en quinze ans par rapport à celui des ménages français à cause :
- du double investissement (éoliennes plus centrales thermiques),
- de la diminution de rentabilité des centrales pilotables (qui doivent produire moins avec les mêmes charges fixes),
- et de la transformation du réseau électrique rendue nécessaire pour assurer l’acheminement de ces flux énergétiques supplémentaires.
En France, comme en Allemagne, l’éolien (même assisté du solaire) ne permettra pas de supprimer des centrales thermiques pilotables (nucléaires ou fossiles).
De plus, éolien et solaire sont importés en France. Leur développement implique des dépenses importantes qui, pour l’essentiel, profitent à des entreprises étrangères sans créer d’emplois dans notre pays à la hauteur des sommes investies, tout en dégradant notre balance commerciale.
Les capacités supplémentaires (encore possibles) d’hydraulique et de biomasse sont limitées par la nature (sites favorables, forêts disponibles).
Diminuer notre nucléaire nécessiterait de le remplacer par des centrales pilotables à combustibles fossiles (comme en Allemagne). Il en résulterait de nouvelles importations de gaz (ou de charbon), et donc une augmentation des émissions de CO2 et de la pollution atmosphérique au niveau élevé de l’Allemagne aujourd’hui.
Les pays dont la production d’électricité émet peu de CO2 ont recours soit à l’hydroélectricité (quand c’est possible), soit à un mix d’hydroélectricité et de nucléaire.
En Europe, il s’agit de la France, de la Norvège, de la Suisse et de la Suède, ces pays n’étant pas ceux qui ont misé le plus sur l’éolien.
La Commission européenne semble beaucoup se soucier du réchauffement climatique et des émissions de gaz à effet de serre. Au lieu de persévérer à mentir sur l’intérêt des éoliennes pour sauver le climat, elle devrait demander à l’Allemagne de parvenir au niveau actuel des émissions de CO2 de la France (pour sa production électrique) dans… 10 ans. Pour atteindre cet objectif, l’Europe pourrait utilement encourager l’Allemagne à redémarrer rapidement son programme nucléaire.
Voilà une action qui, enfin, serait efficace pour sauver le climat !
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