En France, EDF aura peu d’ennuis à remplacer 2X 900MW par un EPR

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nikopol92
Posted on 11 November 2017



Carte de la répartition des réacteurs

Ils ont souvent regroupés: il y a peu d’ennuis à remplacer 2X 900MW par un EPR (1650 MW)
Les sites sont bien dispersés (21), et ils sont déjà reliés au réseau, donc il est assez facile de les interconnecter. L’ EPR est bien dimensionné pour des pays comme la France ou l’Allemagne, moins bien pour un pays qui consomme moins d’ électricité/Km2, comme sans doute pas mal de pays du tiers monde (mais ça va changer avec le développement et l’explosion démographique)

Sur l’ EPR, il y a sans doute des points d’amélioration
:
-Les cabinets d’étude adorent faire du neuf, sans se soucier des prix, alors que déjà le “palier 1400MW” avait interpelé.
-Mais les normes très durcies rendaient les très sûrs 900 MW obsolètes (malgré leur unique accident: TMI, qui n’avait pas eu de conséquence sensible et malgré les mesures prises à la suite de cet accident).
-Donc on a voulu compenser les augmentations de prix induites en faisant plus gros.
-symptôme donc “concorde”, mais aussi les exigences allemandes qui avaient mis en avant leur “Konvoi”.
Un EPR rationalisé sera in fine excellent. Les bureaux d’étude ont bien sûr à nouveau la tentation de tout reprendre, et ne semblent pas considérer que c’est un problème d’avoir 17 dimensions de portes dans l’ EPR tel que celui de Flamanville.

Le mieux est l’ennemi du bien,
Tous nos sites actuels peuvent recevoir un EPR en remplacement de 2 unités de 900 MW. Et le réseau THT est structuré en fonction des ces gros points d’injection.

La seule difficulté est qu’il ne serait plus possible de faire du refroidissement direct à partir du fleuve.

Les contraintes de différence de températures amont aval ont été durcies depuis l’époque Bugey. Il faudrait donc passer sur aéroréfrigérant partout.

Si nous voulons rivaliser avec les Russes, il faut un outil du style 7 milliards et 7 ans de délais de construction par EPR. Soit 5 G€ / GW comme l’annonce EDF. Avec la courbe d’apprentissage , c’est tout à fait possible.

À Flamanville, nous avons cumulé trois sources de retard et de surcoût:

1- l’adjonction pendant la construction des modifications post Fukushima,
2 – le fait que nous avons négligé le contrôle qualité en usine. Par exemple, les plots supports du pont tournant ont du être rebutés au moment du montage. Résultat, 1 an de retard et 1 Mds d’€. Or depuis cette affaire le contrôle qualité en usine se remet en place avec des équipes pointues du CEIDRE,
3- La tête de série est toujours une source de surprises et la complexité du design de l’ EPR n’a pas facilité la réalisation.

Mais Taishan en Chine est très encourageant.
Un travail sur la préfabrication est possible et aussi une source de gain de temps mais ce n’est pas évident. Il doit tout de même y avoir des possibilités au niveau de l’ingénierie.

Mais prudence. Les vendeurs de Westinghouse disent que l’ AP 1000 = 4 Mds de $ et 4 ans de délais ! Voir Vogtle aux USA et la déconfiture de Toshiba. En outre, certains sont persuadés que l’ AP 1000 n’est pas un 3 G et qu’il souffre d’un défaut de conception rédhibitoire en situation de fusion de cœur.

Conclusion.
L’ EPR est un produit bien adapté à la France, qui a un réseau très puissant, ainsi qu’à tous les pays dans le même cas. Arrêtons donc de le dénigrer, c’est le bon réacteur pour les 30 années qui viennent car les réacteurs de génération 4 ne seront industrialisables qu’au-delà de 2050 ! . Il faut simplement en simplifier/optimiser les aspects réalisation et surtout construction sur site pour réduire les délais, donc les intérêts intercalaires qui pèsent beaucoup sur le coût global. Ce n’est pas mission impossible. Et il n’y a pas d’alternative facile.

Reste que l’ EPR est trop puissant pour les besoins d’exportation hors des grands pays à forts réseaux et besoins massifs d’électricité (Chine, Inde et quelques autres). Il faut donc lui adjoindre un réacteur de la gamme des 1 100-1 200 MW du type ATMEA 1 ou autre (Hualong 1 chinois ?). Mais toujours dans la filière REP qui est sûre, largement éprouvée et sans doute la moins chère pour de longues années encore.

Cependant…

Sur le marché du nucléaire : les Russes et KEPCO sont en train de rafler le milieu de gamme. Mais l’ EPR pourrait bien rafler le haut-de-gamme: prestige, sécurité, flexibilité. Supposer, comme certains l’osent, que le haut-de-gamme n’existe pas et qu’il y aurait dans la production d’électricité une prime au moins-disant, c’est négliger une niche importante. En fait, c’est un “winner takes all”. Il n’y a la place que pour un modèle haut-de-gamme et le premier sur le marché raflera la mise. TOSHIBA perdra tout, sauf si un gros incident se produisait à Taishan ou Flamanville. L’attention d’EDF doit donc se porter sur les réussites de ces 2 démarrages, Tout le reste n’est que littérature. Changer de positionnement se ferait au bénéfice de KEPCO et ROSATOM et changer trop tard de stratégie serait suicidaire pour EDF.

PS : pour le planning de remplacement en France, voir ici https://eprfanzone.wordpress.com/2017/11/12/planning-de-renouvellement-du-parc-decarbone-francais-par-des-epr-proposition-simplifiee/

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