Le nouveau nucléaire, en fait pas si cher ? Réponse à Dominique Seux de France Inter

par nikopol92
Le novembre 21, 2017

Le sujet de l’énergie en France dans les médias : Panurge ou Panisse ?
Actuellement les journalistes ressemblent plutôt à des moutons de Panurge 😉

Ils répètent inlassablement le discours des Verts : « Le nouveau nucléaire est cher ».
Cher par rapport à quoi ? Aux EnR ? C’est faux.

Car la déontologie veut qu’on ne compare que ce qui est comparable : à service constant, et à CO2 et importations constants.
Et là c’est tout différent. C’est Panisse qui débarque pour nous mettre un coup de pied au fesses 😉

Extrait truculent de Pagnol :
Panisse à M.Brun:
« Si vous voulez naviguer sans prendre le risque de chavirer, c’est pas un bateau qu’il faut acheter mais une île !
Et César présent ajoute:
Oui monsieur Brun, achetez le château d’If et Panisse vous vendra les voiles!”.
Morale de l’histoire : L’éolien ne parait pas si cher…mais ne nous mènera nulle part.

Mieux vaut prendre le risque de payer le prix, et de réussir la décarbonation en France, et bientôt dans le monde grâce à toutes les énergies conjuguées la où elles sont le plus utiles. Car comme l’affirme, si on inclut le stockage nécessaire à l’éolien et au solaire, le coût est au moins dix fois plus cher à périmètre constant !

Donc pour rebondir sur la chronique pertinente de Dominique Seux, voici quelques commentaires en rouge ci dessous :
171026 France-Inter « L’ édito-éco » de Dominique Seux
« Merckel au pied de la centrale »
https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-eco/l-edito-eco-26-octobre-2017

« Angela Merkel commence les discussions avec les Verts allemands sur le climat et elle est en position de faiblesse.

Oui, et c’est intéressant parce que le résultat de ces discussions va dessiner la coalition qui sera portée au pouvoir et parce que, aussi, l’Allemagne fait figure d’un pays qui fait des efforts considérables pour lutter contre le réchauffement climatique. En réalité, notre grand voisin est sorti -sort- du nucléaire (c’était la principale décision de Merkel) mais elle est loin d’être sortie du charbon, il y a encore des dizaines de centrales très polluantes. Du coup, les Verts veulent la fin du charbon et du lignite, qui représentent aujourd’hui 40% de la production électrique. Certes, la part des éoliennes et du solaire progresse, mais pour l’instant l’Allemagne rate ses objectifs climatiques. Les émissions de CO2 devaient diminuer de 40% entre 1990 et 2020, ce sera environ 32%. Et encore une petite astuce explique que la comparaison avec 1990 est trompeuse : à cette époque, il y avait encore beaucoup d’usines de l’ex-Allemagne de l’Est, qui polluaient énormément, mais qui ont été fermées très vite. Pour la période récente, une croissance plus élevée et des exportations d’électricité record [*] expliquent pourquoi les émissions de CO2 n’ont – écoutez bien – plus baissé depuis 2011. Ce qui pose un problème quand même. Alors que faire ? Ce sera au cœur des négociations qui démarrent aujourd’hui avec les Verts. "


Où en est la comparaison avec la France ?
Mauvaise nouvelle : les émissions de CO2 y ont aussi légèrement remonté l’année dernière, en raison de l’arrêt prolongé de plusieurs centrales nucléaires l’hiver dernier, compensé par des centrales au gaz. Donc, deux mauvais élèves, un par-tout, balle au centre ? Pas exactement. Parce qu’il faut regarder le niveau des émissions. Quand l’Allemagne émet l’ équi-valent de 902 millions de tonnes de CO2 en un an, la France se situe aux alentours de … 475 millions. Évidemment, c’est le rôle joué par le nucléaire qui explique cela. Un nucléaire contesté, contestable parce qu’il devient très cher par rapport à d’autres énergies [**] et parce qu’il présente des risques [***], mais un nucléaire qui permet d’être un pays qui contribue pas loin de deux fois moins au réchauffement climatique que l’Allemagne.


Libres commentaires de FP :
* L’Allemagne exporte surtout quand il y a excès de vent ou/et de soleil (sur toute l’Europe de l’Ouest sauf exception) c’est-à-dire quand le marché « spot » de l’électricité s’effondre

** Pour autant, est-il pertinent de comparer un kilowattheure garanti (parce qu’issu d’une centrale pilotable) à un kilo-wattheure dont la disponibilité ne colle pas forcément à la nécessité (s’agissant d’énergies intermittentes, par essence) ? Surtout sans tenir compte des subventions aux énergies renouvelables : la taxe EEG allemande est près de 4 fois plus élevée que son équivalente française CSPE …

*** Risques nucléaires indéniables ; ceux dus au réchauffement climatique (et à la pollution) aussi ; quant aux risques de pénurie d’énergie, leurs conséquences sont pires encore … Quels sont les remèdes respectifs ?


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