03/07/2017

Pour commencer, quelques questions, trop rarement posées :
La
 destruction en cours des différents biomes de la planète, leur 
contamination par d’innombrables substances et produits toxiques, et les
 pollutions massives des milieux naturels sont-elles les conséquences de
 la production d’énergie ou de son utilisation (ou les deux) ? Et en 
quelles proportions ?
Autrement
 dit, la planète est-elle en train d’être détruite par les conséquences 
directes de la production énergétique industrielle mondiale ou 
l’est-elle davantage par ses conséquences indirectes ?
Le déversement annuel de millions de tonnes de plastique qui asphyxient les océans dépend-il du type d’énergie utilisée par les usines et les zones industrielles ?
Les
 millions de tonnes de déchets toxiques annuellement générées par les 
différentes industries (cosmétique, électronique, chimique, agricole, 
forestière, de la construction navale, de la construction automobile, 
etc.) sont-elles les conséquences de la manière dont est produite l’énergie qu’elles utilisent ?
La
 destruction d’écosystèmes, leur pollution, et l’extirpation de millions
 de tonnes de ressources non-renouvelables (métaux, minerais en tous 
genres) des entrailles de la planète par l’industrie des extractions 
minières sont-elles liées à la manière dont est produite l’énergie qu’elle utilise ?
L’abattage
 des dernières forêts d’Afrique (et d’ailleurs) afin de fournir du bois 
d’œuvre (ou l’abattage des forêts d’Amérique du Sud afin de dégager de 
l’espace pour l’élevage et d’autres activités industrielles) est-il lié à
 la manière dont est produite l’énergie utilisée par les usines de traitement du bois ?
Le
 monde est-il en train d’être détruit par manque d’une production 
industrielle d’énergie « verte » ou « propre » ou « renouvelable » ?
Inversement,
 si toute la production d’énergie industrielle était, ou plutôt, pouvait
 être, « verte » ou « propre » ou « renouvelable », l’humanité 
industrielle cesserait-elle de détruire, polluer, contaminer, et épuiser
 la planète ?
En
 l’état des choses, les différentes industries qui constituent nos 
sociétés industrialisées surexploitent et épuisent déjà largement les 
ressources naturelles (renouvelables et non-renouvelables) de la 
planète. Qu’en sera-t-il lorsque l’industrialisation (électrification, 
modernisation, urbanisation, etc.) de tous les pays dits en développement sera achevée ? Lorsque tous les habitants de la planète consommeront autant qu’un européen ?
Étant donné que les pays du monde produisent actuellement environ 50 millions de tonnes de déchets électroniques (ou e-déchets) par an, dont l’immense majorité (90%) ne sont pas recyclées.
Étant donné qu’ils produisent également plus de 3,5 millions de tonnes de déchets solides par jour (d’après un rapport de la Banque mondiale).
Étant donné que cela suffit à parler de désastre.
Étant
 donné que c’est loin d’être le seul problème (et que c’est d’ailleurs 
un problème dont l’ampleur va augmenter exponentiellement au cours des 
prochaines décennies, comme nous allons le voir).
Étant
 donné que les extractions mondiales de ressources en métaux et minerais
 destinés aux différentes industries s’élèvent actuellement à plus de 40 milliards de tonnes par an.
Étant donné qu’en 1970, d’après un rapport de l’ONU,
 la quantité totale des matières premières extraites à travers la 
planète par l’humanité industrielle avoisinait les 22 milliards de 
tonnes, et qu’en 2010, elle dépassait les 70 milliards de tonnes (et 
qu’il s’agit donc d’un triplement en 40 ans).
Étant
 donné qu’il nous faudra en extraire 180 milliards de tonnes en 2050 si 
nous continuons à consommer comme nous consommons aujourd’hui et si la 
course au « développement » se poursuit.
Étant donné que notre consommation globale d’eau douce actuelle (imaginez donc ce qu’il en sera demain !), pour prendre un exemple, est elle aussi d’ores et déjà largement insoutenable
 (c’est-à-dire que nous consommons l’eau des nappes phréatiques et des 
aquifères plus rapidement qu’ils ne se remplissent, ainsi qu’un rapport 
de la NASA le soulignait en 2015 :
 21 des 37 aquifères les plus importants sont passés en-dessous du seuil
 de durabilité — ils perdent plus d’eau qu’ils n’en accumulent).

Étant
 donné qu’en raison de la course au « développement » (électrification, 
industrialisation, modernisation, « progrès ») des continents qui ne 
l’étaient pas encore entièrement (Afrique, Asie, Amérique du Sud, 
notamment), il est prévu que la production annuelle globale déjà 
faramineuse (50 millions de tonnes) de déchets électroniques (ou e-déchets) croisse de 500%,
 environ, au cours des décennies à venir (en raison d’explosions des 
ventes de téléphones portables, d’ordinateurs, de télévisions, de 
tablettes, etc.). Et étant donné qu’il est aussi prévu que la quantité 
totale des déchets solides produits chaque jour dans le monde triple 
d’ici 2100, pour atteindre plus de 11 millions de tonnes par jour.
Étant
 donné que la majorité des déchets électroniques des pays dits 
« développés » (ces 90% qui ne sont pas recyclés, mais qui sont chargés 
en métaux lourds et autres substances plus toxiques les unes que les 
autres) sont envoyés dans ces pays dits « en développement », où ils 
s’entassent dans des « cimetières électroniques » et autres « e-décharges », où ils polluent gravement les sols, l’air et les cours d’eaux (comme à Agbogbloshie au Ghana, ce que vous pouvez constater dans le documentaire ToxiCité,
 ci-après, ou comme à Guiyu en Chine, à Shershah au Pakistan, à Dhaka au
 Bangladesh, et en Inde, et en Thaïlande, et aux Philippines, et 
ailleurs), où ils détruisent la santé des humains qui travaillent à les 
trier (c’est-à-dire qui les brûlent n’importe où et n’importe comment, 
sans protection, à l’air libre afin d’en sortir du cuivre et d’autres 
métaux qu’ils revendent ensuite pour une bouchée de pain), et la santé 
des animaux non-humains qui vivent sur place.
Étant donné que l’utilisation massive de ressources non-renouvelables nécessaire à la fabrication de ces produits high-tech
 est d’ores et déjà largement insoutenable et qu’elle le sera d’autant 
plus lorsque tous les habitants du monde consommeront autant de produits
 high-tech que les habitants 
des pays riches, ce qui entrainera une multiplication par 5 ou plus de 
la consommation d’appareils électroniques.
Étant
 donné que l’utilisation de ces produits électroniques est souvent 
nocive pour le « consommateur » (écrans qui abîment les yeux, qui 
altèrent les capacités cognitives, qui nuisent au sommeil, téléphones 
portables qui génèrent des cancers, des tumeurs, etc.) et qu’elle nuit 
bien plus aux relations sociales qu’elle ne les enrichit.
Étant
 donné que pour subvenir à ces besoins croissants en minerais, métaux et
 autres « ressources naturelles », la civilisation industrielle 
(l’ensemble de nos sociétés industrielles) va continuer à s’étendre 
(comme elle le fait depuis son avènement, par définition, puisque c’est 
ce qu’impliquent les concepts de « croissance » et de 
« développement »).

Étant
 donné que cette expansion se fera comme toujours au détriment du monde 
naturel, des biomes, des derniers peuples tribaux et des espèces 
non-humaines de la planète.

Étant
 donné que l’expansion de la civilisation industrielle se fait également
 au nom de ces technologies soi-disant « vertes », comme au Groenland,
 où des terres rares et autres minerais (comme l’uranium), récemment 
rendus accessibles (quelle chance !), grâce au réchauffement climatique,
 vont être extraits du sous-sol afin de pourvoir aux besoins de « la nouvelle économie verte mondiale ».
Étant
 donné, en effet, que toutes les technologies de production 
d’électricité dite « verte » ou « propre » ou « renouvelable », les 
barrages, les éoliennes, les panneaux solaires, etc., requièrent 
également des extractions minières massives de matériaux parfois 
hautement toxiques, et qu’elles impliquent donc également des déchets 
miniers en grande quantité :
L’industrie des panneaux solaires, pour prendre l’industrie perçue comme la plus « propre », requiert, entre autres, les matériaux suivants, listés en avril 2016 par le site Resource Investor : l’arsenic (semi-conducteur), l’aluminium, le bore (semi-conducteur), le cadmium (utilisé dans certains types de cellules photovoltaïques), le cuivre (câblage et certains types de cellules photovoltaïques), le gallium, l’indium (utilisé dans les cellules photovoltaïques), le minerai de fer (acier), le molybdène (utilisé dans les cellules photovoltaïques), le phosphore, le sélénium, le silicium, l’argent, le tellure et le titane.
Étant
 donné que le déploiement des technologies productrices d’énergie dite 
« verte » ou « propre » ou « renouvelable » implique une forte croissance de ces extractions minières ;
 pour prendre un seul exemple, souligné par Olivier Vidal (le directeur 
de recherches CNRS au laboratoire de l’Institut des sciences de la terre
 de Grenoble dont les travaux ont fait l’objet d’un article dans la 
revue Nature Geoscience), dans 
une interview parue sur le site de l’Université Joseph-Fourier : « D’ici
 2050, il faudra six ou sept fois la production mondiale d’acier 
actuelle pour les seuls secteurs des énergies renouvelables ».
Étant donné qu‘il s’agit d’une évidence soulignée par la Banque mondiale, elle-même, dans un récent communiqué de presse
 (18 juillet 2017), intitulé « La transition vers les énergies propres 
fera augmenter la demande de minéraux », dont voici un extrait :
Il faut s’attendre à une augmentation de la demande d’acier, d’aluminium, d’argent, de cuivre, de plomb, de lithium, de manganèse, de nickel et de zinc, ainsi que de certaines terres rares, telles que l’indium, le molybdène et le néodyme. Cette hausse pourrait être particulièrement marquée sur le segment des accumulateurs électriques, où l’augmentation de la demande de métaux (aluminium, cobalt, fer, plomb, lithium, manganèse et nickel) pourrait être multipliée par plus de 1 000 % si les pays prennent les mesures nécessaires pour maintenir les températures à ou en deçà de 2° C.
(Sauf
 que la Banque mondiale y voit des « opportunités » pour les « pays 
riches en minéraux » qui auront alors la chance et l’honneur de pouvoir 
et de devoir extraire toujours plus de ressources de leurs sols et de 
leurs sous-sols — et donc de toujours plus détruire le monde naturel, ce
 que la Banque mondiale ne dit pas, au contraire, puisqu’elle continue, 
comme elle l’a toujours fait, à prétendre que les extractions minières 
peuvent êtres respectueuses de l’environnement.)
Étant donné que de toutes manières, une étude menée par l’ingénieur Philippe Bihouix
 évoque trente à soixante ans de réserve pour la plupart des grands 
métaux industriels que sont le zinc, le cuivre, le nickel ou le plomb, 
et que les réserves accessibles d’indium, notamment utilisé dans les 
cellules photovoltaïques, se limiteraient, elles, à vingt ans, et celles
 de cuivre à trente ans. Cf., la vidéo suivante :
Étant
 donné, rappelons-le encore, que les extractions minières sont des 
activités particulièrement nuisibles pour l’environnement (avez-vous 
déjà vu à quoi ressemble et en quoi consiste une zone d’exploitation 
minière ? Prétendre que cette pratique puisse être respectueuse de 
l’environnement, c’est prétendre qu’une coupe rase puisse être 
respectueuse d’une forêt), parce qu’elles impliquent en premier lieu de 
détruire des écosystèmes entiers, et parce qu’elles rejettent ensuite 
d’importantes quantités de déchets (pour exemple, voir cet article du Monde, intitulé « En Chine, les terres rares tuent des villages »).
 & étant donné que le travail dans les mines est un très bon exemple
 du caractère nécessaire et intrinsèque des inégalités et de la 
hiérarchie dans une société de masse (quel plaisir d’aller travailler à 
la mine, n’est-ce pas ? Qui n’en rêve pas ? D’ailleurs on se demande 
pourquoi on n’y trouve pas plus de PDG, de millionnaires et de 
milliardaires).
Étant donné que, comme le formule Philippe Bihouix, ingénieur centralien et auteur de « L’Âge des low tech », dans l’ouvrage collectif « Crime climatique stop ! » (éd. du Seuil) :
Avec la croissance « verte » […] ce qui nous attend à court terme, c’est une accélération dévastatrice et mortifère de la ponction de ressources, de la consommation électrique, de la production de déchets ingérables, avec le déploiement généralisé des nanotechnologies, des big data, des objets connectés. Le saccage de la planète ne fait que commencer.
(L’article que Philippe Bihouix a écrit dans l’ouvrage collectif « Crime climatique stop ! » est consultable en ligne, en entier, et vaut le détour !)
Étant
 donné que toutes les technologies de production d’électricité dite 
« verte », les barrages, les éoliennes, les panneaux solaires, etc., 
sont principalement déployées par des grandes multinationales (Vinci, 
Total, BP, etc. ; pour plus de détails, lire la Note de Traduction en fin de cet article).
Étant donné qu’une société en mesure de mettre en place tout ce système industriel de production de hautes technologies est nécessairement massive (c’est-à-dire que sa taille est excessive, qu’elle en devient inhumaine), inégalitaire, coercitive, hautement hiérarchisée et spécialisée.
Étant
 donné que toutes les technologies de production d’électricité dite 
« verte », les barrages, les éoliennes, les panneaux solaires, etc., qui
 sont des hautes technologies, requièrent et dépendent donc également de ce type de société.
Étant
 donné que la production d’énergie dite « verte » ou « propre » ou 
« renouvelable », issue des barrages, des éoliennes, des panneaux 
solaires, etc., ne remplace pas du tout l’utilisation des combustibles 
fossiles (on assiste actuellement au développement de l’exploitation 
industrielle des hydrates de méthane, une nouvelle manière d’exploiter 
des combustibles fossiles ; des centrales nucléaires sont en 
construction dans plusieurs pays du monde, ainsi que des centrales au 
charbon ; la fracturation hydraulique pour l’exploitation du gaz de 
schiste se développe également, tout comme la production de pétrole à 
partir des sables bitumineux) ; étant donné qu’elle n’est qu’une 
nouvelle manière, supplémentaire, ou complémentaire, de produire de 
l’énergie industrielle.
Afin d’illustrer ce dernier point, quelques graphiques tirés d’un article publié le 13 juillet 2017 dans le National Observer :




Étant
 donné que la production d’énergie dite « verte » ou « propre » ou 
« renouvelable », issue des barrages, des éoliennes, des panneaux 
solaires, etc., dépend de l’utilisation des combustibles fossiles (au 
minimum : au niveau des extractions minières, de l’infrastructure des 
transports industriels, de la maintenance).

Étant
 donné que toutes les technologies de production d’électricité dite 
« verte » ou « propre » ou « renouvelable », les barrages, les 
éoliennes, les panneaux solaires, etc., servent, entre autres, à 
alimenter en électricité non seulement les processus de fabrication 
polluants des produits high-tech
 précédemment mentionnés (ceux dont 90% finissent dans des pays pauvres 
où ils détruisent l’environnement et tous ses habitants, ceux qui 
détruisent la santé mentale et physique de leur utilisateur, ceux dont 
la consommation va fortement croître mondialement, etc.), mais aussi ces
 produits eux-mêmes, et participent ainsi de la continuation du système 
économique et technologique en place (c’est-à-dire de la perpétuation du
 désastre écologique et social en cours).
Étant
 donné que le problème (vous l’aurez probablement compris) des 
technologies productrices d’énergie soi-disant « verte » ou « propre » 
ou « renouvelable » est non seulement lié à la fausseté de ces 
qualificatifs (puisqu’en effet, toutes les industries de production 
d’énergie soi-disant « verte » ou « propre » ou « renouvelable » sont en
 réalité nuisibles pour le monde naturel, comme toutes les industries 
qui s’inscrivent dans le cadre de l’économie high-tech mondialisée) mais également à l’utilisation de l’énergie produite.
Même
 s’il existait un moyen de produire de l’électricité de manière 
entièrement écologique, et que cette électricité était utilisée pour 
alimenter un téléviseur (ou un réfrigérateur, ou un ordinateur, ou une 
voiture, etc.), il resterait le petit problème du fait que ce téléviseur
 (ou réfrigérateur, ou ordinateur, ou voiture, etc.), de sa fabrication à
 sa mise au rebut, implique un grand nombre de nuisances, le petit 
problème du fait que l’économie industrielle mondialisée et toutes ses 
productions en masse sont entièrement insoutenables : la
 production industrielle d’électricité n’est qu’une des innombrables 
productions industrielles anti-écologiques qui constituent la 
civilisation industrielle.
Étant donné qu’actuellement, d’après le dernier rapport de l’IEA (International Energy Agency,
 ou Agence internationale de l’énergie) sur la production d’énergie dite
 « verte » ou « propre » ou « renouvelable » (publié en 2016), celle-ci 
ne représente qu’environ 13.8% de l’énergie consommée par la 
civilisation industrielle (c’est-à-dire que les 86.2% restants 
proviennent des combustibles fossiles et du nucléaire), et qu’au sein de
 ces 13.8% d’énergie dite « verte » ou « propre » ou « renouvelable », 
les deux premières et principales sources de production sont :
- L’industrie des biocarburants et de la biomasse, qui désigne d’un côté le fait d’utiliser des terres arables pour faire pousser des plantes qui pourraient servir de nourriture (maïs, canne à sucre, soja, colza et palmiers à huile) de manière agro-industrielle (c’est-à-dire en détruisant les sols) afin de faire fonctionner des machines, et de l’autre, l’incinération massive d’arbres, dont les forêts d’Europe, d’Amérique et d’ailleurs (plus de détails par ici), et d’autres soi-disant « déchets » organiques (ou leur méthanisation), et qui représente 72.8% de la production mondiale d’énergie qualifiée de « verte » ou « propre » ou « renouvelable ». (Un récent article de Libération explique d’ailleurs qu’aujourd’hui, « à travers le monde et en France aussi, le bois est la première des énergies renouvelables. Il représente 40% du mix énergétique renouvelable, loin devant l’hydraulique (20%), l’éolien (8%) ou le photovoltaïque (3%) »).
 - L’industrie des barrages et sa production d’hydroélectricité (une autre catastrophe écologique et sociale, entre destructions d’écosystèmes et déplacements massifs de populations, ce qui est détaillé dans cet article) qui compte pour 17.7% de la production mondiale d’énergie qualifiée de « verte » ou « propre » ou « renouvelable ».
 
(En
 effet, toujours d’après les derniers chiffres publiés par l’IEA, le 
solaire et l’éolien représentent environ 1% de la production d’énergie
 mondiale, l’hydroélectrique 2.4% et les biocarburants et la biomasse 
10.1%, ce qui signifie que lorsque vous entendez des politiciens ou des 
patrons parler d’énergie « verte » ou « propre » ou « renouvelable », ou
 que vous lisez des articles à ce sujet dans les médias grand public, 
sauf précision, ne pensez pas panneaux solaires et éoliennes, pensez incinérateur, méthaniseur, biocarburants et barrages).
Étant
 donné que tout ceci (plus ou moins) est expliqué par quelques personnes
 et dans quelques ouvrages que l’immense majorité des habitants de la 
civilisation industrielle ne connaissent pas et n’ont pas lu, et, pour 
l’immense majorité de cette majorité, dont ils n’ont pas même entendu 
parler (à ma connaissance, en français, il existe en tout et pour tout 
trois livres qui traitent de cela : « L’Âge des low tech » de Philippe Bihouix, « Comment tout peut s’effondrer : Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes » de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, & « Le soleil en face » de Frédéric Gaillard, en anglais, il en existe davantage, comme « Green Illusions: The Dirty Secrets of Clean Energy and the Future of Environmentalism » d’Ozzie Zehner, les ouvrages de Derrick Jensen, ceux de John Michael Greer, et quelques autres).

Étant
 donné que l’anonymat relatif de ces ouvrages et de leurs auteurs 
s’explique par la simple raison que l’analyse et la perspective qu’ils 
exposent ne plaisent pas aux individus les plus fortunés (à la classe 
dirigeante), puisqu’elles représentent une menace pour la pérennité de 
leur intérêts financiers et de leur pouvoir/puissance, et qu’ils n’ont 
donc aucun intérêt à les promouvoir dans les grands médias et au sein de
 la sphère culturelle dominante, qu’ils contrôlent.
Pensez-vous
 que les technologies de production d’électricité dite « verte » ou 
« propre » ou « renouvelable », les barrages, les éoliennes, les 
panneaux solaires, etc., puissent résoudre les innombrables problèmes 
extrêmement graves auxquels nous faisons face ?
Pensez-vous
 que leur développement puisse résoudre le problème de la 
surexploitation des ressources non-renouvelables (et de la 
surexploitation des ressources renouvelables) ?
Pensez-vous que leur développement puisse résoudre le problème des inégalités sociales croissantes ?
Pensez-vous
 que leur développement puisse résoudre le problème de la sixième 
extinction de masse, principalement liée à l’étalement urbain de la 
société industrielle qui détruit les habitats naturels des animaux 
non-humains (et qui détruit tous les biomes et tous les habitats sains 
en général, donc ceux des humains) ?
Ou
 pensez-vous que la seule solution cohérente au conglomérat des 
problèmes que nous connaissons relève avant tout d’une diminution 
drastique à la fois de la production (et donc de la consommation) de 
produits industriels high-tech, de la production d’électricité, des extractions minières, et des extractions de combustibles fossiles ?
(Avec en ligne de mire un abandon progressif de l’utilisation des — et de la dépendance aux — produits industriels high-tech et de l’électricité industrielle ; un retour à un mode de vie simple, low-tech,
 basé sur un artisanat local, écologique, permettant un maximum 
d’autonomie, un respect complet des équilibres biologiques, et des 
espèces vivantes non-humaines).
P.S. :
 Par souci de concision, je n’ai exposé ici que quelques-uns des aspects
 destructeurs de la civilisation industrielle. Il y en a beaucoup 
d’autres. Pour aller plus loin :
php 
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