Alors que le monde politique s’agitait
tout seul et que la France partait en vacances, l’oncle Nicolas , comme
le célèbre oncle Paul du magazine Spirou, se met à nous conter des
histoires. Mais alors que son prédécesseur nous faisait rêver avec des
héros édifiants, il est en colère à cause de notre inconséquence face au
réchauffement climatique, il nous fait la leçon, nous morigène et
appelle à un électrochoc.
« Nous venons de vivre une semaine
d’extrêmes climatiques : incendies en Grèce et en Suède, record de
température en France, inondation puis canicule au Japon. Les
scientifiques nous préviennent « ce n’est qu’une bande annonce » …c’est
la conséquence de nos inconséquences ». Et de nous prédire des malheurs
encore plus grands : « montée des eaux, perte de productivité agricole,
développement de pathologies et de virus. Hélas nous y sommes. »
L’oncle Nicolas a peur, il veut nous la
faire partager, il utilise pour cela la méthode Cassandre avec le ton
des grands romantiques « levez-vous vite orages désirés ! » Et il défend
sa position de Ministre et d’écologiste avec cette phrase « on s’est
beaucoup moqué des écologistes. Ils ont souvent eu raison trop tôt «.
Pauvre peuple de France, pauvres peuples du monde, vous ne voyez pas,
vous ne faites rien, heureusement nous sommes là, nous veillons, nous
vous disons comment faire : « je fixe un cap, je prends des mesures « .
Cette histoire n’est pas belle, il ne
faut pas la raconter aux enfants, ils veulent vivre, rêver,
s’enthousiasmer, vibrer… On l’a vu avec le football, avec les festivals
de musique tout l’été et le beau temps est de la partie…l’eau de mer est
chaude partout, profitons-en ! Depuis quand les oracles annonçant les
cataclysmes sont-ils devenus mobilisateurs ? C’est l’oncle Paul qui a
raison, pas l’oncle Nicolas l’arrogance des donneurs de leçons ne
conduit pas à l’acceptation des orientations proposées, la peur est
rarement efficace, c’est l’espoir qui mobilise et fait vivre. Il faut
rechercher l’exemplarité et non la coercition, c’est-à-dire les
interdictions et les anathèmes, les contraintes avec leur
accompagnement, la technocratie aveugle. La liberté est un bien trop
important pour la laisser se disloquer à travers des obligations issues
de ceux qui « pensent bien « .
Revenons aux réalités ! La planète est
en constante évolution et fait face depuis l’avènement de l’homme à un
prédateur organisé. Ce prédateur met à son service l’ensemble des
ressources et il échappe depuis un siècle ou deux aux grandes pandémies,
ce qui lui permet de se multiplier et de « pomper » de plus en plus sur
les réserves. Nous sommes désormais plus de 7 milliards avec environ
10% en situation précaire. Nous avons un « modus vivendi » planétaire
qui nous permet d’avoir une vue globale de notre univers et nous évitons
les conflits majeurs grâce à la dissuasion nucléaire, c’est-à-dire la
possibilité pour un certain nombre de pays de s’anéantir mutuellement.
La démographie galopante accentue les tensions et le nombre de pays
« tranquilles » est en voie de diminution tandis que de grandes
migrations se préparent. Peut-on imaginer que notre organisation
spatiale actuelle puisse résister à la présence de 10 milliards
d’humains dans une trentaine d’années ? Nous n’en savons fichtre rien,
mais c’est la question primordiale car c’est celle qui alimente
directement les peurs sans qu’il soit besoin des « écologistes »
auto-proclamés.
Notre population d’humains augmente,
nous observons des changements climatiques, des « dérèglements » en
nombre comme en intensité et « des » (et non « les ») scientifiques nous
disent que le gaz carbonique injecté dans l’atmosphère par le
fonctionnement de nos sociétés est une des causes essentielles de ces
transformations. On pourrait en déduire qu’il faut limiter au plus tôt
la démographie comme l’ont fait les Chinois pour faire démarrer leur
économie, mais on peut aussi changer nos habitudes de consommation,,
changer notre modèle de développement, traquer les émissions de carbone
…C’est cette politique qui a été choisie par certains pays
« développés » et ils l’ont imposé aux autres, ou du moins ils ont cru
pouvoir l’imposer avec des conférences mondiales dont la plus célèbre
est la COP 21 où l’oncle Nicolas s’est illustré.
Je suis partisan de partir non pas du
carbone mais de la démographie, c’est-à-dire de partir des causes du mal
et non de ses conséquences. J’ai honte de penser que je fais là œuvre
originale, lorsque je me promène dans les rues de mon pays, je ne
rencontre que des gens qui affichent leurs préoccupations sur
l’explosion démographique et qui se réjouissent lorsqu’il y a du beau
temps, du soleil …Et puisque l’Afrique est à nos portes , que j’y ai
passé une partie de ma vie, que j’aime ce Continent et les personnes qui
le peuplent, je dis que pour éviter la multiplication par deux dans les
vingt ans qui viennent et les grandes migrations déséquilibrantes, il
faut éduquer, éduquer, et éduquer encore. Pour cela, un raccourci
limpide il faut de l’énergie, en particulier électrique (mais pas
seulement) et que l’efficacité, c’est-à-dire la rapidité d’exécution,
passe par l’utilisation de toutes les énergies, en particulier fossiles.
Le gaz butane doit remplacer les feux de bois, et les centrales
électriques à gaz peuvent fonctionner sur tout le littoral africain dans
les deux ans, c’est-à-dire un délai court.
Je n’ai jamais adhéré, on le sait aux
mouvements d’écologie politique, par contre depuis mon enfance j’ai
toujours été près de la nature et participé aux combats pour la défense
de l’environnement. J’ai défendu les sentiers douaniers dans ma Bretagne
natale, j’ai soutenu Louis Le Pensec dans son combat pour la loi
« littoral », je suis contre le ramassage stupide de sable dans la baie
de Lannion, je m’insurge contre l’installation des éoliennes en mer
amarrées en baie de Saint-Brieuc qui ignorent la faune ( en particulier
les coquilles Saint-Jacques) , j’ai écrit un guide de la pêche à pied en
Bretagne pour que les pratiquants respectent la nature…je suis
écologiste et je suis agacé par ceux qui proclament leur adhésion à un
mouvement sectaire qui prône une doctrine et une interprétation de la
science contestables. Les spécialistes de l’environnement regroupés
autour de Paul Hawken sont aussi respectueux de notre nature et disent
« le réchauffement climatique n’est pas une malédiction ! « Il n’y a
donc pas UNE opinion mais plusieurs.
Pour mon pays, je souhaite que l’on
revienne à l’écologie véritable et qu’on oublie les postures. J’ai
exposé ici de nombreuses fois la nécessité de prendre en compte que
notre pays est exemplaire pour son électricité décarbonée grâce à son
électricité d’origine nucléaire. Vouloir « en même temps » décarboner
plus et fermer des centrales nucléaires est une illusion. Vouloir « à
tout prix » pour des raisons d’affichage fermer nos dernières centrales à
charbon alors qu’elles évoluent vers des centrales à bois récupéré est
une erreur . Vouloir ignorer la complémentarité des centrales à gaz avec
les renouvelables intermittentes est une faute grave. Faire fi des
réflexes nombreux contre la multiplication des éoliennes à terre comme
en mer est un affichage inutile de mépris à l’égard des populations. Il
n’y a pas une doctrine qui va faire le bien du peuple malgré lui. Et
pendant ce temps on abandonne « notre » filière principale renouvelable,
celle de l’hydraulique que l’on met dans les statistiques pour montrer
l’efficacité des renouvelables, mais que l’on oublie immédiatement à la
ligne suivante alors que les bons résultats d’EDF viennent en partie de
là . Je ne sais pas, pas plus que d’autres, ce que sera l’avenir
électrique du pays, mais ce dont je suis sûr, c’est que les lois
physiques ne vont pas se modifier sur notre planète, et que chaque
changement d’état conduit à des pertes de rendement. Il faut arrêter de
dire tout et n’importe quoi sur les énergies renouvelables
intermittentes ne serait-ce que pour les sauver en les utilisant à bon
escient dans les régions qui le permettent . Bien sur il est important
de développer les renouvelables, comme il est impératif de mettre
l’accent sur le recyclage et le traitement des déchets, sur l’eau…mais
en gardant la mesure et en recherchant toujours l’efficacité et pas la
satisfaction d’une doctrine. C’est cela la leçon de l’oncle Paul .
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