-France
Plusieurs
 médias français ont fait état en août "d'une première étude d' Eurostat "
 indiquant que le prix de l'électricité  pour les ménages français était
 plus élevé que dans quinze pays de l'Union Européenne . La conclusion 
de ces médias était que le nucléaire français, produisant la plus grande
 partie du courant, perdait de sa compétitivité puisque dans plus de la 
moitié des nations de l'UE, l'électricité était devenue moins chère que 
chez nous.
Cette "première étude d' Eurostat" (Eurostat est le 
service de statistiques de l'Union Européenne) est en fait un résumé du 
tableau public des prix de l'électricité d' Eurostat "nrg_pc_204", publié
 et mis à jour chaque semestre depuis une dizaine d'années. Il est exact
 que les familles de seize pays de l'UE , et non quinze, payent leur kWh
 moins chère qu'en France. Ce n'est pas nouveau.Il s'agit pour la 
plupart des pays de l'Est européen additionnés de la Grèce. Les factures
 d'électricité conviennent à un niveau de vie nettement plus bas que 
chez nous. Une augmentation du prix du courant, il y a quelques années 
en Bulgarie a provoqué des émeutes et la chute du gouvernement.
Ces
 seize pays représentent moins de 140 millions d'habitants sur les 510 
millions  de l'UE. Presque les 3/4 des autres Européens payent donc  
leur courant plus cher qu'en France.
L'important
 n'est pas là. En 2017, les ménages français  payaient leur kWh de 16 à 
17% moins cher que la moyenne européenne. Mais en 2010, ils le payaient 
31% moins cher. Que s'est-il passé? On pourra se reporter à notre Lettre
 d'octobre 2017 intitulée "La politique française de l'électricité. les 
faux pas" (sur www.geopolitique-electricite. com
 ). En deux mots: les données d' Eurostat et de la Commission de 
Régulation de l’Énergie indiquent , qu' hors inflation, les factures 
françaises ont cru de 21% de 2010 à 2016. La part due à la production 
(hors subventions des renouvelables) est restée constante (29% des 
factures). Le nucléaire n'y est donc pour rien.Par contre les taxes ont 
bondi, surtout du fait des aides aux renouvelables et représentent 
désormais 35% des factures .L''acheminement (transport et 
distribution,30% des factures) a augmenté aussi . Désormais près du 
tiers  des investissements du transport sont dus, comme le dit 
excellemment notre Réseau de Transport d' Électricité (RTE) "à 
l'adaptation à la transition énergétique" , bref en grande partie liée 
aux renouvelables. Il est exact que la France perd progressivement ses 
prix attractifs dus au nucléaire. La raison n'est pas une perte de 
compétitivité de ce dernier, mais les aides aux renouvelables.
-Allemagne : (données provenant d' Eurostat)
L'Allemagne
 est désormais , depuis le second semestre 2017 le pays de l'Union 
Européenne où le kWh pour les ménages est le plus cher : 30,48 centimes 
d'euros  (le double du prix français) contre 30,10 centimes au Danemark,
 son grand rival dans le domaine.Il est vrai que pour résoudre les 
questions d'intermittence , l'Allemagne entretient un parc électrique 
hypertrophié, alors que le petit Danemark compte sur les capacités 
électriques de ses voisins, dont l'Allemagne pour compenser les sautes 
de vent.. Sigmar Gabriel, lorsqu'il était vice-chancelier allemand , 
avait réformé l'Energiewende (la transition énergétique locale), en 
indiquant qu'il parviendrait peut-être à stabiliser les prix, mais pas 
de les diminuer. C'est perdu...L'Allemagne,  le Danemark, et 
probablement l'Australie du Sud, ont les prix les plus élevés de 
l'électricité au monde, pour les nations avancées. Les parts des 
renouvelables intermittents (solaire et éolien) y sont aussi les plus 
élevées. Comme dit le média financier Forbes "pourquoi les renouvelables
 si bon marché donnent-elles de l'électricité si chère"?
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