Dicton éolien : "à nous les bénéfices, aux Etats les dépenses" ou quand l'UFE s' inquiéte

Lionel Taccoen

Commentaire : en résumé : les professionnels de l'électricité en développant les ENRi mettent à mal, et donc en danger, le réseau européen. Mais dans le même temps, conscients de cela, ils s'inquiètent. Quelle solution? Les Etats pourraient mettre la main à la poche pour réparer leurs conneries et ainsi éviter... le black-out! Quel beau dicton : "à nous les bénéfices, au Etats les dépenses".
Nous serions tentés de leur suggérer une autre sortie de future crise : de stopper cette course folle à l'éolien, au solaire et autre méthaniseur...
Mais que nous sommes naïfs! Ce ne sont pas des gagne-petits, ce sont des multies. Le business, avec l'argent des contribuables, passe avant tout le reste (climat, humanité, environnement, sécurité du réseau, etc.). Touchez pas au grisbi!
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Le 10 octobre 2018, neuf associations nationales de compagnies d'électricité ou d'énergie ont publié un communiqué commun concernant la sécurité d'approvisionnement d'électricité en Europe. Il s'agit pour la France de l'Union Française de l' Électricité, de l' Energy-UK (Royaume Uni), de l' Energie-Nederland (Pays Bas), du BDEW (Allemagne), du VSE (Suisse), de l' E-Wirtschaft (Autriche), de la FEBEG (Belgique), et des organisations similaires norvégiennes; luxembourgeoises et tchèques. En France, l' UFE est l'association professionnelle du secteur de l'électricité. Elle regroupe EDF , le Syndicat des Energies Renouvelables, Direct Energie, Total ...etc. 

Le communiqué note que "les capacités de production d'électricité basées sur les énergies renouvelables continuent à se développer". Ces énergies étant intermittentes, leurs variations de fourniture doivent être compensées par des apports de centrales "pilotables", c'est à dire non solaires ou éoliennes. Or dans de "nombreux pays... la capacité de ces centrales pilotables diminue". "Si dans quelques années à peine, cette évolution n'est pas contrecarrée , la solidarité entre les pays, auparavant pratiquée, serait compromise...". Bref, pour éviter des coupures générales, chacun aura tendance à couper les échanges avec le(s) pays dont le réseau électrique s' effondrerait.

La solution est de construire de nouvelles centrales "pilotables" et des installations de stockage. L'Europe n'en prend pas le chemin, et même la situation se dégrade "car les conditions actuelles du marché [de l'électricité] ne permettent pas la construction de nouvelles centrales [pilotables], ni d'installations de stockage de l'électricité".
Cet avertissement n'est pas le premier , mais cette fois-ci, il est pressant. Il y a deux ans les mêmes associations avaient publié un communiqué similaire, moins alarmiste. Aujourd'hui la part des renouvelables intermittents a augmenté, les capacités des centrales "pilotables"ont diminué, et les capacités de stockage restent bien faibles.
Il s'agit bel et bien de la sécurité d'approvisionnement de l'Europe, bref d'éviter des coupures .

L'obstacle majeur est le marché européen de l'électricité qui semble inapte à jouer le rôle de tout marché : guider les investisseurs. Le remettre en cause signifie , d'une manière ou d'une autre, limiter le rôle de la concurrence entre compagnies d'électricité qui est le fondement de la politique européenne. La solution prônée dans le communiqué va bien dans ce sens : "des mesures attrayantes doivent être prises pour la construction des centrales électriques [pilotables] et d'installations de stockage de l'électricité". Et ceci dans l'état de la technique actuelle. Cela revient , en plus des renouvelables, à subventionner la construction de nouvelles centrales [pilotables) et de capacités de stockage. Et cela au rythme de développement des renouvelables. Aucune conséquence de ces mesures sur les factures des consommateurs n'est évoquée, ni l'impact sur sur les émissions de CO2 des centrales "pilotables " citées( à gaz et à charbon).

Nous saisissons l'occasion de cette brève d'information pour vous signaler l'application electricity-Map, très facile à charger sur un smartphone, et qui donne, en temps réel, le mix électrique et les émissions de CO2 des principaux pays européens et de quelques autres ailleurs.

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