Suisse : feu vert à l’ouverture du marché électrique


17/10/2018 



Le Conseil fédéral souhaite libéraliser le courant en Suisse. Le projet ne convainc toutefois ni la gauche ni les syndicats, qui estiment qu’il s’agit d’un cadeau aux entreprises électriques helvétiques. Un accord avec l’UE est également sur la balance

Vous désirez choisir de consommer de l’électricité uniquement vaudoise ou photovoltaïque? Impossible pour le moment en Suisse, à moins d’être un très gros consommateur – avant tout des grandes entreprises. Présenté ce mercredi par le Conseil fédéral, un projet pourrait changer la donne: la libéralisation du marché de l’électricité. «Ce renversement permettrait à 99% des clients helvétiques actuellement captifs, les ménages et les petites entreprises, de pouvoir eux aussi sélectionner la source de leur courant», a expliqué ce mercredi la ministre de l’Energie, Doris Leuthard. Le projet, dont la consultation auprès des milieux concernés court jusqu’au 31 janvier 2019, est toutefois déjà fortement contesté.

La réforme propose trois choses principales : la possibilité pour tous de choisir son fournisseur d’électricité et d’en changer une fois l’an, un approvisionnement de base, à choix, constitué uniquement de courant suisse – dont une part minimale d’énergies renouvelables, et la constitution d’une réserve stratégique en cas de pénurie. Cela ne convainc pas le PS. En 2002 déjà, le parti s’était opposé avec succès à une libéralisation du marché électrique en arrachant un non à une proposition similaire en votation fédérale. Le Conseil fédéral avait alors proposé une libéralisation en deux étapes.

La première concernant uniquement les gros consommateurs est intervenue en 2009, voici la deuxième. Mais les socialistes restent dubitatifs. Pour des raisons écologiques d’abord: «La mesure complexifie les investissements nécessaires au développement des énergies propres.» Et pour des raisons économiques: «L’expérience européenne montre que les prix ne baissent pas si on libéralise le marché.» Tout en réservant son jugement dans l’attente des résultats de la consultation, le parti n’exclut pas un référendum.

«Les exploitants de barrage seraient avantagé
De son côté, l’Union syndicale suisse (USS) est également remontée: «En matière d’électricité, il n’y a pas de marché, souligne-t-elle. Personne ne peut s’en passer.» Le Conseil fédéral fait ainsi selon elle un «cadeau» aux grandes entreprises helvétiques du secteur, puisqu’il est prévu que l’approvisionnement de base ne compte désormais plus que de l’électricité suisse. Selon l’ USS, les exploitants de réseaux de distribution seront ainsi obligés de s’approvisionner chez les grands producteurs pour fournir une électricité 100% helvétique à leurs clients. «Les exploitants de barrage seraient particulièrement avantagés, puisqu’une partie de ce mix est obligatoirement renouvelable et que la construction d’une réserve stratégique devrait également leur revenir», souligne l’ USS en concluant qu’elle «s’opposera à ce soutien des entreprises productrices d’électricité nucléaire et hydraulique sous prétexte de libéralisation».

php

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

TOUT COMME L' UNION EUROPÉENNE, L' AUSTRALIE ENTRETIENT LE MYTHE DU TOUT RENOUVELABLE CONTRE SA POPULATION

  Les citoyens du monde libre se mobilisent contre la " transition énergétique ",  du moins, celle, qui, tout en promettant le b...