09/10/2018
Selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie, l'abandon progressif du nucléaire en Suisse créera un déficit énergétique d'au moins 20 TWh par an qui devra être remplacé par d'autres technologies de production, y compris éventuellement de nouvelles capacités de production de combustibles fossiles.
Cela nécessiterait des réductions d'émissions supplémentaires dans d'autres secteurs pour compenser l'éventuelle augmentation de la production d'électricité à partir de combustibles fossiles si la Suisse veut atteindre ses objectifs climatiques.
Le rapport intitulé " Les politiques énergétiques des pays de l' AIE : Selon la "Revue Suisse 2018", la sortie du nucléaire, qui commencera en 2019 avec la centrale monobloc de Mühleberg, soulève des questions quant à la sécurité de l'approvisionnement, en particulier pendant les mois d'hiver où la demande suisse d'électricité est déjà supérieure à la production nationale. La sortie du nucléaire modifiera le profil de la production intérieure et pourrait amener la Suisse à augmenter ses importations d'énergie.
L'énergie nucléaire fournit environ 45 % de la production d'électricité du pays en hiver, lorsque les réservoirs hydroélectriques sont vides. La Suisse est donc avant tout confrontée à un défi énergétique et non à un défi de capacité, selon le rapport. Toutefois, la nécessité de combler l'écart croissant en hiver pose des questions de sécurité d'approvisionnement qui doivent être abordées.
Selon le rapport, les cinq réacteurs nucléaires commerciaux de la Suisse font partie intégrante du "mix électrique à très faible teneur en carbone" et peuvent le rester si les exploitants de centrales continuent à faire preuve d'une exploitation sûre. Selon le rapport, il est possible que la mise en service d'une capacité renouvelable supplémentaire ne soit pas possible à temps pour remplacer complètement le démantèlement progressif des centrales nucléaires après une cinquantaine d'années d'exploitation.
Le rapport invite le gouvernement suisse à donner des signaux politiques clairs sur la question de savoir si les exploitants nucléaires devraient envisager de poursuivre leurs activités au-delà de 50 ans. Des politiques claires sont nécessaires en raison des investissements et des délais nécessaires pour remettre à neuf les centrales nucléaires et obtenir l'autorisation de les exploiter pendant des périodes additionnelles de 10 ans.
Le rapport note que l'énergie nucléaire assure une part élevée et stable de l'approvisionnement énergétique de la Suisse depuis les années 1980, représentant 22% de l'approvisionnement total en énergie primaire en 2017. Le nucléaire représentait 16 % de la puissance installée en 2016 et produisait 34 % de l'électricité totale en 2017, soit le sixième rang des pays membres de l' AIE.
Le rapport est en ligne : https://bit.ly/2C5YmaZ
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