Benoît Rittaud
21/06/2017
« La chaleur ? C’est le réchauffement climatique mon bon monsieur. » Non, ce n’est pas un propos de bistrot mais une communication d’un très sérieux organe lié à l’ONU.
Il fait chaud ces jours-ci en France, comme quoi le réchauffement climatique c’est pas du bidon. J’ai l’air de caricaturer la position de ses défenseurs ? Pas du tout : c’est la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) elle-même qui l’affirme. Attention les yeux :
(Le tweet original est ici.)
D’ordinaire, ce genre de réflexion à la « y a plus d’saisons mon bon monsieur » est subtilement camouflé dans divers éléments de langage au conditionnel, genre « selon plusieurs modèles climatiques, la chaleur exceptionnelle observée ce 14 juin à Grenoble, inédite depuis 1964, pourrait s’observer plus fréquemment dans cette ville à partir du milieu du XXIIIe siècle ».
Un manque d’honnêteté certain sur le climat
Mais cette fois, à ce qu’il semble, le machin climatique onusien (qu’on imagine un peu inquiet à la perspective de devoir se passer désormais des subsides américains qui assuraient jusque-là une bonne partie de sa pitance avant qu’un Trump touché par la grâce ne décide d’y mettre fin) a donc décidé de ne plus s’encombrer de ces quelques reliquats d’honnêteté intellectuelle.
À moins d’un retrait assorti d’excuses, la brutalité anti-scientifique d’un tel tweet disqualifie la CCNUCC pour exprimer quelque position que ce soit sur la question climatique. Une institution capable de s’abaisser à une propagande aussi pathétique est indigne de la confiance des citoyens et des gouvernements.
Ce tweet aura au moins un mérite : la stratégie de communication délibérément trompeuse dont il est l’expression prouve le bien fondé de la pétition de la CO2 Coalition initiée par Richard Lindzen pour un retrait des États-Unis et des autres pays de la CCNUCC.
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