Publié le 24 avril 2017
Commentaire: En 2017, au contraire des présidents précédents et cités dans la vidéo, Emmanuel Macron a avancé à visage découvert.
(...) L’État est gouverné par des drogués du pouvoir et des représentants des intérêts financiers. L’argument, c’est toujours : « Ils savent à quelle porte frapper, ils savent comment obtenir l’argent, ils savent se débrouiller avec les copains à Bruxelles. » D’accord. Mais si l’on veut autre chose, il faut, tout simplement, imaginer autre chose.
Jacques Rancière
https://augustinmassin.blogspot.fr/2017/05/jacques-ranciere-le-peuple-est-une.html
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On y a encore cru. Ça marche à tous les coups.
Et on a encore perdu. Ça marche à tous les coups.
La devise des riches : « Je ne crains pas le ‘suffrage universel’ : les gens voteront comme on leur dira. »
Le faux « suffrage universel » (l’élection-de-maîtres-parmi-des-candidats-qu’on-peut-aider) donne — et donnera toujours — le pouvoir à ceux qui ont le plus de moyens d’aider. C’est logique et imparable.
Si la plèbe veut participer aux décisions politiques, et se défendre ainsi elle-même contre les intrigues des puissants du moment, il lui faut une constitution digne de ce nom, qui institue un suffrage universel digne de ce nom et des responsables politiques dignes de ce nom.
Or, seuls les simples citoyens sont capables de rédiger — puis de protéger — une vraie constitution.
Ce n’est pas aux hommes au pouvoir d’écrire les règles du pouvoir.
Pas de démocratie sans citoyens constituants.
Il faut commencer par le commencement.
Rien de bon ne viendra de l’élection.
Organisez vous-mêmes vos ateliers constituants.
Bon courage à tous.
Étienne.
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« C’est une erreur de penser que les politiques sont impuissants, ou incapables, ou ne comprennent pas… comme si, en faisant comme ça, ils servaient l’intérêt général, et effectivement, pour servir l’intérêt général, ils ne sont pas bons.
Par contre, si l’on renverse la perspective, en comprenant que finalement, ces gens-là servent les intérêts de ceux qui les ont fait élire, et qui sont les 1% les plus riches de la population, à ce moment là, ce n’est pas du tout une catastrophe, mais c’est une réussite formidable, tout se passe comme prévu [ils sont très compétents, ils font leur job] : la sécurité sociale est détricotée, le chômage se porte à merveille ce qui permet de tenailler les salaires, d’avoir des bas salaires et donc des hauts profits…
Donc, tout se passe bien, en fait, du point de vue des 1% qui se gavent comme jamais… Les banques qui devraient être en prison pour faillite frauduleuse, leurs patrons se font mieux payer que jamais (!) et arrivent maintenant au gouvernement des différents pays (!)… Je trouve que la situation n’est pas du tout catastrophique pour ceux qui financent les campagnes électorales des élus, et là, je trouve que de ce point de vue, c’est logique : Hollande sert les intérêts de ceux qui l’ont fait élire, en le faisant passer à la télé, dans les journaux…
Pourquoi une banque achète « Libération » ?!
Pourquoi une banque achète « Le Monde » ?!
Pourquoi une banque achète… pourquoi le Crédit Mutuel achète le quart de la presse quotidienne régionale ?
C’est pour gagner les élections ! Et ensuite, les élus rendent des comptes à ceux qui les ont fait élire.
Le problème, c’est que nos élus ne doivent rien aux électeurs : que vous votiez, ou pas, si c’est pas vous ça sera un autre ; ceux qui vont voter de façon décisive, ce sont ceux qui regardent la télévision, qui ne sont pas politisés. Il faut que les candidats passent beaucoup à la télévision : si vous regardez les curseurs, c’est incroyable, la similitude qui y a entre les courbes des passages à la télé, et des résultats aux élections. Il suffit donc de monter les curseurs de la visibilité médiatique des challengers à 10% à 15 % : ça va donner l’impression de la pluralité [et faire croire aux militants qu’ils peuvent gagner]… et puis les deux « grands partis », qui ont la même politique de droite dure, qui s’appellent « droite » et « gauche » mais qui en fait ont la même politique — pour les industriels et les banquiers, pour les multinationales en fait —, vous les mettez à un curseur plus haut et ils vont gagner, ils vont être « élus », peu importe lequel des deux, ils vont faire la même politique.
Alors évidement, les gens sont gentils, ils croient les candidats au moment des campagnes électorales… mais c’est notre gentillesse qui fait la déception, après.
Mais [on devrait commencer à comprendre] après 200 ans d’échec du « suffrage universel », qui permet aux riches d’acheter le pouvoir politique [et d’imposer leurs lois], depuis qu’ils écrivent les constitutions, ces gens-là ont mis en place un système, d’abord censitaire (là, au moins, c’était clair), ensuite « universel » quand ils se sont aperçu (depuis très tôt, depuis le début du 19ème siècle), Tocqueville disait très tôt :
« Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira »
et ça fonctionne, ça fonctionne très bien !
Non, le fait de désigner des maîtres au lieu de voter des lois est une imposture politique ; nous ne sommes pas en démocratie : en démocratie nous voterions nos lois, nous-mêmes.
« Un homme = une voix », c’est pour voter des lois, pas pour désigner des maîtres ! Le fait de nous imposer de désigner des maîtres est une supercherie !
Et ça donne un résultat ploutocratique, avec les riches qui dirigent, depuis plus de 200 ans.
Alors aujourd’hui, on arrive dans « une crise », parce que le capitalisme ne nous reverse plus suffisamment de salaires pour qu’on puisse acheter leur camelote, alors effectivement, ils prétendent que le système est « en crise »… « En crise »… comme si c’était un accident, mais ça n’est pas du tout un accident : les choses se passent comme d’habitude, avec une impuissance politique — vous avez raison [Monsieur Gauchet] sur l’impuissance politique, mais elle est *programmée* : il y a un endroit où il est écrit que le peuple n’a aucune puissance, ça s’appelle la constitution ! Le problème c’est que tout le monde s’en fout : nous nous foutons de la constitution => c’est bien fait pour nous… Ce n’est pas de la faute des affreux qui nous dirigent, c’est de notre faute : nous devrions écrire nous-mêmes notre constitution, dans laquelle nous prévoirions notre puissance :
– Le référendum d’initiative populaire
– des élections sans candidats ou
– des élections avec des primaires et avec l’impossibilité pour les condamnés de se représenter.
Notre impuissance vient de notre démission du processus constituant.
Et tant qu’on bavarde sur les représentants politiques — qui sont les représentants des riches —, on passe à coté de la cause de nos problèmes.
En recentrant la réflexion sur la cause de nos problèmes, en devenant tous des citoyens constituants, on arrivera à trouver des solutions. »
ÉC, septembre 2014.
Voir
https://youtu.be/vTcFoyMFTmo
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