Tout nuc or not tout nuc ?

http://www.bertrandbarre.com
juin 2017

Une bonne partie du grand public et, plus grave, des journalistes, ne fait pas toujours la différence entre énergie et électricité, entre kilowatt et kilowattheure (certains inventent même le kilowatt/heure !) ni, a fortiori, entre énergies primaire et finale. La propagande antinucléaire joue sans vergogne sur cette méconnaissance en alternant les arguments contradictoires :
« On a mis tous nos œufs dans le même panier ! Rendez-vous compte : 75 % de nucléaire ! »
« Ce serait facile de sortir du nucléaire : il ne représente que 17 % de notre consommation finale d’énergie ! ».

La figure ci-dessous, tirée du dernier rapport de la RTE, illustre la différence entre puissance installée et production d’électricité, entre MW et GWh.



La loi de transition énergétique pour une croissance verte, LTE, impose de réduire d’ici 2025 la part d’électricité d’origine nucléaire de 75 à 50%. L’Anglais Roger Andrews s’est livré à un exercice intéressant : d’abord, tracer la production électrique française entre le 21-11-2014 et le 20-07-2016. Bilan : 900 TWh produits, 799 TWh consommés et donc 101 TWh exportés.



Puis il a simulé la même période avec un « mix LTE » : nucléaire réduit d’un tiers, éolien, solaire et biomasse doublés, plus de charbon du tout et le reste inchangé. Bilan : 710 TWh produits, et donc 89 TWh importés.



Quid de 2025 ? 
Malgré le net démarrage des véhicules électriques, il n’est pas certain que la demande électrique aura beaucoup augmenté en huit ans, surtout si les normes de construction continuent de favoriser outrageusement le chauffage au gaz importé à grands frais…

Alors, beaucoup se demandent : Combien de réacteurs va-t-il falloir arrêter ? Lesquels ? Avec quelles conséquences sur l’économie et les emplois locaux ?
En fait, à part Fessenheim, victime probable de sa proximité avec l’Allemagne, la réponse est : Aucun ! On aura besoin de toutes les tranches nucléaires les jours gris et sans vent, mais pour réduire leur contribution on les fera marcher moins fort et moins souvent : Une vraie absurdité économique ! Ou alors… Pour chaque centrale arrêtée, il faudra construire une centrale à gaz ou à charbon de puissance équivalente : absurdité économique encore pire doublée de l’augmentation garantie de nos émissions de gaz à effet de serre !
***
Donald Trump vient d’annoncer le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris ! Espérons que ce scandale incitera notre prochain Parlement à amender les articles de la loi LTE qui concernent le nucléaire français.

Je rappelle mon dernier livre « tous publics » :





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