18 oct. 2017
Commentaire : Et elle est pour qui l'addition? Oh non? Encore nous? Mais oui....
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L’association UFC-Que Choisir lance, ce 17 octobre, une nouvelle campagne de sensibilisation sur la dégradation de la qualité des rivières et des nappes françaises, liée à l’essor de l’agriculture intensive. Un article de notre partenaire, le Journal de l’Environnement.
Alors que débute la deuxième phase des États généraux de l’alimentation, l’association de consommateurs a décidé de taper là où ça fait mal. «Dix ans après notre première campagne, nous constatons que la ressource en eau continue de se dégrader et en plus elle se raréfie. Notre système agricole est à bout de souffle», a lancé Alain Bazot, son président, lors d’une conférence de presse.
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Haro sur l’irrigation
Aux problèmes de pollutions s’ajoute la raréfaction de la ressource. En comparant la carte de l’irrigation dans l’Hexagone et celle de la sécheresse (voir ci-dessous), la correspondance saute aux yeux. Preuve que l’irrigation intensive est responsable du manque d’eau, en particulier dans le Sud-Ouest, sur la façade atlantique et dans la vallée du Rhône. Selon l’association, l’agriculture est responsable de 80% de la consommation nette d’eau et le maïs absorbe, à lui tout seul, 40% de l’eau destinée aux cultures irriguées.
«Si les restrictions des usages de l’eau sont récurrentes en France, ils ont atteint un record l’été dernier avec 84 départements touchés, dont 59 en état de détresse», note Olivier Andrault, chargé de mission Agriculture de l’ONG.
«En Poitou-Charentes, par exemple, des kilomètres de cours d’eau se sont trouvés asséchés, ce qui a obligé les préfectures à arbitrer les différends et a généré de nombreuses tensions. Certains irrigants n’ont pas hésité à déclarer qu’ils ne respecteraient pas les restrictions», raconte Michel Debiais.
En pleine sécheresse, Nicolas Hulot a présenté, le 9 août dernier, un plan d’action pour préserver la ressource en eau. Un plan maigre, appelant tous les acteurs à faire des économies, à réduire les fuites de canalisations et à réutiliser les eaux usées. Sans moyens ni calendrier.
À la charge du consommateur
Enfin, ces pollutions et ces prélèvements de la ressource aquatique impliquent un coût important pour la collectivité… qui est payé en majorité par les consommateurs. Car le principe ‘préleveur-pollueur-payeur’ est loin d’être appliqué en France. En 2015, les redevances pour pollutions versées aux agences de l’eau étaient réglées à 88% par les consommateurs contre 7% seulement par les agriculteurs (il faut ajouter 5% provenant des versements des industriels).
Même injustice pour les redevances pour prélèvements. En 2015, elles provenaient à 70% des consommateurs contre 4% seulement des agriculteurs (il faut ajouter 18% des industriels et 8% du secteur de l’énergie (. Une situation qui découle en particulier de la sur-représentativité du monde agricole au sein des commissions locales de l’eau, au détriment du monde associatif. À l’origine d’une pétition en ligne, l ’UFC-Que Choisir demande donc aux pouvoirs publics de rénover en profondeur la gouvernance des agences de l’eau, d’instaurer une politique juste de l’eau et de préserver, enfin, la ressource.
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