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mercredi 29 janvier 2014
Commentaire : Marc Jedliczka, fondateur et responsable stratégie d’une association spécialisée dans la filière des centrales photovoltaïques raccordées au réseau. Vice-président du CLER. Responsable associatif au niveau européen, il a été conseiller régional de la Région Rhône-Alpes. https://negawatt.org/Marc-JEDLICZKA
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Un personnage important
Marc Jedliczka n’est pas n’importe qui, il est le président d’ Hespul, le lobby du photovoltaïque en France. C’est à dire le chef de file de ceux qui sont responsables de 2 à 3 milliards de surcoût annuels et de plusieurs milliards d’euros d’importation de panneaux. Marc Jedliczka est également un des responsables de négaWatt.
Une présentation officielle
L’extrait de la vidéo que nous commentons est une présentation officielle du scénario négaWatt qui s’est déroulée dans l’Ain le 7 mars 2012 devant des conseillers généraux. La vidéo était sur le site de l’association négaWatt et est encore disponible ici
La plus grande tromperie de négaWatt est évidemment l’équilibre besoin-ressources. Même si l’erreur de négaWatt est de 20% à chaque étape, comment ne pas être choqué lorsque des élus arrivent à imaginer qu’un pays industriel comme la France puisse reposer majoritairement sur la biomasse et des sources d’électricité très majoritairement fluctuantes.
Il est inadmissible que des élus gobent si facilement un travail non scientifique, c’est à dire qui n’a pas été validé par des spécialistes et même démonté ici et ailleurs. Ils vont vite s’apercevoir que négaWatt est économiquement délirant. Mais revenons à la pensée de ce haut responsable de cette association :
« Le problème avec les renouvelables électriques, c’est pas qu’on ne va pas en avoir assez ; mais qu’on va en avoir trop.(...) On peut aussi couper une éolienne ou déconnecter une centrale photovoltaïque, (...) ce n’est pas comme une centrale nucléaire, une centrale nucléaire ça met des semaines à démarrer (...). En tout cas ce n’est pas du pas du tout flexible, alors que les renouvelables, elles, le sont »(passage à 1h 09)
Le contresens de Marc Jedliczka et de négaWatt en général
On ne sort pas cette phrase de son contexte, elle s’inscrit dans la logique du scénario négaWatt. Les tenants de négaWatt imaginent vraiment maîtriser les productions fluctuantes et ils méconnaissent le nucléaire. Ils imaginent convertir les pointes électriques en hydrogène puis en gaz naturel et avoir suffisamment de sources pour assurer la production électrique. Mais ils n’arriveront jamais à méthaniser les pointes de courant électrique, avec des électrolyseurs , car aucun industriel n’installerait des électrolyseurs pour fonctionner 10% du temps . Et ce n’est pas le peu de méthane produit qu’on régulerait le courant, le bilan énergétique serait trop défavorable. En fait Marc Jedliczka imagine mobiliser toute la production hydraulique pour réguler la somme des productions éolienne et photovoltaïque que nous avons reproduites plus haut. Il faut bien combler les creux de productions sur lesquels Marc Jedliczka fait l’impasse. On perd donc toute flexibilité car 20 GW d’hydraulique de barrage et de pompage devraient s’adapter à 75 GW photovoltaïque et 70 GW production éolienne . Comme le montre la figure qui donne la production des quelques centrales nucléaires pendant le même mois, la production nucléaire est modulable. On peut faire varier la puissance du parc nucléaire de 3% par minute hors réacteurs en fin de cycle. Les surgénérateurs ou les réacteurs ou les réacteurs au thorium seront encore plus modulables. Le nucléaire additionne donc sa flexibilité à celle de l’hydraulique, alors que l’éolien et le photovoltaïque réduisent celle-ci.
Dans cette présentation, Marc Jedliczka profère d’autres erreurs sur le nucléaire : « les centrales auraient été construites pour trente ans », « on ne saurait pas quoi faire des déchets », etc. Marc Jedliczka devrait plutôt se soucier du recyclage de la diversité de panneaux photovoltaïques qu’il a encouragé à poser. Tous ces mensonges s’inscrivent dans une pensée unique.
On subventionne l’incompétence
Comment ne pas comprendre que cette méconnaissance et ces tromperies sont répercutées et propagées par des associations locales dont les membres ne maîtrisent pas la Physique. Associations qui fonctionnent essentiellement sur les subventions. Dans le cas de cette conférence il s’agit d’Hélianthe, une association qui fait travailler douze équivalent temps plein et qui a un budget de près de 800 000 euros !
Pour un tel coût, les membres de ce genre d’association devraient fournir des informations scientifiquement validées sur l’impact des énergies. Il devrait être connu de tout un chacun que la biomasse et avec le charbon, sont les énergies qui ont le plus fort impact sanitaire. On devrait avoir une idée dans les lycées de la radioactivité naturelle, et on devrait donc comprendre que le stockage souterrain ne la modifie pas, comme l’accident de Fukushima n’a pas modifié la radioactivité de l’Océan. On devrait savoir la quantité d’eau qu’il faut apporter pour refroidir un réacteur. On devrait reconnaître que le nucléaire est renouvelable et que même avec les réacteurs actuels, on mobilise le moins de minerais que l’éolien et le photovoltaïque. Au lieu de ça l’argent public sert à financer des illusions.
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