par PH
dimanche 22 octobre 2017,
On ne peut douter de la sincérité du nouveau ministre de l’environnement, ses discours ont dessiné la voie, il prône le dialogue, il faut produire l’énergie localement pour éviter les conflits, et nous y arriverons par la créativité. La grande politique ne base pas sur des sentiments ; mais sur l’analyse du réel et le courage politique, voici la voie :
Virer son conseil scientifique et penser par soi-même
Nicolas Hulot se définit lui même comme un bac+3 mois qui se fie à des conseillers. Qui sont les membres du conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot :
des anciens élèves d’écoles d’agronomie, qui se sont rebaptisés écologues
des économistes
un climatologue et des tenants des sciences humaines.
Même s’ils le devraient, aucun ne s’intéresse à la stabilité du réseau électrique. Ce qui a conduit à la première gaffe : dire qu’on parviendra à réduire la production nucléaire en fermant des centrales nucléaires en même temps que des centrales à charbon. Une ineptie qui se démonte facilement. Le couple éolien-PV n’assurant aucune production garantie, il ne peut se substituer durablement à aucune source électrique pilotable. Fermer des centrales nucléaires met donc en danger le réseau électrique. Ceci est vérifié expérimentalement puisque depuis une décennie la puissance pilotable n’a pas diminué en Allemagne. De plus l’homme de la rue comprend lui-même la contradiction entre la volonté d’électrifier les transports et celui de fermer les principale sources d’électricité non carbonée
Mais ce n’est pas seulement sur la gestion du réseau électrique que les conseillers du ministre se sont fourvoyés. Il est étonnant que tous ces écologues ne se soient pas levés devant l’investissement physique du couple éolien-PV. Puisque Nicolas Hulot veut produire localement, comment lui a-t-on caché non seulement la nature du kWh éolien-PV, mais aussi les matières premières pour les produire. Au lieu d’un peu d’uranium naturel, quel effort sur le cuivre ? N’a-t-on pas déclenché des conflits pour le cuivre ? Santiago, 1973, Kolwezi 1978, ça ne vous rappelle rien ? Mais il y a aussi l’argent que le PV n’a pas remplacé. Des lanthanides considérés comme stratégiques, le pétrole nécessaire à encapsuler les cellules PV, le charbon pour réduire le silicium et puis il y aura le platine pour stocker chimiquement l’excès d’électricité. Peut-on parler de production locale lorsqu’il faut importer tout le système de Chine ?
Comment tous ces écologues ne se sont-ils pas révoltés devant la consommation d’espace de l’éolien comme le font les écologistes californiens ?
Nicolas Hulot devrait donc s’émanciper de sa cour, et observer lui-même les courbes de production électrique, le contenu physique des énergies et l’économie d’espace. Il pourrait ensuite faire quelques comptes et conclure aisément.
S’inscrire dans le renouvellement politique
Quelle est le bilan de ses prédécesseurs ? Les émissions de CO2 de la France ont baissé, mais elles n’ont pas fait baisser celles des français, qui ont en fait augmenté [1]. Ils ont observé les émissions baisser en subissant la crise économique et en laissant notre industrie se délocaliser.
Quelle est la plus belle illustration du Hollandisme : la limite de 50 % d’électricité nucléaire, obtenue comme un compromis entre l’opinion intoxiquée et les experts techniques. Or le meilleur choix pour le climat n’est pas celui du compromis, ce n’est pas non plus celui qui maximise les profits des importateurs d’éoliennes et des installateurs de photovoltaïque, mais celui qui diminue les rejets de gaz à effet de serre Dans le prolongement du rejet du hollandisme, il faut modifier la LTE pour la rendre physiquement applicable et l’orienter vers la diminution maximale de la consommation d’énergie fossile
Nicolas Hulot, n’a rien à attendre des antinucléaires qui le méprisent, il suffit de se souvenir qu’ils lui ont déjà préféré Eva Joly, alors qu’il avait fait un pas vers eux. Nicolas Hulot n’a rien à attendre non plus des lobbyistes de l’éolien-PV qui le considèrent intimement comme leur marionnette. Il gagnerait l’estime des français en prenant un virage rationaliste.
Il est temps de comprendre que la lutte contre le réchauffement climatique ne doit pas être dévoyée par des intérêts privés.
Ouvrir le dialogue
Nicolas Hulot devrait donc discuter avec ceux qui sont dans une démarche scientifique d’intérêt général ; et non pas dans la promotion commerciale. Lorsqu’on veut sauver la planète, il faudrait donc rencontrer les associations où se rassemblent les climatologues français qui s’intéressent à l’énergie. Où est la volonté de dialogue ? ; lorsque le membre le plus capable de son conseil scientifique refuse de débattre en école d’ingénieurs ? Est-il normal d’être ostracisé dans notre pays, parce qu’on se tourne vers la seule solution physiquement possible pour le climat qu’est l’atome ? Nicolas Hulot devrait au moins s’ouvrir à l’étranger, les zones de forte densité et de ressources éolovoltaïque faibles, comme l’Inde et la Chine, et toute l’Asie du sud-est devront se tourner vers l’atome, ces pays montrent l’exemple à l’autre zone de forte densité : l’Europe. Les vrais écologistes américains eux aussi sont tournés vers l’atome. Lorsqu’on rencontre la ministre allemande Barabara Hendricks, alors pourquoi ne pas rencontrer aussi Michel Shellenberger ? Nicolas et Michel [2] voilà une vraie poignée de mains que l’on attend entre entre défenseurs de l’environnement.
Sauver le monde en ne sacrifiant pas le modèle français
Il est prouvé aujourd’hui que seul le déploiement mondial du nucléaire [3] et la reforestation massive pourront arrêter le réchauffement climatique. Il faut donc promouvoir sans relâche ces deux voies. Or la France est le modèle du nucléaire, parce qu’elle retraite ses combustibles, parce que bien qu’elle eût des réacteurs plus sûrs que ceux de Fukushima, elle les améliore encore. Avant de vouloir fermer ses réacteurs, il faudrait peut-être aller voir les deux nouveaux diesels d’ultime secours, à côté des anciens groupes d’ultime secours, de l’alimentation ultime, des deux groupes de secours... Il y a une telle précaution prise que le problème ne vient plus désormais de nos réacteurs ; mais de nous-mêmes. D’une conception erronée du risque artificiellement fabriquée au profit d’ intérêts financiers.
La créativité aussi se trouve du côté du nucléaire, les parcs éoliens offshore n’ont pas évolué, faire des éoliennes plus puissantes, ne changent pas beaucoup l’idée qu’on se faisait de l’éolien il y a trente cinq ans. Pendant ce temps le nucléaire a prouvé qu’il était renouvelable, la neutronique numérique a révolutionné les réacteurs au thorium, on a prouvé qu’on pouvait stocker géologiquement les déchets vitrifiés ou qu’on en avait pas besoin, des réacteurs innovants rentrent sur le marché.
Il est temps pour Nicolas Hulot non seulement de souscrire à ses principes mais aussi de passer de personnalité à homme d’état
[1] http://www.carbone4.com/en-20-ans-les-francais-ont-pris-du-poids/
[2] voir aussi https://www.youtube.com/watch?v=mI6IzPCmIW8
[3] https://www.sauvonsleclimat.org/en/document-database/how-much-can-nuclear-energy-do-about-global-warming
php
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