Mercredi 28 Février on nous annonce la vague de froid que nous avions connu l’année dernière le 15 février. Le Réseau de Transport de l’ Électricité ou R.T.E. prévient d’une prévision d’appel au courant électrique qui fait un « pic » à 92, 8 GW . C’est bien à cause de ces « pics » annuels que doit s’organiser la production d’électricité . L’énergie prioritaire sur les réseaux, éolienne et solaire, peut être ou ne pas être au rendez-vous, elle ne l’a pas été en 2017, ce qui avait nécessité un appel massif aux centrales à fossiles (Gaz, Charbon, et Fioul) françaises…et allemandes. La centrale à fioul de Porcheville est désormais fermée, et l’on saura mercredi comment se passera la journée et la nuit…la solution éolien-solaire ne permet pas d’assurer les « pointes », c’est le débat sur le service universel confronté à l’intermittence tant que les solutions de stockage n’existent pas …encore. On aimerait que ce premier déni de réalité disparaisse et que ce diagnostic puisse être partagé. Les chiffres sont là , pourquoi vouloir les ignorer ou les cacher. Dans notre pays, il parait inacceptable pour la population d’avoir à certains endroits du territoire des pannes ou des délestages pendant une longue période, les tempêtes qui privent d’électricité des zones limitées sont déjà considérées comme de grandes catastrophes, on imagine ce qu’il en serait pour un département ou une région ! La réalité, toujours, c’est que plus on augmente l’énergie intermittente, plus on pèse sur la rentabilité du reste des installations de production, c’est-à-dire essentiellement pour demain les centrales à gaz. La solution est donc dans l’équilibre et non , comme je l’explique souvent, dans « la foi dans les énergies renouvelables » (à savoir éolien et solaire, car il semble que soient oubliée systématiquement dans ces propos l’énergie hydraulique qui est cependant renouvelable et non intermittente).
Pendant le même temps, on vient d’observer que notre empreinte « carbone » a augmenté , c’est-à-dire que la politique affichée et les ambitions martelées n’ont pas abouti . Dans un débat ordinaire, on reviendrait sur les solutions retenues. Hé bien , non, on a l’air de considérer qu’il faut accélérer le programme renouvelable intermittent, en particulier avec les éoliennes en mer. Encore un déni de réalité, ce n’est pas en voulant remplacer les centrales nucléaires par des renouvelables intermittents que l’on va réduire l’empreinte carbone du pays, au contraire puisque cette évolution va contraindre d’envisager encore plus d’investissements dans des centrales à gaz…pour résoudre le problème des pics éventuels. En fait la réduction du parc nucléaire va à l’encontre de la politique « bas carbone ». L’exemple allemand le démontre tous les jours, il suffit de regarder et non de fantasmer. On peut donc considérer que la priorité c’est de diminuer l’offre nucléaire, mais cela se fait au détriment des « engagements climat ». C’est un grand écart pour l’écologie politique-idéologique , il faut choisir !
L’actualité c’est aussi la recrudescence des attaques contre le diesel ! Il est clair que la pollution due aux véhicules à combustion dans les villes doit être combattue. Le débat n’est pas là. Il est dans les alternatives de mobilité. L’interdiction de circuler, le recours au vélo, les incitations à la pratique du véhicule électrique, les péages de rentrée comme à Londres…tout cela peut être envisagé, mais il faut d’abord faire accepter le diagnostic en constatant l’insuffisance des connaissances scientifiques, c’est-à-dire des « certitudes » sur lesquelles peuvent se baser des politiques de transformation des habitudes et du fonctionnement actuel. Ce qui arrive à la Mairie de Paris avec la fermeture des voies sur berge est un avertissement pour tous les « décideurs » voulant passer en force avec des arguments erronés ou insuffisants. Comme mes lecteurs ont pu le constater, je rajoute toujours aux argumentaires le point de vue « industriel national », c’est-à-dire que je voudrais que systématiquement on s’inquiète dans le diagnostic et dans la recherche de solutions de l’impact sur la production industrielle de notre pays .
La première chose que j’ai développé, c’est que si on veut faire décroitre pour des raisons de pollution la circulation des véhicules à combustion, continuer à dire que la science nous fait choisir l’essence et non le diesel est une erreur. On peut, en ce qui concerne le C02, les NOX et les particules fines, arriver aux mêmes résultats ( pas forcément au même prix) , libre aux décideurs de fixer des contraintes à leurs électeurs, mais le choix est émotionnel et non rationnel. La pollution urbaine a des conséquences sur les faiblesses respiratoires, mais les poumons ne choisissent pas entre les fumées des cheminées, des freins du métro, des centrales à lignite allemandes par vent d’Est, pas plus qu’entre les moteurs essence ou diesel . Ce combat contre la combustion « en ville » n’est pas en tant que tel un combat national »bas carbone », c’est un objectif « baisse de la pollution atmosphérique » local qui est visé. Il est clair que les interdictions qui conduisent à des embouteillages, c’est-à-dire les politiques qui restreignent la mobilité des véhicules à combustion ne conduisent pas forcément à la baisse des émissions, pour y arriver il faut s’assurer des alternatives de mobilité qui conduisent l’habitant et le visiteur à ne plus faire appel au véhicule à combustion.
Pour ce qui concerne l’objectif « bas carbone », l’alternative véhicule électrique doit être étudiée avec soin avant de conclure que la science l’impose . Pour l’instant le remplacement conduirait simplement à déplacer les émissions des villes par des émissions dans les campagnes ! La seule manière de démontrer que l’on diminue le C02 serait d’accepter que le bas carbone est représenté en France par les centrales nucléaires. Bien sur la « pensée unique verte » l’interdit et l’on est en train d’inventer une « verdeur « électrique pour attirer le client écolo des véhicules électriques ! Bonne politique marketing à partir d’une erreur évidente. Emotion encore et non rationalité.
Mais depuis quelques mois le débat sur les batteries permettant les parcours longs de véhicules électriques est en train de démarrer. Cela fait quelques années que je dis que fustiger l’économie pétrolière et gazière pour lui substituer l’économie des métaux rares n’est pas une bonne solution ni économique, ni technique, ni humanitaire. On peut choisir le lithium, le cobalt ou bien d’autres, on va s’apercevoir que le nombre de gisements est faible, que la production est réalisée dans des conditions techniques et humaines contestables, que les ouvriers des mines sont plus proches de l’esclavage que d’un travail justement rémunéré, et que les appétits des compagnies ont transformé ces contrées en pays martyrs comme en République Démocratique du Congo. Il va falloir encore beaucoup de travail de recherches avant de résoudre les réels problèmes des véhicules électriques, n’exportons pas nos difficultés en jouant aux autruches. Le déni de réalité n’est plus acceptable sur ces dossiers.
Enfin puisque le chômage de masse est un point dur dans la conception de notre avenir national, ayons la lucidité d’observer comment s’annonce la disponibilité de matériels français dans la politique que certains veulent imposer au pays , affaiblissement du nucléaire, du diesel, et encouragement du véhicule électrique. Pour la Chine, souvent citée en exemple, on pourra lire la convergence de tous les rapports, véhicule électrique pour les villes, mais création de l’industrie locale et production massive de métaux rares, quasi-monopole de la fabrication de panneaux solaires, construction de la moitié du programme mondial de centrales nucléaires, maintien et même légère augmentation des centrales charbon en limitant les émissions par augmentation des températures de combustion, équilibre des sources d’énergie sans exagération dans le parc des énergies intermittentes… La Chine poursuit d’abord une politique d’électrification universelle, ensuite de dépollution de ses conurbations, il en découle une maitrise de ses émissions de carbone…grâce à son programme nucléaire.
« En même temps « bas carbone et diminution du nucléaire ? Il faudrait être encore plus riches que les chinois, ce n’est pas le cas.
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