Entre business et ingénierie du consentement
Fondée voici près d’un demi-siècle, Greenpeace fait trembler les entreprises. Pourtant, à plusieurs reprises, les accusations de l’ONG se sont révélées fausses. Les rares fois où des entreprises décident de l’attaquer en justice, Greenpeace recule et revient sur ses accusations. Néanmoins, rien ne semble pouvoir écorner son image. L’ONG est-elle à ce point irréprochable pour bénéficier d’autant de faveur médiatique ? Le présent essai met en lumière le contraire. Loin de se consacrer à ses objectifs affichés, Greenpeace semble avant tout se mettre au service d’elle-même. Ses principales dépenses de fonds ne vont pas à ses campagnes mais à ses levées de fonds. En parallèle, les trois cas de guerre de l’information analysés dans ce livre montrent comment Greenpeace déforme et oriente les faits contre le secteur pétrolier et le nucléaire afin de servir non pas l’écologie, mais un militantisme idéologique bien souvent opposé au souci de l’environnement. Plus encore, ce livre souligne le rôle de « mercenaire vert » de l’ONG et comporte de nombreux éléments accablants pour la réputation de Greenpeace. Recherche financée par le CESTUDEC
Rapport de Thibault Kerlinzin pour le CESTUDEC (Centro Studi Strategici Carlo de Cristoforis)
juillet 2017
Résumé exécutif
Comment savons nous ce que nous croyons savoir de Greenpeace? ONG internationale, elle
reste l’une des plus célèbres structures de défense de l’environnement, mondialement connue pour ses actions spectaculaires en mer comme sur terre, déployant des banderoles en des endroits parfois improbables ou faisant la plupart du temps preuve d’inventivité dans sa communication visuelle. Aujourd’hui encore, présente dans une cinquantaine de pays, elle poursuit sa croissance et mène de nombreuses campagnes sur des thèmes allant de la question climatique au débat énergétique, de la protection des océans à la lutte contre l’exploitation forestière ou les OGM. Forte de plus de trois millions de soutiens (i. e.de donateurs) à travers le monde, elle se fait le porte-voix autoproclamé des citoyens, de la «société civile». Comme à l’époque de sa création au début des années 1970, l’ONG continue de se présenter comme David contre Goliath, le faible représentant de l’intérêt général face à l’avidité d’ Etats et d’entreprises, acteurs puissants qui travailleraient de concert pour le profit au détriment de la Nature et des risques pour l’Homme. Pourtant, en dépit d’une présentation médiatique qui se montre souvent favorable à son égard, la réalité de Greenpeace ne correspond pas à l’image qu’on peut s’en faire.
Parfois qualifiée de «multinationale verte» par ses détracteurs, elle emploie plus de 2500 salariés à travers le monde, dispose d’un revenu annuel de plus de 345 millions d’euros, est dirigée par des managers loin des opérations de terrain. Son dernier rapport annuel disponible met en lumière que près des deux tiers de ses fonds ne sont pas dépensés pour mener ses campagnes, mais principalement pour lever toujours plus de fonds .A cette fin, l’ONG a dépensé près de117 millions d’euros en 2015.De la même manière, une fois analysées, les campagnes de Greenpeace détonnent avec la présentation qui en est généralement faite. Le fond des arguments de l’ONG contre ses cibles souffre en plusieurs lieux d’apories voire d’erreurs.De ce fait, sa contribution au débat public se trouve biaisée. En outre, l’action de Greenpeace comporte un non-dit majeur et souligne son absence d’indépendance et d’intégrité. Les trois études de cas du présent rapport, qui portent sur les sables bitumineux, la concession pétrolière dans le bassin de l’Amazone, et l’énergie nucléaire, comportent un double-fond(s): loin de la simple défense de l’environnement, des acteurs économiques sont les bénéficiaires et parfois les bailleurs de fonds de Greenpeace.
En effet, si l’ONG refuse les dons d’entreprise, elle accepte les subventions des trusts & fondations, qu’une grille de lecture orientée guerre économique révèle comme étant les paravents fréquents de Goliaths financiers–de quoi interroger sur la frontière poreuse qui sépare ici le militantisme sincère d’une démarche assimilable à un «mercenariat vert». Ce double-fond(s) est assimilable, par exemple dans le cas du nucléaire, à un double discours: d’une part, l’ONG Greenpeace met en garde contre les risques divers supposés (environnement, sécurité, finances) de cette énergie, tandis qu’en Allemagne, la coopérative Greenpeace Energy, partenaire du Goliath de l’éolien Vestas, défend ses intérêts économiques en portant plainte auprès de la Commission européenne non pour les raisons évoquées, mais pour distorsion de concurrence.
Les omissions et les méthodes d’ingénierie du consentement déployées par Greenpeace posent plus largement, par ailleurs, la question de la place des ONG, tant sur les plans de la représentation que du crédit à leur accorder et leur mode de fonctionnement. Greenpeace n’est en effet pas la seule organisation de ce type à exagérer la présentation des faits. Hormis des raisons critiquables, cela relève des besoins de survie inhérents à toute entreprise: la pérennité au travers de l’engrangement régulier et suffisant de fonds pour poursuivre son existence et assurer sa prédominance et sa légitimité face à d’autres ONG
Lire en intégralité
https://lookaside.fbsbx.com/file/GREENPEACE%20%20UNE%20ONG%20A%20DOUBLE%20FOND%28S%29.pdf?token=AWxDlp2XDzVe5DpEMkkaY1AnrYj_dLKH6qpbm0pURdRptAG2gq7KXdv3mnFDEH1HLae5bu1oIWQevoAG1_eZFKljqpxLFZyNXb46n__kWyIbOPBJRtcK4ZFlaG4AovyzWe_5QkwgNVq-ZmIO8jLmFjLx84BGnzQIAgM7jgEqnmQncA
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