Antoine Bosse-Platière
- © Antoine Bosse-Platière
Ce sont les isolants les plus répandus dans l’habitat, car les
moins coûteux et parmi les plus performants. Mais leur impact sur la
santé fait débat…
On les retrouve aussi bien comme isolants dans l'habitat que
dans les appareils électroménagers, dans l'automobile ou les capteurs
solaires... Ils sont obtenus à partir de verre ou de roches siliceuses
fondus entre 1000 et 1 500 °C puis transformés en fibres par
centrifugation, soufflage ou extrusion. Ces microfibres d'un
diamètre de quelques microns en font un matériau très léger qui
emprisonne beaucoup d'air, d'où de remarquables propriétés isolantes.
Mais cela ne va pas sans quelques inconvénients...
Cancérogènes ou pas ?
Les laine minérales isolantes
contiennent plus de 90 % de fibres, 3 à 5 % de résines phénoliques qui
assurent la cohésion du produit et moins de 1% d'huile minérale qui
limite l'émission de poussière et l'absorption d'eau. Les 4 à 6 % restants ne sont pas spécifiés. Depuis
le scandale de l'amiante, finalement interdite en janvier 1997, le
danger des laines minérales pour la santé a fait l'objet d'une
importante controverse scientifique. L'extrême finesse des
fibres des laines minérales leur permet, comme l'amiante, de pénétrer
très profondément dans les alvéoles pulmonaires. La polémique porte sur
leur caractère cancérogène. Bien que l'on n'ait pas pu établir de lien
statistique entre l'exposition à ces fibres et le cancer du poumon,
plusieurs études dans divers pays ont abouti à leur classement par le
Centre international pour la recherche sur le cancer (CIRC) en juin 1987
comme « cancérogènes possibles pour l'homme » (groupe 2B).
Les fabricants ont réagi en modifiant légèrement la composition des fibres de manière à améliorer leur solubilité et à réduire leur « biopersistance » dans l'organisme. Résultat, les laines minérales ont été reclassées par le CIRC en octobre 2001 dans le groupe 3 « effets cancérogènes possibles mais insuffisamment évalués ».
Les fabricants ont réagi en modifiant légèrement la composition des fibres de manière à améliorer leur solubilité et à réduire leur « biopersistance » dans l'organisme. Résultat, les laines minérales ont été reclassées par le CIRC en octobre 2001 dans le groupe 3 « effets cancérogènes possibles mais insuffisamment évalués ».
Niveau d'exposition
Panneau semi rigide de laine de roche - © Antoine Bosse-Platière
Cela
n'en fait pas pour autant des produits sans danger : l' INRS (Institut
national de recherche et de sécurité) souligne que les données
disponibles concernent les lieux de production où les niveaux
d'exposition sont plutôt faibles. Qu'en est-il lors de la pose,
du découpage ou de la dépose des isolants ou encore lorsque des faux
plafonds ou des lambris disjoints laissent s'échapper dans l'air
intérieur d'importantes quantités de fibres provenant d'isolants
dégradés suite à des vibrations ou à l'ouverture d'une porte ? Là
encore, les fabricants ont fait quelques efforts : amélioration de
l'encollage et enrobage de certains isolants (voile de verre ou film
organique). Mais outre que cela ne concerne que les récentes
fabrications, les précautions à prendre lors de la pose ou de la
dépose de ces isolants recommandées par l'Organisation internationale
du travail sont assez drastiques (voir plus loin) et témoignent de
risques réels pour la santé.
D'autres risques pour la santé Les fibres de la laine de verre sont cassantes et de ce fait très irritantes à la fois pour la peau (démangeaisons, irritations, dermatoses) et pour les voies respiratoires supérieures (inflammations, trachéites, laryngites, etc.) notamment lors de la mise en œuvre. Les liants, à base de résine formophénolique et d'urée, dégagent de petites quantités de formaldéhyde, connu pour provoquer allergies et asthme. Beaucoup moins, certes, que les agglomérés mais de plus en plus de personnes sont allergiques à ce produit. Depuis 2017, certains fabricants proposent des laines de verre et de roche avec un liant à base de composés naturels sans formaldéhyde. C'est une vraie avancée, mais cela n'en fait pas pour autant des isolants écologiques comme l'annoncent leurs fabricants.
Un écobilan plutôt médiocre
Au delà des problèmes de santé, l'écobilan des laines minérales n'est pas très brillant. Les quantités d'énergie grise nécessaires à leur fabrication sont évaluées à 250 kWh/m3 (laine de verre) ou 150 kWh/m3 (laine de roche) contre 30 kWh/m3 par exemple pour les isolants en fibre de lin. Elles constituent des déchets potentiellement toxiques en fin de vie lors de démolitions ou de rénovations. Elles peuvent être attaquées par les rongeurs et absorbent l'humidité, ce qui réduit notablement leur efficacité.
Si vous décidez de les utiliser, en raison de leur bon rapport coût/performances et malgré leurs inconvénients, faites-le entre deux parois bien hermétiques. Lors des manipulations, de la découpe ou de la pose, utilisez un masque (de type P3), ainsi que des lunettes, des gants et des vêtements bien fermés aux extrémités pour éviter les irritations.
Au delà des problèmes de santé, l'écobilan des laines minérales n'est pas très brillant. Les quantités d'énergie grise nécessaires à leur fabrication sont évaluées à 250 kWh/m3 (laine de verre) ou 150 kWh/m3 (laine de roche) contre 30 kWh/m3 par exemple pour les isolants en fibre de lin. Elles constituent des déchets potentiellement toxiques en fin de vie lors de démolitions ou de rénovations. Elles peuvent être attaquées par les rongeurs et absorbent l'humidité, ce qui réduit notablement leur efficacité.
Si vous décidez de les utiliser, en raison de leur bon rapport coût/performances et malgré leurs inconvénients, faites-le entre deux parois bien hermétiques. Lors des manipulations, de la découpe ou de la pose, utilisez un masque (de type P3), ainsi que des lunettes, des gants et des vêtements bien fermés aux extrémités pour éviter les irritations.
php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire