Haute-Marne, Langres : tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la place Bel' air (sans jamais oser le demander) II

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(...) "Les fortifications de Langres : de la guerre de Cent-ans à la guerre de 1870, une leçon d'architecture militaire.[...] Sur plus de quatre kilomètres de développement, les fortifications, sans cesse adaptées à l'évolution des techniques de guerre [...] On y adjoignit des tours, notamment en 1411 et 1430, et l'on ajouta aux portes traditionnelles au Nord, à l' Est et à l' Ouest, une nouvelle ouverture méridionale dite porte des Moulins, élevée en 1340. [...]

Des aménagements ponctuels (XVIIe-XVIIIe)

[...] Les travaux ultérieurs consistèrent à renforcer , perfectionner le tracé existant, améliorer les conditions de surveillance aux principales entrées de la ville :

  • réfection de la porte Sous-Murs vers 1604, 
  • édification des corps de garde (Longe-Porte en 1604 et porte du Marché en 1620).
Mais l'effort fut déployé sur le flan Sud surtout, principale préoccupation et sujet de controverses au XVIIe ; celui-ci reçut
  • un front en crémaillère à l'avant de la muraille rectiligne, pourvu de fossés supplémentaires (au pied de Saint-Ferjeux en 1639), 
  • d'une nouvelle porte des Moulins (1647), extérieure, flanquées de bastions : à l' Ouest, celui des Chavannes (1650), disparu aujourd’hui), à l' Est, celui dit du Cours Rivot, exécuté en 1698 sur les plans de Vauban.
À la fin du siècle, une ligne extérieure au corps de place, bastionnée, discontinue et de faible relief, forma boulevard à la base des tours et de certaines sections de remparts éloignées de flanquements, de même qu'en 1672, le roi fit installer une galerie couvrant tout le chemin de ronde. Ces dispositifs n'existent plus aujourd'hui.

Le rajeunissement militaire (XIXe siècle)
À la suite de l'expérience malheureuse des dernières campagnes napoléoniennes*, la forteresse langroise retrouva son ancienne vocation militaire dans une nouvelle stratégie de défense.[...] la muraille, qui prenait toujours appui sur les solides tours des XVe et XVIe, fut reprise à la base et reconstruite entre 1840 et 1850. [...] Les tours, les portes surtout, subirent quelques modifications plus ou moins importantes : 

  • en 1821, couverture de la tour Navarre, 
  • en 1847, destruction de la porte intérieure des Moulins et de la galerie des remparts, 
  • en 1854, transformation de la porte extérieure Saint-Didier, 
  • en 1855, ouverture de la porte Neuve et modifications des passages de la porte des Moulins, 
  • en 1882, l'installation du colombier militaire de la tour Saint-Jean.
Construite entre 1842 et 1850, la citadelle (aujourd'hui caserne Turenne), reliée à la ville par un camp retranché, barrait définitivement l'éperon de Langres au Sud.
Pour mettre cet ensemble fortifié à l'abri des tirs des armes à longue portée, en progrès constants, l'installation de deux forts de ceinture au Nord (Peigney et La Bonnelle) entreprise en 1866 et 1870, se doubla d'une seconde ligne de six forts vers l' Est (entre 1875 et 1880), entre lesquels se trouvèrent de nombreuses batteries.
Cette importance militaire valut à la ville une animation particulière à la fin du XIXe et au début du XXe.


Harmonies haut-marnaises, Roger et Claude Petitpierre, Guy Salassa, pages 406 et 407, Édition l'Escarboucle, Chaumont, 1987.

* Le 17 janvier 1814, Langres est prise par les alliés : d’après les souvenirs d'un Langrois en 1814


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