La production d'aluminium demande tellement d'électricité que l'on a pu dire : "l'aluminium, c'est de l'électricité solide". Les Etats membres de l'Union Européenne ont jeté l'éponge.Désormais, près des 3/4 des besoins en aluminium primaire, un métal de plus en plus utilisé dans les économies modernes seront importés. Et les besoins vont croître. Fragilisées par une transition énergétique privilégiant par des aides massives les énergies renouvelables, les compagnies d'électricité européennes sont de moins en moins aptes à s'engager sur le long terme à fournir à prix très bas les quantités massives de courant nécessaires aux fonderies d'aluminium. Celle de Dunkerque doit être considérée comme une exception, car elle est alimentée par la centrale nucléaire de Gravelines. Dès à présent, les fournitures russes d'aluminium de Rusal sont nécessaires, avec des aléas politiques dont l'année 2018 a donné un avant-goût. La Chine est en position de dominer le marché mondial de l'aluminium. Avec des coûts réels que même Pékin voudrait mieux connaître, avec ses entreprises zombies (expression officielle locale) et ses énormes émissions de gaz carbonique dues à l'utilisation des surcapacités des centrales à charbon, le paysage de l'industrie de l'aluminium en Chine (qui produit plus de la moitié du total mondial de ce métal) devrait faire réfléchir à la poursuite d'importations venant de ce pays. A ses dépendances en gaz et en pétrole, l'Union Européenne va en ajouter quelques autres dont les terres rares et aussi l'aluminium. Les voies de la dépendance vis à vis de l'extérieur pour ce métal s'annoncent pleines d'embûches.
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