par Jean-Louis Butré
22/03/2017
Avec plus de 45 000 MW, l’Allemagne a bien en effet le plus gigantesque parc éolien industriel européen. En 2015 le territoire allemand était déjà saturé d'éoliennes industrielles.
Persistant dans le déploiement de cette forme d'énergie, l'Allemagne tente de continuer à en implanter malgré une résistance de plus en plus importante de la population et à établir des groupes d'éoliennes off-shore sur ses eaux territoriales, mais à des coûts nettement supérieurs aux installations terrestres.
Malgré l’augmentation de ces installations terrestres et offshores, l'éolien allemand n’a toujours pas permis à ce pays de réaliser son vœu le plus cher : fermer ses centrales nucléaires. Et il est à parier que cela ne sera pas facile d’y arriver. Jamais les énergies intermittentes comme l’éolien ne permettront de fermer des moyens pilotables tant que le stockage massif de l’électricité ne sera pas une réalité. Le vent n'y produit qu'environ 13% de l'électricité générée par ce pays. Cet exemple devrait faire réfléchir les autres pays car il démontre qu'à l'échelle d'un pays comme l’Allemagne, avec 13% d’éolien dont 1% d’offshore, cette énergie est condamnée à rester marginale. Même à coup d’investissements colossaux et de patrimoines culturels et naturels sacrifiés.
Cette impasse a été clairement analysée dans un article du Wall Street Journal du 13 avril 2016, « Le Fiasco de l'énergie verte en Allemagne risque d'empirer (Berlin’s renewable energy fiasco is about to get even worse) » (*), donc voici quelques extraits : « Depuis 2000, l'Allemagne a dépensé quelque 228 milliards de dollars pour transformer son industrie de l'énergie en un rêve vert. Le système actuel des subventions et des tarifs obligatoire de rachat de l'électricité renouvelable à des prix supérieurs au marché, a conduit à une prolifération de constructions solaires et de ferme éoliennes .L’éolien fournit 13% des énergies renouvelables en ajoutant le solaire (6%) et l’Hydraulique (3%), la biomasse (7%) presque un tiers de l'électricité produite en Allemagne.
Mais les énergies renouvelables ne semblent pourtant jamais en mesure d’atteindre les prix que les fervents supporteurs promettent, et avec des coûts qui montent en flèche, Berlin aura besoin d'un moyen moins coûteux pour augmenter la capacité renouvelable et d’ atteindre son objectif auto-imposé de 45% de la production d'électricité d'ici 2025. La transition Energétique allemande qui maintenant à 16 ans, a déjà détruit le marché de l'énergie du pays, dans sa quête à vouloir sevrer l'économie de combustibles fossiles et d'énergie nucléaire. Les distorsions du marché causées par une énergie chère et non fiable ont déjà poussé les services publics allemands à compter davantage sur les centrales électriques au charbon ou à lignite bon marché et sales pour compenser le manque à gagner lorsque les sources renouvelables ne peuvent pas répondre à la demande.
Un autre problème avec les éoliennes c’est qu'il faut construire des nouvelles lignes électriques coûteuses et inesthétiques allant du nord de l'Allemagne ou il y a du vent vers le sud industriel. C'est ce qui explique pourquoi cette énergie tombe progressivement en disgrâce, Mille milliards de dollars c’est ce qu’il faudrait sur les décennies à venir, et les émissions de charbon en hausse qu’elles engendrent conduisent à l'une des gaffes plus monumentales de la gouvernance moderne alors que Berlin aime s’autoproclamer comme le modèle de l'énergie verte pour le reste du monde. C’est vraiment réussi ! »
L’Allemagne se trouve aujourd’hui face à ce problème toujours pas résolu et qui ne le sera jamais : il y a du vent « exploitable » dans les länders proches de la Mer du Nord alors que l’industrie est essentiellement concentrée au sud du pays, là où le vent est beaucoup plus capricieux. Les partis verts s’opposent à la construction de lignes électriques à très haute tension pour acheminer l’énergie « verte ». Tous ces exemples illustrent l’incohérence totale de la politique énergétique allemande et par contre coup européenne et les dégâts irréversibles sur l’environnement qui en résultent.
Plus grave malgré sa réputation mensongère d'énergie "propre" et son déploiement massif, l'éolien industriel allemand ne parvient pas à peser significativement sur la diminution des émissions de CO2 du système électrique allemand. Il faut impérativement que savoir 50 % de l’électricité produite par l’Allemagne est faite avec de la lignite (24%) du charbon (18%) et du gaz (8%). Cette vérité incontournable est totalement cachée aux français pour ne pas détruire l’image médiatique du modèle écologique que l’Allemagne a imposé à l’Europe. Pourtant depuis des décennies l’Allemagne pollue massivement l’Europe. Et on peut même s’interroger sur les causes exactes de la pollution qui ont conduit la mairie de Paris et la Ministre de l’Environnement Ségolène Royal à recourir à la circulation alternée ou « différenciée » pour essayer de maitriser ce fléau sur la capitale, alors qu’au même moment les centrales à lignite de l’Allemagne crachaient à pleine capacité les et recouvraient silencieusement et sans protestation, l’Europe de CO2 et de particules fines fortement nocives à la santé ?
Mme Ségolène Royal la « chantre de la voiture électrique » devrait aussi se poser la question de son efficacité pour résoudre ce problème, car si toute voiture électrique ne pollue pas par ses gaz d’échappement là où elle circule, cela n’implique pas qu’elle ne soit pas polluante, aussi. Tout dépend d’où provient cette électricité. Elle ne l’est affectivement pas quand la source est hydroélectrique ou nucléaire, en revanche elle l’est beaucoup quand elle provient de centrales thermiques au charbon, comme en Allemagne, ou d’énergies «intermittentes »comme l’eolien et le solaire qui ont toujours besoin de centrales thermiques quand il y a ni vent, ni soleil.
Parler du côté sombre de la transition énergétique n’est « pas correct » politiquement. Il faut garder le silence. Pourquoi? Pourtant les faits sont têtus. La transition énergétique allemande « Energiewende » a donné naissance à un monstre et une énorme prolifération d’éoliennes et des panneaux solaires, des lignes électriques HT, des pylônes et des transformateurs électriques et elle menace notre pays et toute L’Europe. Les derniers paysages non détruits et les réserves naturelles sont en passe d’être massacrés aussi. ?? En copiant le modèle allemand la France a pris le pire des modèle pour sa « Transition Énergétique » En plus notre Agence de Maîtrise de l’Energie ( ADEME) ose ressasser depuis plus de 10 ans que la France est en retard sur ce pays !
Éolien, une catastrophe silencieuse, Editions du Toucan, 15 euros
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