France : le défi nucléaire

Jean Pierre Riou
21/03/2017

Flexibilité nucléaire
Contrairement à une idée reçue, les réacteurs nucléaires français sont capables de varier de puissance jusqu'à 80% à la hausse ou à la baisse en moins de 30 minutes.
Et contrairement au parc nucléaire allemand, qui fonctionne uniquement en base avec un taux de charge compris entre 85% et 91%, le parc nucléaire français adapte constamment sa production, aussi bien aux variations saisonnières que journalières de la consommation.


(Source analyse J.P.Hulot sur les données consolidées de RTE)
La Société française d'énergie nucléaire cherche à verdir l'image de cette filière en montrant que cette flexibilité pourrait, de surcroît, permettre d'intégrer une part croissante de production intermittente provoquée par le développement de l'énergie éolienne.

Aléas éoliens
En effet, les aléas météorologiques ne permettent pas à la production éolienne de prétendre rendre les mêmes services qu'une production pilotable telle que le nucléaire.
Pour s'en convaincre, le graphique ci dessous est éloquent et montre, en bleu, la production éolienne du mois écoulé et, en miroir, les exportations, en gris.


(Source http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique)

Bien évidemment, la production éolienne n'est pas le seul paramètre qui conditionne le volume de nos exportations.
Pour autant, le lien entre celles ci et les excédents aléatoires éoliens semble difficile à à ne pas voir.

Conséquences sur les autres filières
En Allemagne, les énergies renouvelables intermittentes (EnRi) ont principalement entraîné une diminution du taux de charge des centrales à gaz et à charbon, mais quasiment sans affecter le taux de charge du lignite, plus compétitif, ni celui du nucléaire, pour lequel le coût du combustible reste très marginal (quelques centimes d'euros par MWh).
Mais pour autant, ces EnRi n'ont pas permis de fermer le moindre MW de centrale pilotable.

La dérive annoncée
Pour répondre aux engagements de la loi de transition énergétique pour une croissance verte (LTECV), l'avenir du nucléaire consiste désormais, sans l'ombre d'un doute, à réduire sa production pour la calquer sur le fonctionnement chaotique des éoliennes jusqu'à ne plus représenter que 50% de la production au lieu de 77% actuellement.
Pour un intérêt sur lequel il est permis de s'interroger.
Les 2 principales conséquences étant la fragilisation des réacteurs et la ruine de leur rentabilité. Ce que même les allemands se sont bien gardés de faire.
Dans une contribution pour France Stratégie, l'ancien Directeur de l'Agence internationale de l'énergie Claude Mandil introduit son propos en ces termes:
"Pourquoi et comment soutenir le développement de la production d’électricité renouvelable ?
Écartons l’argument tautologique : parce que l’Europe s’est donné un objectif de
pénétration ambitieux ; on fait parce qu’on a décidé. Certes, mais pourquoi a-t-on décidé ?
"

Et si on commençait par répondre clairement à cette question...pour voir?

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