28/02/2017
Commentaire: "Le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives, faute de quoi, la société n’est qu’un rêve de prédateur.”
Daniel Pennac, La fée carabine.
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Jura: Enracinés à leur terre
En lisant l'interview du réalisateur du film "Jura: Enracinés à leur terre", Daniel Hünzi, je suis restée songeuse...
Extrait:
- Est-il difficile de faire du cinéma engagé en Suisse?
- C'est impossible. En Suisse il est toléré de critiquer les excès du régime helvétique. Mais critiquer le système en tant que tel, c'est impossible. Concrètement je ne trouve pas les financements nécessaires pour mes films. (...) L'Office fédéral de la culture et la Fondation romande du cinéma, privatisée, m'ont refusé tout soutien via leurs commissions sélectives à la réalisation. Depuis la privatisation du cinéma en Suisse romande, on assiste à l'explosion du prix du documentaire. Certains sont sur-financés, alors que d'autres ne reçoivent pas un centime.
Cette semaine histoire vivante sur RTS (La Première ) fait un état des lieux du film documentaire, qui passera en rediffusion dès la semaine prochaine j'imagine)
Je disais donc que j'étais restée songeuse en lisant le constat de M. Hünzi. Nous sommes vraiment tous dans le même bateau. Quelques uns décident de ce que nous devons et pouvons savoir, faire ou dire. Pas besoin d'être maître du monde, il suffit d'être membre d'une commission pour souffler la pluie et le beau temps. Cela me rappelle le chef de service de l'aménagement du territoire dans le Jura, président aussi ou membre de plusieurs commissions traitant de près ou de loin de la protection des paysages et dont le fils attendait derrière la porte, si je puis dire, les feux verts pour projeter les parcs éoliens que sa société cherche à placer en Suisse romande.
Et le pire est que le citoyen lambda accepte ces geôliers de nos libertés comme une fatalité contre laquelle on ne peut rien. Il y a ceux qui embrassent toutes les conneries qu'on leur impose parce qu'ils n'ont jamais eu le courage de réfléchir plus loin que le gain immédiat qu'ils en retirent. Ils scient la branche sur laquelle nous sommes tous assis pour servir des idéaux qui ne servent que leurs maîtres invisibles, embusqués et prêts à ramasser le magot qui tombera du piège qu'ils ont tendu.
Tels ces braves paysans qui partent en campagne pour réaliser le parc éolien des 4 Bornes Sonvilier/ Val-de-Ruz. Ils se prennent pour les sauveurs du monde, les grands écologistes qui ont du poil au cul. Les faiseux. Mais à vrais dire ils nous emmerdent avec leur idéal à deux balles qui consistent à engraisser des intérêts qui les dépassent, à saccager des paysages inestimables. Au lieu de se battre pour sortir le monde paysan des griffes de l'industrie, ils vendent leur âme au Dieu du pognon. Leurs éoliennes se noieront dans une masse de production fossile et importée, mais de cela ils n'ont que faire. Chez ces gens-là on ne pense pas, on encaisse. Ils nous emmènent malgré nous vers un monde d'exclusion et de contrôle, d'illusions et de pressions. Ils ferment les yeux et les fesses pour ne rien voir, rien sentir. Juste entendre de l'intérieur le son de ce qu'ils appellent leur conscience. Tant pis pour les autres. Tant pis pour l'exemple qu'ils donnent et tout ce qui va suivre après leur capitulation.
Les conséquences de la capitulation allemande devant le rouleau compresseur de l'écologie industrielle nous sont démontrées dans le post précédent.
Finalement à quoi bon nourrir et instruire une société qui crève de trouille de comprendre et d'agir? Peut-être juste pour nous sauver nous-même de cet enfermement programmé.
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