Pourquoi l’accident de Fukushima ne fera pas de victime hors de la centrale

http://www.energie-crise.fr/
par PH
samedi 19 mars 2011

Commentaire: Instructif, non?
php
 
C’est la panique, des Français quittent Tokyo à la hâte, des pompiers envoyés à Sendaï montent plusieurs centaines de kilomètres au Nord.

Pourtant , on étudie depuis près d’un siècle, les effets des rayonnements sur la santé. La dose de rayonnement est mesurée en Sievert, c’est une grandeur assez solide car elle repose sur l’énergie du rayonnement, l’organe qui est touché et l’âge de l’individu.
Les résultats sont d’une simplicité étonnante
10 Sv provoque la mort
vers 1 Sv des effets sont reconnus comme un excès de 10% de cancers
C’est en dessous qu’une règle et deux modèles s’affrontent :

La règle utilisée est la relation linéaire sans seuil (RLSS) : Si il y a des effets avérés de 10% de cancers pour 1 Sv alors 0,1 Sv donne 1% de cancers, etc...

Pour comprendre que la RLSS ne constitue qu’une règle :

10 L de vin de Bordeaux pour une personne : un mort par coma alcoolique

En appliquant la RLSS :

Si 100 personnes boivent chacune 10 cL de vin de Bordeaux : un mort aussi.

On peut multiplier les exemples absurdes à l’infini.

Pour savoir si l’accident de Fukushima provoquera des conséquences sanitaires, il faut se renseigner auprès de gens qui étudient la santé ; en France, ça s’appelle des médecins ou des biologistes et non pas des militants antinucléaires. En 2004, l’Académie de Médecine a cherché à faire le point sur cette [1]. Neuf membres ont travaillé sur ce sujet, en étudiant tous les résultats antérieurs [2]. :

« ... les études épidémiologiques disponibles ne décèlent aucun effet pour des doses inférieures à 100 mSv, soit qu’il n’en existe pas, soit que la puissance statistique des enquêtes ait été insuffisante pour les détecter. Comme certaines enquêtes portent sur un grand nombre de sujets, ces résultats montrent déjà que le risque, s’il existe devrait être très faible. Il est peu vraisemblable que de nouvelles enquêtes parviennent, dans un avenir proche, à estimer ces risques éventuels et encore moins à les exclure. En effet, le suivi de cohortes, même de plusieurs centaines de milliers de sujets n’aura sans doute pas la puissance statistique suffisante pour mettre en évidence un excès d’incidence ou de mortalité très petit venant s’additionner à une incidence de cancer qui est très grande dans les populations non irradiées et qui fluctue en fonction des conditions de vie. Seules des comparaisons entre des régions géographiques à haute et faible irradiation naturelle, et dans lesquelles les conditions de vie sont semblables pourraient apporter des informations pour cette gamme de dose et de débit de dose. Il faut donc suivre attentivement les résultats des enquêtes en cours au Kerala (Inde) et en Chine. »

L’Académie de Médecine a adopté ce rapport à l’unanimité, s’agissant d’un rapport commun entre deux académies, l’Académie des sciences a adopté ce même rapport à l’unanimité moins deux abstentions.

Il a été jusqu’à présent impossible de mettre en évidence les effets des radiations en deçà d’une dose reçue de 100 mSV. Prétendre que l’accident de Fukushima aurait des effets sur les habitants de Tokyo ou sur les habitants au-delà du périmètre de sécurité ne repose donc sur aucune observation expérimentale.

À la rigueur, cette affirmation pourrait être soutenue si l’on considérait que le corps humain ne réagit pas aux radiations reçues [3]. Or notre organisme réagit déjà en permanence à des mécanismes oxydatifs qui entraînent des lésions de l’ADN. Lorsque l’ADN d’une cellule est dégradé l’organisme se protège de deux manières différentes : soit en laissant mourir la cellule (tri), soit en permettant une réparation du brin d’ADN.

L’effet des radiations engage ces deux processus dans une défense à moindre coût :

  • à faible dose : les mécanismes de tri des cellules sont activés.
  • à un peu plus forte dose des mécanismes supplémentaires de réparation de l’ADN entrent en jeu.
Si les doses deviennent plus élevées que 200 mSv ces mécanismes commencent à être dépassés par le nombre de cellules à traiter, et le risque de cancer augmente avec la dose reçue.

L’étude du fonctionnement cellulaire conduit donc à deux modèles réalistes dans les faibles doses :

un modèle avec seuil (ou quadratique sur l’illustration)
un modèle avec une réponse positive (hormésis : la réponse de l’organisme est plus importante que l’agression)

L’hormésis a été prouvée sur la souris ; sur l’homme, elle consiste à à faire précéder une radiothérapie de faibles doses de rayonnements.

L’Autorité de Sûreté Nucléaire reconnaît elle-même avec précaution que le risque sanitaire n’augmente qu’à partir de 100 mSv pour l’adulte et de 50 mSv chez l’enfant, même si expérimentalement les valeurs seuils pourraient être doublées.

L’IRSN a modélisé la dose cumulée du 12 au 20 mars dans le cas le plus défavorable, c’est à dire celui d’un enfant de un an qui resterait nu dehors pendant cette période. Dès que l’on quitte ce qui correspond approximativement la zone de sécurité, la dose cumulée de dépasse pas 1 mSv :

http://www.irsn.fr/FR/popup/Pages/animation_doses_corps_entiers_17mars.aspx

Compte-tenu des deux relations dose-effet compatibles avec l’ensemble des observations expérimentales passées, l’impact des rejets de Fukushima sur l’ensemble de la population japonaise, hors de la zone d’exclusion, sera soit nul soit bénéfique (hormésis).

Les rejets de vapeur étaient nécessaires pour faire baisser la pression à l’intérieur du circuit des réacteurs. Cette surpression est due au dégagement thermique du combustible, mais au bout d’une semaine, la puissance thermique résiduelle a été divisée par 10. Les rejets s’ils sont nécessaires seront encore plus faibles. La plus grande partie de radioactivité est encore contenue dans les circuits des réacteurs intacts.

Il est donc ridicule d’assimiler l’accident de Fukushima à une catastrophe, comme le font les médias. Cela démontre leur incapacité à intégrer les chiffres qu’elles diffusent, ainsi que leur tendance à se faire manipuler par des experts autoproclamés au lieu de mettre l’accent sur l’avis des personnes compétentes.

Il est facile de déclencher la panique, puisque les seuils de détection sont bien inférieurs aux seuils de danger. S’il ne peut y avoir de conséquences sanitaires pour la population, comment peut-on s’évertuer à désigner l’accident de Fukushima par le mot catastrophe ?

Documents joints
Rapport de l’Académie de médecine et de l’académie des sciences, sur les faibles doses (PDF - 259.1 ko)


[1] La relation dose-effet et l’estimation des effets cancérogènes des faibles doses de rayonnements ionisants. Ce rapport est disponible sur cette page, en pièce jointe
[2] le rapport fait référence à 306 publications
[3] Chaque lecteur constatera lui-même que le corps réagit au moins au rayonnement ultraviolet

Messages
Pourquoi l’accident de Fukushima ne fera pas de victime hors de la centrale, 7 avril 2011, 10:15, par Prié
Propagante nucléaire du gouvernement ?
Comment peut on faire confiance au rapport de l’académie de médecine cité ?, 9 avril 2011, 23:26, par chrol
comment peut on faire confiance au rapport de l’académie de médecine cité après avoir lu ceci :
http://www.criirad.org/actualites/tchernobylfrancbelarus/tchernobylmisajourjuil05/etudcritiqaurengo.pdf

Chrol, tout ce que vous apportez c’est un texte de la CRIIRAD, mouvement dont des responsables sont ouvertement antinucléaires. Que dit ce texte ? Que la CRIIRAD conteste les données sur les retombées sur lesquelles s’appuie le Professeur Aurengo, en quoi cela met-il en doute les hautes compétences du Professeur Aurengo en médecine ? Expliquez-moi, en quoi cela remet en question la confiance que l’on porte dans les autres membres du groupe de travail, dans l’Académie de Médecine et dans l’Académie des Sciences ?
2. comment peut on faire confiance au rapport de l’académie de médecine cité ?, 6 mai 2011, 04:26, par Bozo
Vous devriez vous méfier du CRIIRAD bien plus que vous ne le faites.
Sous couvert d’un nom qui laisse à penser qu’ils sont un organisme officiel et compétent, se cachent des gens qui sont :
purement des militants anti-nucléaires (et ça marche bien, pour eux, savez-vous ? Ils touchent des subsides de vos impôts qui vous feraient bondir.)
largement incompétents. La fondatrice n’a qu’un diplôme d’IUFM. C’est à dire qu’elle est institutrice d’école primaire. J’ai rien contre les instits’, au contraire, je les respecte profondément. Mais ça ne fait en rien d’elle une experte en nucléaire. De plus, elle est député Européen d’Europe Écologie. Avec le pognon de vos impôts qu’elle touche, elle aurait pu se former à la physique nucléaire, histoire au moins d’être crédible. Ben non, que dalle, ça n’est pas son but, assurément ...

Bonjour Bozo,
Je dois corriger vos propos, je pense comme vous que les gens non avertis doivent se méfier de la CRIIRAD mais je ne dose pas de la même manière la part d’incompétence et de parti pris :
Michèle Rivasi fondatrice de la CRIIRAD est une ancienne élève de l’ENS Saint-Cloud comme ... Bernard Bigot, administrateur général du CEA. Un détail les distingue : Michèle Rivasi est probablement rentrée par la voie biologie alors que Bernard Bigot a été admis par l’option physique-chimie. Bruno Chareyron, l’ingénieur dit nucléaire à la CRIIRAD est issu de l’ ENSEEIHT.

On se demande souvent, si les responsables d’associations antinucléaires croient vraiment ce qu’ils affirment publiquement.

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