Eolien : quand déjà les socles de béton abandonnés squattaient nos campagnes à vie

Jean-Luc Cavey
01/03/2019

Commentaire : le démantèlement physique d'une éolienne est régi par l'Arrêté du 26 août 2011 relatif à la remise en état et à la constitution des garanties financières pour les installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent. Il indique la marche à suivre :


" Les opérations de démantèlement et de remise en état des installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent prévues à l'article R. 553-6 du code de l'environnement comprennent :
1. Le démantèlement des installations de production d'électricité, y compris le « système de raccordement au réseau ».
2. L'excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l'installation :
― sur une profondeur minimale de 30 centimètres lorsque les terrains ne sont pas utilisés pour un usage agricole au titre du document d'urbanisme opposable et que la présence de roche massive ne permet pas une excavation plus importante ;
― sur une profondeur minimale de 2 mètres dans les terrains à usage forestier au titre du document d'urbanisme opposable ;
sur une profondeur minimale de 1 mètre dans les autres cas.
3. La remise en état qui consiste en le décaissement des aires de grutage et des chemins d'accès sur une profondeur de 40 centimètres et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres à proximité de l'installation, sauf si le propriétaire du terrain sur lequel est sise l'installation souhaite leur maintien en l'état.
Les déchets de démolition et de démantèlement sont valorisés ou éliminés dans les filières dûment autorisées à cet effet.
"

Ainsi, sur les 600 m3 de béton armé qui constitue en général le socle, voire plus à l'avenir puisque l' aérogénérateur étant de plus en plus haut entre 180m et 240m, il nécessitera immanquablement des fondations plus importantes, seul le "chapeau" a l'obligation d'être retiré.

La campagne et les mers de France sont condamnées ad vitam æternam à conserver dans leurs entrailles des milliers de socles de béton armé.

Mais l'Histoire nous rappelle malheureusement que la femme et l' homme responsable politique-destructeur de la ruralité et de ses populations ne datent pas d'aujourd'hui

En voici un exemple

RIP!

Nos vies et nos villages valent plus que leurs profits!

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En octobre 1977 j'ai eu l'occasion de retourner sur le site de l'éolienne qui avait, onze ans durant, été au second rang mondial des éoliennes en terme de puissance effective et qui demeurait, vingt ans plus tard, dans le top five des aérogénérateurs jamais réalisées par l'homme. Elle était à cette date l'éolienne la plus puissante construite en France et en Europe. J'y ai fait ces photos des socles en béton que l'agriculteur de Vaubrun, propriétaire du terrain, n'a jamais dynamité alors que les emplacements de minage avaient été prévu dès la construction de la station en vue de leur démolition.
L'emplacement de l'éolienne est sur les zones ZC8, ZC9 et ZC10 du cadastre de la ville de Nogent-le-Roi.

Ayant appris depuis, par des visiteurs de ce site, que les vestiges étaient toujours en place j'y suis retourné en 2011. Depuis que l'IGN permis à Google Maps d'utiliser ses photographies aériennes, j'ai pu la localiser : les cinq massifs de béton sont toujours visibles (voir tout en bas).

Les restes photographiés en 1977






Au loin les cinq massifs de béton.
Les socles avant (Nord) et le socle arrière (Sud) vus sous le même angle que sur la photo de la page d'accueil du site.






Au premier plan le socle du treuil Nord.
Le socle Nord droit et l'escalier pour accéder à la nacelle.
Sur la deuxième marche (en partant du bas) on voit un orifice prévu pour dynamiter le socle une fois l'éolienne démontée.




L'échelle permettant d'accéder au treuil Sud qui était posé sur le socle.
 

Les restes en 2011


Au premier plan et au centre le socle en béton du treuil Nord. A gauche et à droite, les socles des pieds avant du tripode. L'ensemble sous un autre angle. On voit les socles des deux pieds Nord, celui du pied Sud, Et, en arrière-plan, le socle du treuil Nord.
 

Vue des socles des pieds et du treuil Nord.

Les socles des pieds Nord du tripode et, sur le socle Nord gauche (au premier plan) l'escalier pour accéder à la nacelle. On voit distinctement l'orifice ménagé pour placer les pains de dynamite à la fin des essais.
.


Le socle du pied Sud et ce qui reste du dispositif de verrouillage. Le socle du pied Sud.



Gros plan sur le socle du pied Sud et le dispositif de fixation de la platine de verrouillage. Point d'ancrage du câble de traction et retenue sur le socle.
 

Élément du dispositif de verrouillage. Idem en gros plan.
 

Socle du treuil Nord et l'échelle pour accéder au treuil. Socle du Treuil Sud.



Socle Sud vu sous un autre angle. Sur le bord gauche on aperçoit partiellement le socle du treuil Sud.


 Autre vue



Vue générale. Clin d’œil : six éoliennes modernes dans le lointain.



Les restes de l'éolienne dans Street View (Google Maps).


 

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