L'armée rogne ses zones de vol pour laisser la place à de futures éoliennes

Luc Lenoir
07/02/2019

Commentaire : alors si même l'armée plie devant les 'khmers' verts et les affairistes associées...
(...) "Les nombreuses zones ainsi «optimisées» sont situées dans la Manche, l'Aube, le Morvan, la Creuse, l'Ardèche, la Drôme, l'Eure-et-Loir, dans le Sud"
Préparez-vous populations locales à subir une attaque éolienne en règl
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DOCUMENT - Le gouvernement a tranché en faveur de la libération de 9000km² de zones de survol sur tout le territoire, pour y lancer des projets de parcs éoliens. Les éoliennes posent en effet des dangers pour les vols à basse altitude, mais perturbent aussi les détections radar.

À l'issue d'une réunion interministérielle entre le ministère de la Transition écologique et le ministère des Armées le 18 janvier, ce dernier s'est vu libérer plus de 9000 kilomètres carrés dans ses zones de vol en France, afin de laisser la place à de futures implantations d'éoliennes. Après une première réduction de 14% des zones de survol en 2014, la décision interministérielle enlève cette fois aux aviateurs 13,3% de la surface des secteurs d'entraînement, qui couvrent eux-mêmes 20% de l'hexagone. Une nouvelle victoire pour la filière éolienne, dénoncée par ses opposants, et qui pose quelques questions en matière de sécurité nationale.

Les zones de survol «optimisées» pour permettre le développement de l'éolien
Les nouvelles zones propices au développement de l'éolien sont présentées dans un document du 29 janvier, mis en ligne sur le site du Ministère des Armées. Deux types de secteur aérien ont été passés au crible: les Secteurs d'Entraînement Très Basse Altitude ou SETBA (vols à moins de 500 pieds), et les secteurs de Vol Tactique (VOLTAC), qui concernent les hélicoptères de combat, à des altitudes allant de la surface à 500 pieds.

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Sur les différentes cartes sont signalés en vert les nouveaux «espaces où les contraintes opérationnelles tactiques des forces armées ne seront pas opposées aux projets éoliens, qui resteront étudiés au cas par cas au regard des autres contraintes». Les nombreuses zones ainsi «optimisées» sont situées dans la Manche, l'Aube, le Morvan, la Creuse, l'Ardèche, la Drôme, l'Eure-et-Loir, dans le Sud, etc. Chaque carte est accompagnée d'une liste de coordonnées géographiques précisant les contours précis des superficies identifiées.



De possibles problèmes pour la détection d'aéronefs?
Cette nouvelle réduction des zones de survol fait suite à des négociations commencées il y a plusieurs années entre militaires et fonctionnaires de l'écologie. Ces dernières années, l'armée a vu d'un mauvais œil la multiplication des éoliennes sur les territoires qu'elle était habituée à survoler, au point d'exercer plusieurs vétos sur des projets d'implantation. En 2014, un général de l'armée de l'air soulignait sur France télévision les «impacts sur la sécurité de plus en plus importants» des éoliennes, toujours plus hautes et nombreuses, et source de danger lors des vols à basse altitude.

Plus grave, elles pourraient perturber la couverture radar, avec de possibles problèmes pour la détection d'aéronefs. En 2014, la Direction générale de l'Armement avait ainsi demandé à l'ONERA, le centre de recherche aérospatiale français, un démonstrateur de perturbations des éoliennes sur les radars électromagnétiques, pour «trancher objectivement sur les implantations futures».

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Le 27 décembre dernier, une question était d'ailleurs posée par le sénateur Alain Fouché à la ministre des Armées Florence Parly, demandant la publication des travaux de l'ONERA. Sans effet sur la volonté du gouvernement: dans un communiqué publié hier jeudi, la ministre «salue» le rapport sur la réduction des zones de survol, «qui favorise une politique environnementale ambitieuse et cohérente avec les besoins opérationnels des forces armées françaises».

Pour les opposants, le ministère est aux mains d'un lobby éolien
Les opposants à la multiplication des éoliennes pointent de leur côté l'enfermement du ministère de la Transition écologique, et la domination du «lobby éolien» en interne. Jean-Louis Butré, président de la Fédération Environnement Durable, trouve la décision «catastrophique» pour la sécurité nationale, mais n'est pas surpris outre mesure, et constate que malgré les alertes écologiques, économiques et industrielles, le développement de la filière semble «gravé dans le marbre» au ministère.

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