Europe : automobile et environnement : les "écolos" nous ont tué

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Larousse

"La bouse de la vache est plus utile que les dogmes : on peut en faire de l'engrais."
Mao Tsé-Toung - 1896-1976

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Le constructeur automobile européen, une espèce menacée, par l’écologie
Éric Verhaeghe

 
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Le constructeur automobile européen est dans le collimateur des normes environnementales. Si les intentions de cette réglementation sont louables, leur application fragilise à la fois les industriels européens et… l’environnement lui-même.

Être constructeur automobile en Europe pose un problème de taille, du fait d’une réglementation environnementale drastique.
Le Parlement européen et la Commission européenne donnent aux constructeurs automobiles jusqu’au 31 décembre 2020 pour réduire les rejets de dioxyde de carbone (CO2) des voitures particulières à 95 grammes par kilomètre, faute de quoi les groupes devront s’acquitter d’une amende de 95 euros par voiture vendue et par gramme excédentaire.
La somme totale due par chaque constructeur pourrait, compte tenu de l’impossibilité d’atteindre l’objectif, frôler le milliard d’euros, somme totalement exorbitante dans un contexte de quasi-récession économique. 


Le constructeur automobile européen, ennemi numéro 1 des écologistes
D’un point de vue strictement économique, les normes environnementales imposées à la construction automobile européenne constituent donc un formidable cadeau offert à ses concurrents mondiaux.
Alors que les rendements décroissent et que la demande est menacée par un inquiétant ralentissement international, les écologistes ne pouvaient pas mieux charger la barque de l’industrie européenne.
En imposant des évolutions techniques coûteuses et en fixant des objectifs de production de véhicules électriques irréalistes , avec un triplement des ventes en deux ans, la Commission européenne fragilise le principe même de la production automobile sur le continent.
Cette stratégie percute de plein fouet les politiques de l’emploi et constitue un véritable encouragement à la délocalisation massive.
On comprend ici que, au-dessus de l’automobiliste, les écologistes les plus fervents ont placé le constructeur automobile en tête de leur liste d’ennemis à abattre. 


Une stratégie dangereuse pour l’environnement lui-même

L’inconvénient de cette stratégie est qu’elle est bien loin de servir la cause environnementale, malgré les apparences.
D’une part, on n’a pas encore établi le bilan carbone total des véhicules électriques, mais il pourrait réserver de très mauvaises surprises. L’impact des batteries sur l’environnement pourrait notamment se révéler désastreux.
D’autre part, le recours massif à court terme à l’énergie électrique risque d’être très négatif pour l’environnement. Le mix énergétique européen repose encore largement sur des ressources très polluantes comme le charbon.
La réduction de CO2 obtenue par l’abandon des moteurs à essence sera donc compensée par l’augmentation d’émissions dues à un accroissement de la production polluante d’électricité.
On voit ici que derrière des intentions louables, le bénéfice à retirer des normes volontaristes risque de s’avérer très décevant. 


Parier sur l’innovation technologique
Le législateur européen eut été mieux inspiré en pariant sur l’innovation technologique des moteurs à explosion plutôt qu’en misant sur la disruption électrique.
Le secteur automobile européen a en effet déjà fait des efforts colossaux en matière de réduction de ses émissions de CO2.
Les « affaires » qui ont éclaté dernièrement masquent la profonde mutation technique et technologique qui s’est opérée dans l’automobile ces quarante dernières années. Des efforts qui font qu’aujourd’hui, si l’ensemble du parc automobile européen basculait à l’électrique, les émissions mondiales de CO2 baisseraient de… 0,4 %, selon la CLEPA, l’association européenne des équipementiers automobiles.
Faire confiance à ces innovations offrirait donc de sérieuses garanties en matière environnementale, tout en préservant la compétitivité de nos constructeurs. Cette voie est certes moins exaltante que les grandes obligations normatives qui procèdent d’une idéologie radicale et qui brusquent les acteurs économiques.
Mais on voit bien que la stratégie de l’amélioration plutôt que de la disruption apporte de meilleurs résultats environnementaux.
En réalité, contrairement à ce que prétend une certaine écologie superficielle, le marché est en capacité, par son propre fonctionnement, de dégager les externalités positives attendues par les individus sans passer par des injonctions réglementaires.

Au contraire même, tout indique que l’intervention de ces réglementations retarde la production de ces externalités positives et impacte négativement les stratégies environnementales.

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