21/10/2014
Madrid se plaint de gaspiller ses énergies renouvelables faute de débouchés. L'Espagne estime que la France cherche à protéger son industrie nucléaire en refusant de laisser passer des pylônes à travers la chaîne des Pyrénées.
La France est accusée de protectionnisme par l'Espagne. Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, compte bien le faire savoir à François Hollande à l'occasion du sommet de l'Union Européenne qui doit se tenir cette semaine.
Pour Madrid, Paris empêcherait le développement de lignes de distribution électrique à travers les Pyrénées afin de protéger son industrie nucléaire. D'après le Financial Times, les énergies renouvelables espagnoles afficheraient un excédent de production, et souffriraient de l'absence de débouchés, notamment en France. L'excédent d'électricité serait ainsi gaspillé...
Le paquet Climat 2030 menacé de blocage
Au sommet qui doit se dérouler à Bruxelles jeudi, l'Espagne mais également le Portugal, veulent forcer les 28 à financer la connexion des différents réseaux de distribution d'électricité. Ils promettent même de bloquer l'adoption du paquet Climat 2030.
Donald Tusk, Président du Conseil européen, a fait de l'union énergétique une priorité de son mandat qui vient juste de démarrer. Le Polonais veut ainsi renforcer la politique énergétique européenne face aux menaces russes sur ses exportations de gaz. Il s'agit notamment d'éviter les gaspillages en optimisant les ressources et leur distribution. Le cabinet Strategy& (ex-Booz & Company) estime que l'Europe peut économiser jusqu'à 40 milliards d'euros par an à l'horizon 2030 en poussant cette intégration énergétique.
Préserver le paysage pyrénéen, un prétexte ?
Or, la France rechigne à mettre en place des lignes à haute tension qui relieraient les deux côtés de la frontière avec son voisin espagnol. Elle prétexte, pour cela, l'impact environnemental de ces pylônes dans le paysage pyrénéen.
Découragé, Madrid a même envisagé de mettre en place un câble sous-marin de près de 900 kilomètres pour trouver des débouchés en Grande-Bretagne. Ce projet est toutefois estimé à 2,5 milliards d'euros.
Madrid voudrait finalement proposer au Conseil européen d'obliger les pays à mettre en place des infrastructures permettant d'échanger 15% de ses capacités de production nationales avec ses voisins. Pour des sources proches du dossier, cette résolution n'a aucune chance d'aboutir en raison de l'opposition de la France..
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