(...) Une nouvelle cathédrale dédiée à Saint-Mammès
"Au milieu du VIIIe siècle, l'arrivée à Langres d'une relique de Saint-Mammès, jeune berger chrétien de Cappadoce persécuté par l'empereur Aurélien vers 274, donne l'occasion à l’Église locale d'exprimer avec vigueur le regain de dynamisme dont elle bénéficie au moment où les Carolingiens s'installent sur le trône des Francs. Signe manifeste d'un renouveau politique et religieux à l'échelle de la cité, une nouvelle cathédrale sort de terre, placée sous le vocable d'un saint populaire dont l'origine géographique est en adéquation avec celle des Trijumeaux. Le Diocèse tout entier bénéficie de ce patronage rajeunie. Sous l'autorité de ces évêques étrangers proches du souverain, le vieux siège épiscopal langrois retrouve son éclat originel. Sans renoncer à leur résidence dijonnaise, ces nouveaux pasteurs, plus souvent présents à Langres, insufflent au chef-lieu du diocèse une dynamique salutaire. Grâce à la translation en Germanie d'une partie des plus précieuses reliques langroises, notamment des restes de Saint-Bénigne, ainsi que des Saints Jumeaux " à l'église Saint-Gury d' Ellwangen, en Souabe, ils assurent à la ville et à l' évêché un rayonnement inédit. La reconstruction du sanctuaire épiscopal désormais dédié à Saint-Mammès est réalisé sur le site du groupe cathédral initial : à l'emplacement du baptistère Saint-Jean, tandis que l'église Saint-Pierre est, semble t-il, confiée à des religieuses, dont la présence est attestée au siècle suivant. Cette opération se déroule dans le contexte favorable d'une restauration de l 'église franque entreprise par Saint-Boniface et reprise en main par le premier souverain carolingien dès 755.
Après Sénateur, Just, Didier (IVè siècle), Urbain, Aproncule (Vè siècle), Grégoire et Tétric (VIè siècle), Hérulfe clôt jusqu'à ce jour la liste des évêques de Langres canonisés. Le diocèse accueillera dans son catalogue hagiographique encore bon nombre de saintetés du VIIIè siècle : des prélats, des abbés, des moines ou des ermites, des moniales, des martyrs de la foi (dont Gengoul à Varennes, assassiné par l'amant de sa femme en 760)."
Extrait de "Haute-Marne, au coeur de l'Histoire, tome I, pages 187-188, Claude et Roger Petitpierre, Collection A la Une, Chaumont, décembre 2017
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