05/10/2018
Commentaire : et pendant ce temps, où en est la Recherche en France? France IA
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En 2025, près du tiers de la population japonaise aura plus de 65 ans. 223326216/Alexander Limbach - stock.adobe.com
Faute d'un renouvellement suffisant des générations, le pays du soleil levant mise sur les nouvelles technologies pour compenser le manque de main-d'œuvre.
La population japonaise vieillit. Le pays compte aujourd'hui 126 millions d'habitants. Ce chiffre est en déclin constant et devrait se stabiliser à 80 millions en 2050, avec à la clef. Les conséquences sont multiples: au problème du non-renouvellement des générations s'ajoute celui des retraites et la difficulté croissante qu'ont les entreprises à trouver de la main d'œuvre. Près du tiers de la population aura plus de 65 ans en 2025. Le pays pourrait certes s'ouvrir un peu plus à l'immigration, il n'y a que 2% d'étrangers habitants l'archipel. Mais il mise avant tout sur les nouvelles technologies pour lui apporter des réponses.
Parmi les exemples les plus criants figure le cas du BTP. «Plus du tiers des employés y ont plus de 50 ans», souligne Pierre Mustière, directeur de Bouygues Asia, la cellule de veille du groupe Bouygues en Asie. Le secteur peine à recruter. Des solutions se profilent, permettant à certains ouvriers de se démultiplier, littéralement. Komatsu, le grand fabricant nippon d'engins de chantiers, teste avec l'opérateur télécoms NTT Docomo, des pelleteuses pilotées à distance, grâce au déploiement de connexions en 5G, la nouvelle génération de téléphonie mobile. Avec un temps de latence de 2 millisecondes - ce qui est trois fois inférieur à la perception humaine - un pilote situé à des dizaines de kilomètres commande sa machine. L'intérêt étant que ce même pilote pourra bientôt conduire successivement plusieurs engins, sur des chantiers différents, en fonction de l'avancement des travaux. Son temps de travail quotidien sera optimisé, un atout précieux dans un pays où le taux de chômage est tombé à 2,2%.
Automatisation des tâches ingrates
Dans le même ordre d'idée, la télémédecine offre de nombreuses perspectives, notamment pour le maintien à domicile des personnes âgées. Aux solutions de télésurveillance s'ajoute ici une vaste gamme de robots qui pourraient s'imposer dans les foyers japonais. Tous n'ont pas l'allure sympathique du petit chien Aibo de Sony. Les robots ressemblent parfois à de grosses poubelles cylindriques dotées d'un écran au sommet et se déplaçant sur des roulettes. Mais ils sont stables, capables de surveiller les personnes qui les entourent, de répondre à des questions ou de les mettre en contact avec d'autres personnes à distance, de détecter des anomalies et éventuellement, de nettoyer le sol en se déplaçant!
D'une manière plus générale, l'automatisation des tâches les plus ingrates apparaît comme une réponse au manque de main-d'œuvre sur l'archipel Nippon. «La technologie sert aussi à soulager, ou à permettre à des personnes de rester en activité plus longtemps» ajoute Pierre Mustière, faisant référence aux diverses recherches portant sur les exosquelettes. Panasonic, qui est plus connu en France pour ses téléviseurs que ses activités industrielles, commercialise par exemple un exosquelette léger destiner à aider la personne qui le revêt à porter des charges.
Dans le registre de la mobilité, les Japonais ne manquent pas d'imagination. Retenons, par exemple, ce fauteuil roulant autonome : la seule manipulation à effectuer est de saisir sa destination sur son smartphone. Ensuite, le fauteuil se charge de tout, y compris d'éviter les personnes rencontrées sur le trajet. Les smartphones eux aussi se transforment, avec de plus en plus de modèles destinés au troisième âge. Point de grosses touches dans des appareils stigmatisants pour le troisième âge, mais des smartphones avec un retour haptique, un système qui permet de faire vibrer la surface de l'écran pour que son utilisateur perçoive l'interaction, comme sur un clavier physique.
Cependant, malgré toute l'imagination des ingénieurs japonais, le pays ne devrait pas pouvoir faire l'économie d'une révolution culturelle. Il devra sans doute s'ouvrir un peu plus à l'immigration afin de renouer avec le renouvellement des générations.
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