Le nucléaire sauvera l’humanité de la pénurie d’énergie et du réchauffement climatique

Par Michel Gay


Commentaire : Aujourd'hui, la question n'est pas de savoir si on est "pour" ou "contre" le nucléaire. La question est : la priorité étant la lutte contre le Réchauffement climatique et preuve étant faite que les ENR intermittentes (PV et éolien) ne sont pas une des solutions pour y parvenir,  pourquoi le gouvernement actuel et les précédents, s'obstinent-ils  à décréter leur implantation massive en France (terre, mer, outremer)? 
STOP IMMÉDIATEMENT ET SANS CONDITIONS AUX ENR, PV ET ÉOLIEN!
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Cruas-Maysse by caerbgtt(CC BY-NC 2.0)

Pour succéder aux énergies fossiles, les pays qui voudront être les champions de l’énergie nucléaire, propre, disponible, devront d’abord être les champions de l’explication populaire et du courage politique.

La France fut pendant 20 ans (1977 – 1997) la championne mondiale du développement et de l’exploitation de l’énergie nucléaire jusqu’à la décision politique en 1997 de l’abandon de Superphénix qui préfigurait la quatrième génération des réacteurs nucléaires.
La Russie, l’Inde et la Chine ont poursuivi leur développement dans ce domaine et sont maintenant en mesure de présenter des réacteurs dits « rapides » qui conduiront le monde vers une énergie nucléaire durable pour des millénaires tout en s’affranchissant de toute dépendance politique dans l’approvisionnement des matières fissiles.
La France continuera-t-elle à s’impliquer dans le développement de cette énergie qui, associée à l’hydro-électricité, lui a permis d’être l’un des pays « riches » avec une électricité parmi les moins chères et la moins émettrice de gaz à effet de serre par habitant au monde ?

La consommation d’énergie augmente dans le monde
Consommer moins d’énergie au niveau mondial est un leurre. Les pays en voie de développement (plus de 5 milliards d’habitants) consomment quatre fois moins d’énergie par habitant que les pays de l’OCDE 1. Leur développement implique une consommation accrue d’énergie.
Et, au-delà de l’élimination du simple gaspillage, diminuer la consommation énergétique des pays développés présente le risque malthusien de s’opposer à la croissance.
Si, dans 50 ans, les 10 milliards d’habitants de la planète consomment chacun la moitié de ce que consomment aujourd’hui les citoyens de l’OCDE, alors la consommation mondiale d’énergie aura doublé.
Dans la perspective d’épuisement du pétrole et de gaz dans quelques dizaines d’années, et du changement climatique, la recherche de nouvelles sources d’énergies doit donc porter sur celles qui sont à la fois capables de compenser durablement la pénurie prochaine et peu émettrices de CO2.
C’est le cas de l’énergie nucléaire dont la ressource est immense et inépuisable à l’échelle humaine.
L’humanité est à l’évidence condamnée pour longtemps à trouver des ressources énergétiques toujours plus considérables. Ce n’est sûrement pas demain qu’elle pourra se passer des énergies fossiles… et nucléaire.

Même si les énergies renouvelables ont la vertu de ne pas émettre (ou d’émettre peu) de CO2, elles sont diffuses, chères et, pour le vent et le solaire en particulier, intermittentes et aléatoires.
De plus, leur « propreté » et leur impact sur les ressources terrestres de matières premières sont relatives. Par exemple, un kWh d’électricité produit par une éolienne exige 40 fois plus de béton et 10 fois plus d’acier qu’un kWh d’électricité nucléaire.
Si les exigences économiques devenaient prépondérantes, l’avenir du photovoltaïque et de l’éolien s’assombrirait. Est-il raisonnable que la France déjà performante en matière de faibles émissions de CO2 (presque deux fois moins d’émissions par habitant qu’en l’Allemagne et au Danemark) s’engage vers de lourds investissements dans ces énergies intermittentes et peu écologiques ?
Pour tenir les engagements pris lors de la COP21 par la France, notre consommation finale d’énergie devrait être deux fois plus faible en 2050 qu’en 2012…. Miser sur une diminution volontaire, massive et de long terme de la consommation énergétique nationale conduit inéluctablement l’économie et le confort matériel du pays vers une impasse funeste.
La prudence impose de conserver toutes les options ouvertes, et notamment celle d’une augmentation de la consommation d’énergie.

Dans le secteur électrique une réduction autoritaire de nos moyens de production afin d’atteindre au plus vite 50% de nucléaire serait catastrophique dans une société de plus en plus « électrique ». Elle compromettrait gravement une reprise industrielle…
Malgré une croissance du PIB de 1,3% par personne et un chômage de plus de 9% de sa population active, la consommation d’électricité a augmenté et la consommation finale d’énergie est restée quasi stable.
Compte tenu des investissements importants réalisés en France ces dernières années dans les économies d’énergie, et dans l’hypothèse d’une amélioration du niveau de vie souhaitée par la quasi-totalité de la population il faut s’attendre à :

1) une augmentation de la consommation d’énergie en France dans les décennies à venir,
2) une augmentation de la consommation d’électricité sur la même période.

C’est donc dans la production d’énergie qu’il faut investir.
Le gouvernement belge semble l’avoir compris plus précocement que les gouvernements Français en envisageant la construction d’une nouvelle centrale nucléaire.

L’énergie nucléaire est très concentrée
Les trois quart de l’électricité produite en France proviennent de la fission d’un gramme d’uranium par Français et par an !
Toutefois, le nucléaire actuel n’est pas durable (un ou deux siècles) faute de ressources suffisantes en uranium, même si les ressources ultimes sont loin d’avoir été complètement identifiées. Il ne peut valoriser que l’isotope fissile uranium 235 (U235) de l’uranium naturel dans lequel il n’est présent que pour 0,7%. Le reste (soit 99,3%) est de l’uranium 238 (U238) convertible en un matériau fissile, le plutonium (Pu239), dans des réacteurs à neutrons rapides (RNR).

Alors les ressources planétaires se compteront en millénaires, surtout en y ajoutant le thorium réputé trois fois plus abondant que l’uranium naturel.
Cette quatrième génération à « neutrons rapides » est révolutionnaire. Son objectif principal est de pérenniser les ressources d’uranium en valorisant l’U238. De plus, ces réacteurs RNR consomment une grande partie de leurs propres déchets en les transformant en énergie. Certains pays (Russie, Inde, Chine) progressent ainsi plus vite que le « peloton » des 11 pays, dont la France, impliqués dans son développement.
Mais le déploiement industriel de la 4ème génération doit être anticipé car ces réacteurs nécessitent d’être « allumés » avec du Pu239 fabriqué dans les réacteurs de 2ème et 3ème génération. Il y aura donc inévitablement cohabitation de ces trois générations jusqu’à la fin du présent siècle.

Les obstacles
En démocratie, une technologie, même merveilleuse, a besoin du soutien populaire pour prospérer et l’accord des sociétés humaines est le principal obstacle au développement de l’énergie nucléaire. Les hommes redoutent les déchets et les accidents.
Les déchets nucléaires ont pourtant la vertu de ne pas être éternels comparés aux déchets chimiques dangereux tels que le plomb, le mercure, l’arsenic… qui, eux, sont éternels.

Les études conduites par la France dans le cadre de la loi « Bataille » (30/12/1991) ont permis d’approcher la solution (stockage géologique). Mais les peurs instinctives ou qui échappent à la rationalité demeurent un réel problème de société. Sa résolution impliquera une communication intelligente capable de donner à la vérité scientifique la place qui lui revient dans l’esprit du grand public.
Les téléphones portables et les objets connectés (wi-fi) ont prospéré malgré les attaques contre la supposée potentielle nocivité des ondes et les tentatives d’effrayer les populations car ils ont l’avantage de faire bénéficier immédiatement leurs utilisateurs de leurs bienfaits. Si je ne l’achète pas, je ne peux pas en profiter… donc je l’achète et j’en profite immédiatement en négligeant les éventuels inconvénients devenus invisibles.

Lorsque le bénéfice n’est pas visible immédiatement au regard des dangers potentiels, faire peur est une bonne stratégie pour enrayer un développement sur le long terme.
La peur irrationnelle se vend bien, la raison sereine non. La mécanique démocratique ne facilite pas les choses : les médias fabriquent parfois l’opinion qui détermine les résultats des sondages qui inspirent les gouvernants.

L’énergie nucléaire est jeune et pleine d’avenir
Le dynamisme nucléaire se situe aujourd’hui en Russie, en Chine et en Inde (40% de la population mondiale à eux trois, et les 2/3 de la croissance énergétique sur les 50 prochaines années). Les obstacles sociétaux au développement de l’énergie nucléaire dans ces trois pays sont moins sévères que dans les pays démocratiques occidentaux où les anti-nucléaires, ces cultivateurs de la peur, exploitent à outrance le mensonge. Leurs discours simplistes mélangeant incompétence et mauvaise foi font des ravages dans l’opinion publique.

Pourtant, l’énergie nucléaire est encore jeune (elle n’a que 60 ans), et en plus de l’électricité, elle peut aussi produire :

– de la chaleur,
– de l’eau douce,
– de l’hydrogène : les réacteurs à très haute température permettront de produire de l’hydrogène à bon marché par processus thermochimique.

Le bon combat est d’œuvrer pour qu’elle soit durable, encore plus sûre, et rejetant encore moins de déchets.

Vouloir sortir du nucléaire est un mauvais combat d’arrière-garde.

Le développement du nucléaire de quatrième génération durable permettra à des milliards d’habitants de vivre mieux.
Pour succéder aux énergies fossiles, les pays qui voudront être les champions de l’énergie nucléaire, propre, disponible, sans émissions de gaz à effet de serre, et quasiment inépuisable devront d’abord être les champions de l’explication populaire et du courage politique.

1. OCDE : Organisation de développement et de coopération économique qui comprend 35 pays. 

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