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par Simone Wapler
Commentaire : (...) Cette inertie des Français se comprend mieux quand on se souvient que six ménages sur 10 échappent à l’impôt sur le revenu et que 10% des contribuables en acquitte 70% du montant." Ah, quand même!
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Dans une quasi indifférence, une ingérence supplémentaire de l’Etat se met en place avec le prélèvement à la source.
Lundi, le journal Les Echos
titrait « Impôts : ce que change déjà la retenue à la source ». Le
quotidien explique les modalités pratiques de ce changement. En restant
terre à terre, les Echos passent selon moi à côté de l’essentiel. Il
s’agit d’une regrettable mesure liberticide supplémentaire, d’une
ingérence de plus dans nos vies privées. L’Etat transforme de force les
employeurs en collecteurs d’impôts. Le prélèvement à la source complique
la vie des entreprises, leur fait supporter des coûts administratifs et
les transforme en collecteurs d’impôts directs (elles sont déjà
collecteurs d’impôts indirects avec la TVA et des « cotisations
sociales »).
Les Echos :
« Bien sûr, le coût et la surcharge
administrative seront proportionnellement plus élevés dans les petites
entreprises que dans les grands groupes (…) »
Le
plus extraordinaire de cette affaire est que les syndicats d’entreprises
ont été quasi-muets, 60% des Français se déclaraient favorables à cette
mesure et les farouches opposants se trouvent chez « Solidaires
Finances Publiques », le syndicat des agents de Bercy ! Arguments que
résume Impôts sur le Revenu :
« La mise en place de la retenue à la
source devra donc s’accompagner de dispositifs de contrôles efficaces
afin de ne pas voir filer l’argent public. Il faudra s’assurer que les
entreprises reversent bien l’impôt à l’Etat. L’administration fiscale
est-elle bien équipée pour cela et surtout peut-elle faire face à cette
mission nouvelle ?
L’objectif n’était pas de réduire les coûts de fonctionnement ? Raté ! »
Cette inertie des Français se
comprend mieux quand on se souvient que six ménages sur 10 échappent à
l’impôt sur le revenu et que 10% des contribuables en acquitte 70% du
montant. On entend souvent que le gouvernement Macron est « pro
entreprise » mais il se révèle surtout pro grandes entreprises,
capitalisme de copinage et capitalisme étatique. Et dépensier… Pourquoi
mettre en place cette usine à gaz ? Cette réforme – ou plutôt ce
changement – est pour l’Etat théoriquement inutile. En effet, une grande
majorité des gens ont choisi la mensualisation et son prélevés chaque
mois du montant de leur impôt.
Lorsque les finances publiques françaises
exploseront sous l’effet de la dette publique et qu’il faudra d’urgence
augmenter les impôts imaginons le dialogue suivant :
DRH en décembre 2018
Vous savez Michel, nous sommes très
content de vos performances et la direction vous a accordé une
augmentation de 12%. Nous espérons que vous serez encouragé à donner le
meilleur de vous-même pour cette nouvelle année…
Michel en janvier 2019
Mais je ne comprends pas, j’ai une augmentation de 12% et mon salaire a diminué de 3% !
DRH
Michel, nous n’y sommes pour rien,
vraiment. Vous savez bien que le gouvernement a voté en fin d’année pour
un impôt d’urgence pour faire face à l’augmentation des intérêts de sa
dette. Nous ne faisons que suivre les consignes de Bercy en ce qui vous
concerne. Votre taux marginal d’imposition a augmenté et nous prélevons
ce qu’on nous demande, comme lorsque la TVA est augmentée. Nous sommes
désolés. ***
« Pas
de taxation sans représentation » était le slogan des Etats-Unis au
moment de la guerre d’indépendance. Ceci a sanctuarisé le principe selon
lequel celui qui subit la fiscalité a le droit de prendre part aux
affaires publiques par la démocratie représentative, en élisant un
représentant.
Ce principe n’existe plus depuis bien
longtemps. Depuis que l’Etat providence se mêle de tout et qu’une
minorité paye pour une majorité. Facteur aggravant, pour cacher la
situation à la minorité, l’Etat recourt à la dette qui est – ne
l’oublions pas de l’impôt – en devenir et qui n’a pas été prélevé en son
temps, le déficit étant plus indolore au début pour les contribuables.
La France correspond à la définition du zombie financier retenue par la
Banque des règlements internationaux ; l’Etat sera bientôt incapable de
payer les intérêts de sa dette. C’est alors que la portée des mesures
liberticides deviendra visible. Mais il sera trop tard.
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