5 idées fausses sur la transition énergétique

Énergie et matières premières
Par Michel Gay
Publié le 12 décembre 2016 


Commentaire: Dans l'hypothèse où le "diagnostique" posé par l'Ifrap s'avère exact, nous ne pouvons que naturellement nous étonner et nous interroger sur l'"entêtement" de nos décideurs (ses) politiques à soutenir l'actuelle "Transition énergétique". En tout cas, ce qui est acquis, c'est qu'il y aura, comme toujours dans le business (vert ou pas),  des "perdants"et des "gagnants". Les premiers, nous les connaissons déjà:  les consommateurs et...les contribuables! Quand aux gagnants... 100% ont tenté leur chance.
ZÉRO ÉOLIENNE et BASTA!
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L’actuel plan de la France pour la transition énergétique oublie la croissance et est fondé sur cinq idées fausses.





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Selon la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (iFrap), le plan actuel de la France pour la transition énergétique oublie la croissance et il est fondé sur cinq idées fausses.

1. Il serait invraisemblable que la part du nucléaire passe de 75% de la production d’électricité en 2015 à 50% en 2025. Cette baisse d’un tiers de la production supposerait l’arrêt de 23 des 58 réacteurs nucléaires existants en 10 ans. Il est encore plus irréaliste de passer des 5% actuels des nouvelles énergies renouvelables (excluant l’hydraulique) à 15% en 9 ans.

2. Il serait intenable que la consommation d’énergie diminue de 50% d’ici 2050 alors que, malgré la crise de 2008, elle n’a baissé que de 0,06% par an, tandis que la croissance du produit intérieur brut (PIB) n’était que de 0,6% par an sur la même période.

Or, l’objectif gouvernemental de croissance du PIB pour 2016 est de 1,5%, et l’augmentation prévue de la population est de 0,45% par an (74 millions d’habitants en 2050) selon l’Institut national des études démographiques (INED).

3. Il serait trompeur de faire croire que les nouvelles énergies renouvelables sont presque compétitives. Leur coût de production est très élevé avec peu de perspectives de réduction des coûts, notamment pour l’éolien. Le prix d’achat de ce dernier n’a pas baissé depuis 10 ans, et celui de l’éolien marin français est environ deux fois plus élevé.

Le coût du solaire photovoltaïque reste encore prohibitif malgré la baisse des prix des panneaux chinois qui représentent moins de la moitié des coûts. Les ressources géothermiques sont rares. La biomasse est limitée par sa disponibilité, les coûts élevés de collecte et la concurrence avec la production alimentaire.

Les prix affichés par les producteurs d’électricité renouvelable ne tiennent pas compte de l’obligation d’achat, de l’adaptation du réseau électrique et des capacités de production « classiques » nécessaires pour satisfaire en permanence la demande. Quand bien même le stockage de l’électricité serait résolu (ce qui est encore loin d’être le cas), celui-ci a aussi un coût.

Le coût « brut » de ces énergies doit donc être multiplié par deux pour connaître leur coût « net ». Ainsi en France, le véritable coût du mégawattheure (MWh) éolien terrestre n’est pas de 90€ mais de 180€.

4. Il serait faux de croire que la croissance verte accroît le nombre d’emplois. Les dix milliards d’euros de surcoûts annuels payés par les contribuables et les consommateurs manquent ailleurs. Ce déficit élimine d’autres emplois disséminés et « invisibles ». De plus, une grande part de cette somme a été dépensée en importations (éoliennes allemandes et danoises, panneaux photovoltaïques chinois…).

5. Il serait excessif de vouloir réduire les émissions de CO2 de 75% en 2050. La France (1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre) produit déjà beaucoup moins de CO2 par habitant, et par unité de PIB, que les autres pays dans le monde. La France a entamé sa transition énergétique il y a plus de 40 ans. Elle est donc en avance sur presque tous les pays du monde dans ce domaine. Plus de 90% de son électricité est déjà produite sans émissions de CO2 grâce principalement au nucléaire (75%) et à l’hydraulique (10%).

Considérant que l’économie française est handicapée actuellement par des engagements inconsidérés dans les nouvelles énergies renouvelables, notamment l’éolien et le solaire, l’iFRAP propose de refonder la transition énergétique sur de nouvelles bases comprenant :
une augmentation de 17% de la consommation d’énergie d’ici 2050 pour accompagner la croissance économique ;le remplacement du charbon et du pétrole par du gaz et de l’électricité ;la mise en production d’un réacteur équivalent EPR par an, puis trois réacteurs nucléaires par an entre 2028 et 2050 (soit plus de 60 réacteurs en 20 ans) ; la suppression des subventions et tarifs d’achat garantis.

Tout en s’engageant dans la réduction de consommation des énergies fossiles et des émissions de CO2, les deux objectifs principaux seraient de minimiser les prix de l’énergie pour les consommateurs, et de maximiser l’indépendance énergétique de la France pour soutenir la croissance.

Heureusement, malgré cet invraisemblable plan de transition énergétique, l’énergie nucléaire est encore aujourd’hui la solide colonne vertébrale de notre production électrique nationale. À la lumière de récentes élections, il semble que son avenir soit assuré…

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