Complémentarité nucléaire/éolien

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Jean Pierre Riou

L'Allemagne a connu une production éolienne considérable ce 24 décembre avec plus de 35 GW de puissance sur les 55 GW installés.

(Source Energy Charts)

Comme l'intégralité des 100 GW de moyens pilotables reste intégralement disponible depuis plus de 15 ans, une telle production aléatoire ne pouvait que perturber le cours du MWh ce dimanche de Noël où la consommation était réduite.
Et c'est sans surprise que le prix de base de la journée ait plongé dans les valeurs négatives.


(Source Epex spot)

Ces prix négatifs faisant d'ailleurs les affaires des traders en électricité et non des consommateurs, comme certains l'ont commenté un peu vite, les taxes devant être d'autant plus importantes pour compenser la rémunération des producteurs d'énergie renouvelable que le MWh par lui même est moins valorisé.
Beaucoup plus étonnante est la réaction du parc nucléaire allemand qui a immédiatement divisé sa production par 2 en amortissant les excédants éoliens.

(Source Energy Charts)

Cette flexibilité des réacteurs nucléaires est en effet une spécificité de parc électrique français qui n'a encore jamais réalisé une telle prouesse de diviser par 2 la production de l'ensemble de ses réacteurs en si peu de temps.
Tandis que le parc nucléaire allemand fonctionne quasi uniquement en base avec un facteur de charge proche de 90%, malgré quelques tentatives, dont celle de Brokdorf, en février dernier, qui avait obligé le réacteur à se déconnecter ensuite du réseau plusieurs mois, faisant déclarer au Ministre R. Habeck, que le parc nucléaire allemand n'était pas prévu pour un tel suivi de charge.

L'équilibre du réseau européen est menacé, plus encore, par le risque de surtension que par celui du manque d'approvisionnement.
Dans un tel cas, la décentralisation de la production éolienne entraîne des problèmes d'équilibre quasi insolubles en raison de leur déconnexion automatique dès que la tension s'écarte de 50 Hz.
Mais cette baisse de production nucléaire reste difficile à interpréter avec certitude, tant son ampleur est source de problèmes. Particulièrement en raison du fait que seuls 2 réacteurs allemands semblent avoir été prévus pour ce fonctionnement et que jamais le parc nucléaire allemand n'avait tenté ce type d'exercice, tandis qu'en France, les composants sont surdimensionnés à cet effet et le programme de suivi de charge s'opère sous le contrôle strict de l' ASN en fonction de la période du cycle du combustible.

Et d'autre part, la flexibilité des centrales à gaz implique moins de risques dans une telle situation.
Faut il trouver une justification dans le fait qu'au même moment, toutes étaient déjà à l'arrêt ?

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