Des entreprises allemandes payées pour consommer de l’électricité

Arnaud Lefebvre
30 décembre 2017

Commentaire : Cela ne vous rappelle pas l'adage de Pénélope, l'épouse d'Ulysse qui défaisait son ouvrage pour éviter de choisir un autre mari : faire et défaire, c'est toujours travailler.
Sauf que dans le cas présent, la cause est moins noble et la situation n'en est que plus ridicule.  

php


Cette année, en Allemagne, les consommateurs d’énergie ont déjà été payés plus de 100 fois pour leur consommation. Cette situation s’explique par la surproduction d’énergie renouvelable bon marché atteinte à certains moments.

Ces deux dernières décennies, l’Allemagne a investi 200 milliards de dollars pour promouvoir les énergies renouvelables. Quand une production importante d’énergie durable est enregistrée, la règle de l’offre et la demande à la bourse européenne de l’électricité Epex Spot peut entraîner une baisse des tarifs.

Dans un tel contexte, plusieurs pays européens sont alors être confrontés à des tarifs d’énergie négatifs. Ce phénomène s’observe fréquemment en Allemagne.
Les prix de l’électricité deviennent négatifs lorsqu’une production importante s’accompagne d’une demande faible. Cette situation a lieu principalement les week-ends et les jours fériés lorsque les usines sont inoccupées et que les bureaux sont vides.
Si ces périodes vont de pair avec une production d’énergie éolienne ou solaire importante, le secteur peut être alors être fortement déséquilibré. C’est souvent le cas lorsque que les températures sont douces. Parfois, l’Allemagne peut exporter son surplus d’électricité vers les pays voisins afin de rééquilibrer le marché,wind mais ce n’est pas toujours le cas.

Batteries
Il n’est pas toujours facile de garantir un équilibre entre l’offre et la demande. La production d’énergie éolienne est particulièrement sensible aux changements des conditions météorologiques. En outre, les sources traditionnelles d’énergie telles que les centrales au charbon et les réacteurs nucléaires ne peuvent pas toujours réduire suffisamment leur niveau d’activité lorsqu’une période de surproduction menace.

En Allemagne, en 2017, des propriétaires d’usine ou des consommateurs importants d’énergie ont été payés parfois plus de 50 euros par mégawatt-heure pour consommer de l’énergie. Durant le dernier weekend d’octobre, les prix de l’énergie sont devenus négatifs pendant 31 heures. A un moment donné, ils sont passés à moins 83 euros. Dès lors, tout consommateur qui se connectait à ce moment pour une consommation d’énergie importante a reçu une indemnisation de 83 euros par mégawatt-heure.

Un stockage de cette énergie en surplus dans des batteries pourrait être une solution. Toutefois, cette technologie n’est pas suffisamment développée pour absorber toute la surproduction.

« La plupart des réseaux traditionnels sont conçus pour adapter la production à la demande », a expliqué Tobias Kurth, directeur du consultant berlinois Energy Brainpool. « Nous avons maintenant besoin d’une technologie qui ne produit pas en fonction de la demande, mais en fonction des conditions météorologiques. »

Selon Kurth, il s’agit d’une des principaux défis de la transition du marché de l’énergie vers l’énergie renouvelable.  Actuellement, ce problème ne peut être partiellement résolu qu’en incitant les consommateurs à adapter leur consommation à la production d’énergie.

Le coût de production ne représente cependant qu’un cinquième de la facture d’électricité que le consommateur allemand reçoit. Le reste se compose de taxes et de contributions à la production d’énergies renouvelables et de redevances pour l’utilisation du réseau.
Les ménages allemands ne peuvent donc pas compter sur une indemnisation financière de la part de leur fournisseur. Cependant, la facture peut être inférieure à la normale lorsque les prix de l’énergie deviennent parfois négatifs.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

TOUT COMME L' UNION EUROPÉENNE, L' AUSTRALIE ENTRETIENT LE MYTHE DU TOUT RENOUVELABLE CONTRE SA POPULATION

  Les citoyens du monde libre se mobilisent contre la " transition énergétique ",  du moins, celle, qui, tout en promettant le b...