Par Jacques Henry
Commentaire : Quoi! Tout nucléaire? Des écolos? Au secours EELV, N.Hulot, les pro ENR intermittentes, sont devenus fous ces finlandais. 😂
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Helsinki, Finlande by Solis Invicti(CC BY 2.0)
Le Parti pirate finlandais, équivalents des écologistes en France, vient de convaincre le gouvernement de « décarboner » le pays.
Le Parti Pirate finlandais, équivalent des écolos en France dont le riche ministre d’État de la transition énergétique, verte, décarbonée, désuraniumisée et participative est un emblématique représentant, vient de convaincre le gouvernement de bien vouloir faire tout pour décarboner le pays.
La Finlande, un pays à fort besoin énergétique
Comme chacun sait le climat finlandais, même en cas de réchauffement global comme prévu par les spécialistes auto-proclamées de l’IPCC, resterait tout aussi globalement ce qu’il est, c’est-à-dire froid, très froid, l’hiver et à peine chaud l’été. Or l’empreinte dite carbone du pays est essentiellement due aux véhicules automobiles et au chauffage des logements et des bâtiments commerciaux, publics et industriels.
Petrus Pennamen a donc pris les choses en main, lui qui siège au gouvernement de la ville d’Helsinki et est également vice-président du Parti Pirate.
Pour décarboner à 100% le pays et surtout les villes il faudra à brève échéance installer des petits réacteurs nucléaires modulaires d’une puissance de l’ordre de 200 à 300 MW thermiques (80 à 160 MW électriques, voir note) à la lisière des concentrations urbaines pour assurer conjointement le chargement des voitures électriques, le chauffage urbain et domestique et enfin à plus long terme la production d’hydrogène pour les véhicules automobiles.
En effet, la Finlande est un gros consommateur de combustibles carbonés, que ce soit du pétrole pour les voitures et les camions mais aussi le chauffage avec le bois et la tourbe.
Pour le seul district d’Helsinki l’ONG Ecomodernist Society s’est employée à dédramatiser l’énergie nucléaire et faire accepter par la population la nécessité d’avoir recours à cette source de chaleur mais aussi d’électricité abondante et continue à un prix abordable.
Le nucléaire pour l’écologie et l’économie
Il est prévu d’installer dans ce seul district 8 TWh thermiques pour le chauffage, 12 TWh électriques et 4TWh équivalents pour la production d’hydrogène comme combustible pour les transports.
L’étude réalisée conjointement avec le gouvernement finlandais et le district d’Helsinki a choisi deux options possibles, le réacteur à lit fluidisé HTR-PM de conception chinoise1 et le réacteur intégré à sels fondus de Terrestrial Energy (voir note). Les districts de Espoo et Kirkkonummi ont également de convertir l’ensemble de leurs besoins énergétiques vers des réacteurs modulaires.
1. Le réacteur de conception chinoise HTR-PM est un réacteur modulaire, entièrement fabriqué en usine donc d’un prix réduit, à haute température refroidi avec de l’hélium (cycle de Brayton) composé de deux unités de 250 MWt chacune développé par CNEC & Huaneng. Terrestrial Energy est une entreprise canadienne. L’HTR-PM peut utiliser de l’uranium-238 comme combustible mais également du thorium-233.
Le combustible se présente sous forme d’environ 15000 micro-sphères multicouches de céramique constituées de graphite et de combustible constitué d’un mélange de thorium ou uranium appauvri et de plutonium ou d’uranium-235, l’ensemble entouré de céramique de carbure de silicium. Il s’agit d’un surrégénérateur à neutrons rapides pouvant donc accepter de l’uranium-235 ou du plutonium-239 comme initiateurs de la fission. Un réacteur de ce type est cours de construction en Chine.
Les lecteurs pourraient croire que les données relatives à la puissance électrique délivrée en comparaison de la puissance thermique sont erronées. Dans la réalité le cycle de Brayton autorise un rendement électrique de 50%. En effet la température du fluide caloporteur, ici de l’hélium est de 950°C, permet une amélioration de ce rendement de 1,5% pour chaque incrément de 50 degrés de température.
Le conditionnement du combustible est par ailleurs critique dans la mesure où l’usure des billes de ce combustible peut entrainer la présence de graphite radioactif entrainé par l’hélium. Il semblerait que CNEC semble être sur le point de résoudre ce problème clé. Le petit Nicolas ferait bien de revoir sa copie …
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