Journal de l'environnement
15 déc. 2017
L’an dernier, près de 45 millions de tonnes de déchets électroniques ont été générés dans le monde selon le rapport publié le 13 décembre par les Nations unies. Avec des impacts considérables sur l’environnement et la santé. Un article de notre partenaire, le Journal de l’Environnement.
4 500 tours Eiffel. Telle est la représentation, immense, de la production planétaire de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) en 2016. Un résultat en hausse de 8% par rapport à 2014, année du dernier rapport onusien. Chaque Terrien produit donc 6,1 kilogrammes de DEEE. Ce qui n’a rien de surprenant au regard de notre consommation. 7,7 milliards d’abonnements à un téléphone mobile ont été conclus au niveau mondial (plus d’un par habitant) et la moitié des familles disposent d’un accès internet à la maison.
Férus de produits électroniques, les Asiatiques sont les plus gros producteurs, en valeur absolue, avec 18,2 millions de tonnes de déchets électroniques. Les Européens les suivent de près (12,3 Mt), devant les Américains (11,3 Mt), les Africains (2,2 Mt) et les Océaniens (700 000 t).
Océaniens et Européens en tête
Les résultats sont plus surprenants si l’on compare les productions par habitant. C’est en effet l’Océanie qui en produit le plus (17,3 kg/hab). Soit davantage qu’un Européen (16,6 kg), un Américain (11,6 kg), un Asiatique (4,2 kg) et un Africain (1,9 kg). Autant de chiffres qui doivent être pris avec des pincettes, puisque 41 pays seulement publient des statistiques officielles sur leurs déchets électroniques. Autre nuance: si l’Afrique en produit peu, elle en reçoit beaucoup. 77% des équipements électroniques usagés présents au Nigeria provenaient de l’Europe en 2016. Pour la plupart, ce sont des produits destinés au marché de l’occasion… avant de devenir des déchets parfois démantelés dans des conditions dangereuses pour la santé.
Retard législatif
Au niveau national, l’adoption d’une législation spécifique progresse par ailleurs très peu. 67 pays en sont dotés en 2016, regroupant les deux tiers de la population mondiale, dont l’Inde qui a pris des mesures l’an dernier. Soit six de plus seulement qu’il y a deux ans. Cette progression est beaucoup trop lente par rapport à la vitesse de production des DEEE. La durée de vie moyenne d’un smartphone est inférieure à deux ans en Chine, en Europe et aux États-Unis (respectivement de 19,5 mois, 20,4 (UE à 5) et 21,6)
Une mine d’or
Cette production mondiale représente un coût pour l’environnement, mais elle renferme aussi des ressources considérables, évaluées à 55 milliards d’euros de matières secondaires en 2016. En ouvrant le capot, on pourrait extraire du fer, du cuivre, de l’aluminium, de l’argent, de l’or et du palladium…
En tonnages, les déchets issus de petits équipements forment la manne la plus importante (16,8 Mt). Viennent ensuite les gros équipements (9,2 Mt), les appareils de chaud et de froid (7,6 Mt), les écrans (6,6 Mt), les petits appareils électroniques (3,9 Mt) et les lampes (700 000 t).
Dans l’Hexagone, 10 kg de DEEE ont été collectés par personne en 2016, selon l’ éco-organisme Écosystèmes. Si le recyclage atteint 43% des équipements mis sur le marché, la majorité des DEEE échappe encore à la filière. Même chose au niveau européen où seulement 35% des DEEE ont été traités dans une filière légale en 2012, selon CWIT (Countering WEEE illegal trade).
Recyclage en berne
Seulement 20% de cette production est réellement collectée et recyclée. Pour les 80% restants c’est le flou total puisqu’aucune donnée précise n’est disponible. Comprendre: ils s’évaporent dans la nature, les décharges et les incinérateurs…
Côté bonnes pratiques, l’Europe obtient le meilleur taux de collecte et de recyclage (35%). Logique puisque près de 100% de la population est couverte par une législation spécifique, comme la filière à responsabilité élargie du producteur (REP) en France, qui encadre le financement et le fonctionnement du dispositif. Le continent américain fait deux fois moins bien en termes de performances (17%), mais se place devant l’Asie (15%) et l’Océanie 6%. L’Afrique ferme le ban avec 0% de collecte et de recyclage, à relativiser par une petite production par habitant.
Les déchets électroniques, nuisance à grande échelle. [Gsps/Shutterstock]
4 500 tours Eiffel. Telle est la représentation, immense, de la production planétaire de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) en 2016. Un résultat en hausse de 8% par rapport à 2014, année du dernier rapport onusien. Chaque Terrien produit donc 6,1 kilogrammes de DEEE. Ce qui n’a rien de surprenant au regard de notre consommation. 7,7 milliards d’abonnements à un téléphone mobile ont été conclus au niveau mondial (plus d’un par habitant) et la moitié des familles disposent d’un accès internet à la maison.
Férus de produits électroniques, les Asiatiques sont les plus gros producteurs, en valeur absolue, avec 18,2 millions de tonnes de déchets électroniques. Les Européens les suivent de près (12,3 Mt), devant les Américains (11,3 Mt), les Africains (2,2 Mt) et les Océaniens (700 000 t).
Océaniens et Européens en tête
Les résultats sont plus surprenants si l’on compare les productions par habitant. C’est en effet l’Océanie qui en produit le plus (17,3 kg/hab). Soit davantage qu’un Européen (16,6 kg), un Américain (11,6 kg), un Asiatique (4,2 kg) et un Africain (1,9 kg). Autant de chiffres qui doivent être pris avec des pincettes, puisque 41 pays seulement publient des statistiques officielles sur leurs déchets électroniques. Autre nuance: si l’Afrique en produit peu, elle en reçoit beaucoup. 77% des équipements électroniques usagés présents au Nigeria provenaient de l’Europe en 2016. Pour la plupart, ce sont des produits destinés au marché de l’occasion… avant de devenir des déchets parfois démantelés dans des conditions dangereuses pour la santé.
Retard législatif
Au niveau national, l’adoption d’une législation spécifique progresse par ailleurs très peu. 67 pays en sont dotés en 2016, regroupant les deux tiers de la population mondiale, dont l’Inde qui a pris des mesures l’an dernier. Soit six de plus seulement qu’il y a deux ans. Cette progression est beaucoup trop lente par rapport à la vitesse de production des DEEE. La durée de vie moyenne d’un smartphone est inférieure à deux ans en Chine, en Europe et aux États-Unis (respectivement de 19,5 mois, 20,4 (UE à 5) et 21,6)
Une mine d’or
Cette production mondiale représente un coût pour l’environnement, mais elle renferme aussi des ressources considérables, évaluées à 55 milliards d’euros de matières secondaires en 2016. En ouvrant le capot, on pourrait extraire du fer, du cuivre, de l’aluminium, de l’argent, de l’or et du palladium…
En tonnages, les déchets issus de petits équipements forment la manne la plus importante (16,8 Mt). Viennent ensuite les gros équipements (9,2 Mt), les appareils de chaud et de froid (7,6 Mt), les écrans (6,6 Mt), les petits appareils électroniques (3,9 Mt) et les lampes (700 000 t).
Dans l’Hexagone, 10 kg de DEEE ont été collectés par personne en 2016, selon l’ éco-organisme Écosystèmes. Si le recyclage atteint 43% des équipements mis sur le marché, la majorité des DEEE échappe encore à la filière. Même chose au niveau européen où seulement 35% des DEEE ont été traités dans une filière légale en 2012, selon CWIT (Countering WEEE illegal trade).
Recyclage en berne
Seulement 20% de cette production est réellement collectée et recyclée. Pour les 80% restants c’est le flou total puisqu’aucune donnée précise n’est disponible. Comprendre: ils s’évaporent dans la nature, les décharges et les incinérateurs…
Côté bonnes pratiques, l’Europe obtient le meilleur taux de collecte et de recyclage (35%). Logique puisque près de 100% de la population est couverte par une législation spécifique, comme la filière à responsabilité élargie du producteur (REP) en France, qui encadre le financement et le fonctionnement du dispositif. Le continent américain fait deux fois moins bien en termes de performances (17%), mais se place devant l’Asie (15%) et l’Océanie 6%. L’Afrique ferme le ban avec 0% de collecte et de recyclage, à relativiser par une petite production par habitant.
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