Haute-Marne, Agglo de Chaumont : quand Madame la présidente croit oeuvrer pour la planète

  À la lecture des propos tenus par Mme la présidente de l' Agglo et relatés par le jhm, nous voudrions apporter quelques précisions sur les ENR, solaire, éolien, méthanisation, et leurs soit disant efficacité dans la lutte contre le réchauffement climatique par la réduction des émissions de CO2.
 
Rappelons
   Le GIEC vient de publier un rapport alarmant, [1] commandé à l’occasion des accords de Paris.
- La France émet à peine 1% des émissions mondiales de CO2. Sachant que la Chine augmente chaque année les siennes de l'équivalent de la totalité des émissions françaises. Dans ses conditions, croyez-vous, Mme la présidente, que les mesurettes nationales, ruineuses et liberticides que vous soutenez par votre politique énergétique, auront un quelconque effet ? Et cela mérite-t-il de défigurer et de détruire les paysages hauts-marnais et le quotidien des populations?




- L' Allemagne, reine du développement des ENR, solaire, éolien, méthanisation suite à sa sortie du nucléaire (2011), a échoué à atteindre ses objectifs climatiques de 40 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2020 par rapport à 1990.
   En 2016, dans le classement des pays les plus pollueurs de la planète de l'Agence internationale de l'énergie, l'Allemagne apparaissait en 7ème position et 1ère en Europe.
   Et ce, malgré des dépenses astronomiques : les consommateurs allemands payent environ 25 milliards d'euros par an. La révolution énergétique en Allemagne coûtera plus d'un demi billion d'euros d'ici 2025.
Allemagne : la transition énergétique s’enlise
Allemagne : les coûts de transformation des systèmes énergétiques explosent

  Si l'Allemagne poursuit sans interruption la diminution de son intensité carbone avec le taux de ces 20 dernières années, soit -1.2%/an, il faudra attendre 2166 pour qu'elle émette autant de CO2 pour produire 1 kWh que la France. Ou 2060, avec -4%/an taux des 3 dernières années.







   En France, le montant des aides de l'Etat aux ENR est directement prélevé aux consommateurs sur leur facture d'électricité : Contribution au Service Public de l’électricité (CSPE).
"La CSPE permet de financer :
  • Le budget et la suppression des contributions antérieures
  • La politique de soutien au développement des sources de productions vertes, énergies renouvelables, cogénération
  • Le coût relatif au chèque énergie
  • Le budget du Médiateur National de l’Energie
  • La participation des fournisseurs au Fond de Solidarité pour le Logement (FSL)
  • Les surcoûts liés à la production d ‘électricité dans les Zones Non-Interconnectées (ZNI)
   Depuis sa création au milieu des années 2000, le montant de la CSPE a augmenté de 650 % ! Dans son communiqué de presse, paru le 16 juillet dernier, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a publié son évaluation des charges de service public au titre de l’année 2019.
Dans ce communiqué est également mentionné le montant prévisionnel de la CSPE. Ce dernier s’élève à 7788 M€ ce qui représente 12 % supplémentaire par rapport au montant constaté au titre de l’année 2017.
Comme l’indique la CRE, le montant prévisionnel pour l’année 2019 se réparti de la façon suivante :
  • 68% est alloué au soutien aux énergies renouvelables
  • 20% pour la péréquation tarifaire des zones non-interconnectées avec les énergies renouvelables
  • 9% pour le soutien à la cogénération
  • 2% pour le soutien à l’injection du biométhane
  • 1% pour le soutien aux mesures d’effacement
  • 0,5% pour les différents dispositifs sociaux"
   La CRE publie le montant prévisionnel de la CSPE pour l’année 2019
   La CRE publie son évaluation des charges de service public au titre de l’année 2019






Que nous indique ce graphique :
   "1/l’ineptie de vouloir se passer du nucléaire, certes peu important, mais bien plus important que les ENRi.
   2/ la faiblesse des ENRi , malgré des milliards investis.
   Rappelons que
  - Pour remplacer 1 GW de fossile, il faut investir en gros dans 5 GW d’ ENRi et ce tous les 20/25 ans et qu’il faut garder un back-up thermique équivalent à en gros 1 GW.
  - Les montants financiers à mobiliser sont colossaux et nécessitent un prix garanti (risque financier).
  - Le stockage de l’électricité ne jouera bien sûr pas à court terme (<30/40ans) et, dans la forme actuel serait un désastre écologique.
   Or il y a urgence, voir le GIEC, à
   1/ limiter la croissance des fossiles (dans l’ordre : charbon, pétrole, gaz)
   2/ maximiser la quantité de carbone évitée par € ou $ dépensés qu’il s’agisse de production d’électricité ou d’énergie consommée ( industrie,transport, chauffage, etc)
  - Pour la production d’électricité, en mettant tout sur les ENRi ont est à contre sens dans le monde puisque le coût de la tonne de carbone évitée est de 15 à 30 fois celui du nucléaire, ou du gaz, dans une moindre mesure. Quand à fermer du nucléaire et le remplacer par des ENRi, c’est évidemment un non-sens économique et climatique.
  - Pour la réduction de l’intensité energétique de la consommation, il faut suivre, bien sûr, la même politique et placer le carbone en premier critère de choix, ce qui en France suppose de revoir complètement la réglementation thermique de 2012 et la loi de transition énergétique. Il est évident qu’annoncer une taxe carbone qui suivrait la courbe d’augmentation du coût de la tonne de CO2 évitée, rendement décroissant, comme partout, donnerait un signal fort aux acteurs dans le monde et favoriserait la recherche et... la croissance avec le Progrès Technique. L’exemple des LED est l’exemple même de la révolution technique efficace : puissance appelée divisée par dix, confort d’éclairage maintenu.
   Tant que la lutte contre le réchauffement climatique ne suivra pas cette rationalité économique de base, rien ne se fera. C’est pour cela que je lutte contre l’irrationalité actuelle, matinée de bons sentiments gauchistes (décroissance...etc.) totalement inefficace et coûteuse !
Sans parler des Totems écolos anti-climatique (nucléaire). JFRaux. Spécialiste de l' énergie
"


  - Sans les aides de l' Etat et de l'argent public, personne n’investirait dans une éolienne ou un panneau solaire : ils produisent soit tous en même temps, et leur prix est bradé, soit ils n’ont rien à vendre.
   (... ) "Qu’est-ce que cela signifie pour le consommateur ?
   Les ENR, énergies intermittentes, aléatoires et subventionnées, c’est-à-dire l’éolien et le solaire, ne permettent pas d’assurer la sécurité d’approvisionnement. Il n’y a plus guère que Negawatt et le Syndicat des énergies renouvelables qui soutiennent le contraire. Il faut donc un réseau de centrales électriques pilotables à la demande en parallèle avec les ENR.
   Mais si on installe de plus en plus d’ ENR, ces centrales « en secours », en réalité, comme la capacité équivalente de l’éolien est de 25 %, celle du solaire 11 %, c’est ce « secours » qui structure véritablement le réseau électrique, produisent de moins en moins, et de façon hachée, ce qui nuit à leur rendement, à leur longévité, et fait exploser leur coût au mWh puisque les frais fixes sont moins couverts. Plus personne ne veut donc investir dans ces centrales.
"




 

Le marché « libéralisé » de l’électricité en Europe : bien réglementé et subventionné

  - La production d'électricité d'énergie éolienne réchaufferait les températures de surface du continent. Et ailleurs, différent?
   Etats-Unis : la production d'électricité d'énergie éolienne réchaufferait les températures de surface du continent

  - Solaire
(...) " En France, le facteur de charge moyen des parcs photovoltaïques avoisine 14%. Il varie fortement d’une région à une autre en raison du fort différentiel d’ensoleillement [...] Le facteur de charge permet de mesurer le rapport entre l’énergie réellement produite par une installation photovoltaïque durant une année (kWh) et l’électricité qu’elle aurait pu fournir en fonctionnant constamment à sa puissance crête."
   Photovoltaïque : que signifie la puissance « crête » ?

  - Méthanisation
  Depuis 2015, l' Allemagne a fortement ralenti le développement de la méthanisation pour des raisons de bulle spéculative, d'accidents, de pollution, etc.
Des accidents chaque semaine en Allemagne, de grands risques en FranceAllemagne : fin de la course à la méthanisation
Dans le Lot, les résidus de la méthanisation polluent les sols

   Madame la présidente,
   Nous ne pouvons pas croire que vous et vos collègues, y compris parlementaires, ne maîtrisiez pas toutes ces données néfastes pour le Climat, pour France, pour la Haute-Marne et pour les hauts-marnais. Aussi, nous en concluons que c'est volontairement que vous souhaitez faire de l' Agglo de Chaumont un territoire de la transition énergétique qui est synonyme d'acte d'agression contre l'Environnement et les êtres vivants. Et que part la même, vous et vos semblables, vous n'êtes pas des défenseurs de la planète et encore moins des partisans de la lutte contre le réchauffement climatique par la réduction d'émissions de gaz à effet de serre (CO2). Si ce combat est bien votre objectif...
   Les Vues imprenables s'opposeront toujours à celles et ceux qui nuisent et nuiront à l'avenir du "Pays de l'eau" et à ses richesses.

jhm 2018 10 09



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