Pour Laurent Alexandre, la dynamique insufflée par Emmanuel Macron a été minée par les idées écologistes.
Chirurgien, énarque, entrepreneur, Laurent Alexandre est aujourd'hui business angel
La France a pris un retard considérable dans son adaptation à la nouvelle économie, ce qui rend son modèle social intenable. Emmanuel Macron, qui reste un homme de gauche, voulait être le Schröder français et non un Thatcher au masculin. Gerhard Schröder a transformé l'Allemagne, qui était devenue l'homme malade de l'Europe après une réunification bâclée. Une politique structurelle d'augmentation de la compétitivité ne se fait pas d'un claquement de doigts : les réformes Schröder ont agi au bout de plusieurs années. Le charisme du président et sa virginité politique étaient des armes extraordinaires pour faire patienter les Français. Malheureusement, les ayatollahs verts ont détruit la dynamique macronienne en trois actes.
Première étape : le discours apocalyptique décourage les Français. Le professeur Steven Pinker, de Harvard, s'alarme dans Le Monde que seulement 3 % des Français pensent que le monde va mieux qu'avant. Il rappelle que l'espérance de vie sur terre est passée de 30 ans en 1919 à 71 ans aujourd'hui et souligne que "notre pessimisme nous conduit à croire que tout effort pour améliorer le monde est une perte de temps". Les marchands de peur comme Nicolas Hulot ont diffusé un discours d'un pessimisme délirant qui a convaincu les Français que l'apocalypse est à notre porte et qui les décourage de faire des efforts.
Deuxième étape : la politique de l'environnement est noyautée par les lobbys des énergies éolienne et solaire. Nous dépensons 7 milliards d'euros par an pour subventionner des éoliennes et des panneaux solaires que nous importons principalement de Chine et dont le bilan CO2 est déplorable. Cette politique énergétique suicidaire est payée par les Français. Les gilets jaunes nourrissent les lobbys au détriment de leur pouvoir d'achat, ce qui les pousse à la révolte.
Discours antiscientifiques
Troisième étape : les discours antiscientifiques aliènent le soutien des zones rurales au pouvoir. La diabolisation du glyphosate par le gouvernement pour faire plaisir à Nicolas Hulot (en espérant éviter sa démission...) a désigné les agriculteurs comme étant des assassins environnementaux. Les déclarations du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, sur les maladies dues au glyphosate, ont été scientifiquement irresponsables et politiquement dangereuses. A quoi bon se fâcher avec les agriculteurs alors qu'abandonner le glyphosate handicape l'agriculture de conservation des sols et impose de revenir au labour, qui est écologiquement néfaste ? Le plus fascinant est que le ministre de l'Environnement, François de Rugy, a réclamé le 8 novembre dernier devant la mission glyphosate du Parlement, une baisse des exigences réglementaires dans les études de toxicité. On croit rêver : on accuse à tort le glyphosate de donner des cancers, et on veut mettre sur le marché des produits mal évalués, ce qui pourrait conduire à l'équivalent du scandale de l'amiante !
Le macronisme a besoin de dix ans pour réussir, tant la compétitivité de la France est dégradée. Le président doit cesser d'écouter les prêcheurs de l'apocalypse, qui démoralisent les Français, cachent que la France est vertueuse sur le plan environnemental, et poussent à martyriser les "petits Blancs" des zones rurales et périurbaines - taxes sur les carburants et l'électricité, 80 km/h, interdiction brouillonne du glyphosate... -, ce qui sape le régime. Le gouvernement doit réaffirmer que, grâce au nucléaire, la France est le pays leader en réduction des gaz à effet de serre. Monsieur le Président, ne laissez pas les ayatollahs verts, lâchement soutenus par certains ministres opportunistes et incompétents en sciences, détruire votre projet de renouveau de la France.
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