03/12/2017
Le scénario Ampère, encadré de variantes absurdes est manifestement la cible proposée. Certes on ne parle plus de 17 réacteurs fermés, mais on nous ressert le couvert avec : moins 16 plus moins 2, Fessenheim pour 2035, soit moins 18. Nicolas Hulot a passé une commande en juin à RTE avec comme objectif principal 50% nucléaire. RTE lui a répondu en novembre impossible pour 2025, mais possible pour 2035...Nous observons une fois de plus que quand le politique prend la direction de ce qui devrait rester une autorité indépendante, il trouve toujours des cadres qui se couchent pour assurer leur carrière.
L'étude de l' IFRAP constate à partir de statistiques de consommation d'électricité sur 12 mois mobiles et corrigée des influences climatiques, de l'enrichissement de l'uranium, et du mois de février qu'après une quasi stabilité de cette consommation sur 2010 -2015, un retournement de tendance. Après des années de chute, la consommation de l' électricité de l'industrie est repartie depuis la fin 2016 à la hausse, +2% en octobre 2017, alors que celle du résidentiel tertiaire continue à stagner (le pouvoir d'achat stagne). Au global, la consommation d'électricité est en hausse très légère, + 0,2%. Confrontons le bilan RTE de 2017 aux précédents , surtout celui de 2016.
Le bilan 2017 rompt avec les précédents, il se centre accessoirement sur les marges moyen terme et répond à la question comment et quand peut-on réaliser 50% nucléaire. Sous l'autorité de Dominique Maillard, précédant dirigeant, RTE consacrait certes une part importante de son bilan annuel à la promotion des renouvelables, mais incontestablement l'analyse moyen terme des marges de sécurité pour passer les pointes était sérieuse. C'est une responsabilité fondamentale de RTE. Maillard avait eu le courage d'alerter publiquement dès 2012 sur les dangers de coupures dûs à l'arrêt pour cause de non rentabilité des vieux parcs thermiques, notamment le fuel et a insisté sur la nécessité de réels mécanisme de capacité. Son successeur, un politique, l'ex député François Brottes a progressivement couvert de propos anesthésiques les avertissements des cadres RTE. RTE a été détournée de l'intérêt général par des politiciens peu scrupuleux, objectivement alliés à une certaine mafia éolovoltaïque étrangère servant les intérêts de partis.
En ce qui concerne la demande, RTE 2017 a complètement oublié le travail intelligent de RTE 2016 et décrète des baisses fortes de la consommation hors transport, mais ne manque pas d'audace pour envisager d'ici 2035 17 Millions de voitures électriques. Au vu des tendances actuelles des marchés, une cible 17 M de voitures électriques est une rêverie justifiée d'abord par l'apriori d'une synergie entre ces voitures et les renouvelables. L' ADEME aime les VE en pensant qu'elles seront des batteries gratuites régulant les intermittents et annonce plus de recharges la nuit, mais en mi journée quand il y a du soleil. Affirmation gratuite faisant l'impasse d'une observation ds comportements des clients en France et en Norvège. Notons, outre le dictat condamnant la demande à se coucher sur le lit de Procuste, 6 contradictions évidentes du rapport RTE 2017: croire que plus d'interconnexions apporterait sans limites des souplesses compensant les intermittences, donc ignorer la seule étude sérieuse sur l'intégration des renouvelables, celle d'EDF R&D, sous-estimer les réductions de capacités pilotables prévisibles chez nos voisins, substituer à 1TWh de Nucléaire par 1TWh de renouvelables, affirmer sans preuves que stockages et réseaux règleront les problèmes, désintérêt pour le contenu carbone de l'électricité. Les rapports RTE commandés par Nicolas Hulot : le bridage de la consommation ne relève pas de responsables avisés du bien public, mais du respect de l'industrie et du pouvoir d'achat des classes populaires.Sinon, cela pourrait entraîner une perte de confiance des industriels pour investir en France. Si nous tenons compte de la nécessité de disposer de marges et d'une électrification progressive des transports et d'un développement des pompes à chaleur, dimensionnons le système électrique de 2035 en programmant plus 2%/an de consommation. Cela serait sage et raisonnable.
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