"Dans ce contexte darwinien de global race et de "guerre de la compétitivité", le droit DU travail est dénoncé dans tous les pays européens comme le seul obstacle à la réalisation du droit AU travail.
A l'image du président Mao guidant le Grand Bond en avant, la classe dirigeante pense être l'agent historique d'un monde nouveau, dont l'avènement inéluctable exige de la population le sacrifice de toutes les sécurités acquises. Cette fuite en avant est éperdue chez tous les gouvernants des pays de la zone euro.
S'étant privés de tous les autres instruments de politique publique susceptible de peser sur l'activité économique, ils s'agrippent au seul levier qui leur reste : celui de la dérèglementation du droit du travail.
Agrippement d'autant plus frénétique qu'ils sont désormais placés sous la menace des sanctions prévues par les traités, mais aussi et surtout de la perte de confiance des marchés financiers.
La Commission et la Banque centrale les pressent de procéder aux "nécessaires réformes structurelles", nom de code de la "réduction du coût du travail" et la "lutte contre les rigidités du marché du travail".
Relayé quotidiennement dans les médias par les talking classes, l'appel à ces "réformes courageuses" est un mot d'ordre si rabâché depuis quarante ans qu'on en oublierait presque l'obscénité du spectacle donné par ceux qui, cumulant souvent eux-mêmes les sécurités du public et les avantages du privé, dénoncent au nom des outsiders les avantages extravagants dont jouiraient les insiders et n'ont de cesse d'opposer les chômeurs aux smicards, les précaires aux titulaires d'un emploi stable, les salariés aux fonctionnaires, les actifs aux retraités, les immigrés aux indigènes, etc."
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