Les Haut-Marnaises, victimes de la Terreur, Alexandrine-Claude-Félicité Mandat de Nully, comtesse de Thomassin de Bienville, épisode III et fin

Baron de L'Horme, Les Haut-Marnaises victimes de la Terreur, p.25-29, Les Cahiers haut-marnais, n°36, 1er trimestre 1954, Chaumont.

Deux mois auparavant, sur la place de la révolution, jadis place Louis XV et aujourd'hui place de la Concorde, le comte et la comtesse de Thomassin de Bienville avaient été exécutés en même temps que l'avocat chaumontais Bosquenet, l'ancien directeur de la Régie générale Raclet, de Sommevoire, et un ancien receveur général des fermes, Fougeret, de Paris, compromis dans la même affaire.

Alexandrine-Claude-Félicité mandat de Nully avait épousé, le 9 juin 1788, Alexandre comte de Thomassin de Bienville, au château de Nully, près de Doulevant-le-Château, où elle était née le 25 octobre 1767. Elle appartenait  à la maison toujours existante des Mandat, originaire du Limousin et fixée en Champagne en 1730 par le mariage de Galiot Mandat, conseiller au Grand Conseil, avec Marie-Anne Cherouvier des Grassières, héritière par sa mère de la terre de Nully. Son père Galiot-Jean-Marie Mandat, baron de Nully, seigneur de Thil, Bourron-lès-Verrières, Arrentières, Caronnelles, Mathaux, du marquisat de Chamarandes, la Mothe-en-Blaisy, La Chapelle, Vernancourt, Curmont, chevalier de Saint-Louis, avait été mousquetaire du roi dans la 1ere compagnie, puis lieutenant aux Gardes Françaises, et il était, sur la résignation de son beau-père en 1769, grand bailli d'épée de Chaumont, titre auquel il fit en 1789 la convocation des trois ordres du baillage. Sa mère, mariée en 1764 au château de Chamarandes près Chaumont, était Marie-Françoise-Charlotte Petit de Lavaux, fille de Gédéon-Claude Petit de Lavaux, seigneur et baron de Mathaux, Chamarandes, La Mothe, La Chapelle, etc., et de Charlotte-Jeanne de Poiresson de Chamarandes.

Elle était la troisième de huit enfants, dont le dernier, une fille, mourut au berceau. Son frère aîné, Adrien-Simon Galiot-Marie, lieutenant des vaisseaux du roi, eut Grancey, Marey-sur-Tille et Vernois pour héritage, en 1717, de son oncle Galiot-Louis-Aubert de Toumy, il émigra avec son frère et son père et mourut en 1811. De son mariage avec Marguerite-Pauline de Paris de La Brosse, descendent les représentants actuels de la famille Mandat de Grancey. Le second fils, Alexandre Galiot-Marie, mort en 1841, également chef de division vendéen , n'eut pas d'enfant de son mariage avec Adélaïde Le Bas du Pessys. Après lui vint Étienne-Martial, adjudant général de l'armée vendéenne, fusillé à Caen en 1798. Le denier, Louis-Marie-Fortuné, mourut aux Antilles à 17 ans, en 1792.

Mme de Thomassin n'avait qu'une soeur. Anne-Sophie, qui est morte en 1841, sans enfant de son mari Gaspard-Ponthus-Nicolas de la Magdelaire marquis de Ragny.

Quand au comte de Thomassin, il était né à Saint-Dizier le 12 mars 1749, fils du grand bailli d'épée de cette ville, Maurice-Jean-Baptiste, comte de Thomassin de Bienville, seigneur de Marthuyt et de la Grande-Robert, et de Marie-Adrienne-Anne, comtesse de Beurville. Il fut, par sa femme, seigneur de Puellemontier et de Longeville, et succéda à son père dans sa charte le 28 février 1715. Il fut convoqué à Chaumont en 1789 avec la noblesse du baillage.

Il avait quatre frères. Son aîné, Louis-Maurice, grand bailli d'épée de Vitry-le-François, épousa Jeanne-Sophie de Brienne et en eut un fils, Maurice, député de la Haute-Marne de 1823 à 1830, mort sans enfant de Louis-Thérèse-Adèle de Thumery, sa femme ; et une fille, la comtesse Frédéric de Joybert, dont les enfants vendirent la terre de Bienville en 1890.
Les autres frères étaient : Victor-Léopold, et enfin Louis-Jean-François-Adrien de Thomassin de Bienville, lieutenant-colonel de cavalerie, qui, de son mariage avec Eléonor Valbruge, baronne de Vérette, a laissé la marquise de Meyronnet et la baronne de Bourcier. Les Thomassins sont connus dès le XVIe siècle et leur premier auteur paraît être Philippe Thomassin, mari de Guyette de Giey ; ils étaient fixés dans la région d' Andelot et de Donjeux.

Du mariage du comte de Thomassin avec Mlle Mandat de Nully naquirent, au château de Nully, deux filles dont la postérité subsiste de nos jours : Claudine-Marie-Zoé, 1789-1873, mariée en 1810 à Jean-René-Pierre, comte de Semallé, colonel de cavalerie, gentilhomme de la Chambre du Roi, chevalier de Saint-Louis ; et Henriette, 1790-1871, mariée en 1811 à Guillaume-Louis-Athanase de Pechjeyron-Comminges, marquis d' Epoisses, comte de Guitaut, officier supérieur de cavalerie, gentilhomme de la Chambre du Roi, chevalier de la Légion d'honneur.

Les dossiers des Archives Nationales ne contiennent aucun renseignement sur les circonstances de l' arrestation de M. et Mme de Thomassin, ni sur les interrogatoires que probablement ils subirent à Saint-Dizier. La première pièce les concernant est une réquisition des administrateurs du district de Saint-Dizier à la gendarmerie nationale de cette ville d'extraire de la maison de réclusion la nommée Mandat, femme d' Alexandre Thomassin, et de la conduire, de brigade en brigade, jusqu'à Paris, où elle sera remise au concierge de la maison de justice près le Tribunal révolutionnaire. Les commandants de gendarmerie sur la route sont invités à la faire marcher sans aucun séjour et à ne pas la laisser communiquer pendant son voyage avec qui que ce soit, ni verbalement ni par écrit ; il lui sera fourni une voiture pour le transport.

Cette réquisition est du 16 germinal an II, 5 avril 1794. Le lendemain, Giraud, agent national près le district de Saint-Dizier, écrivait à Fouquier-Tinville qu'une opération perquisition opérée chez M. de Thomassin y avait fait découvrir "une correspondance qui prouve et les liaisons des partisans du régime justement proscrit avec les ennemis du dehors, et l'intention des scélérats de l'intérieur de piller et voler les meubles abandonnés par les infâmes déserteurs de la même patrie... Le nommé Raclet... a été arrêté cette nuit, il se rend à Paris par la route de Troyes, pendant que la femme Thomassin s'y rend par celle de Meaux. Ils sont tous deux sous bonne escorte... je fais partir demain Alexandre Thomassin par la même voye, et tous les trois arriveront à la maison de justice sous huit à dix jours."
En effet, Mme de Thomassin fut incarcérée à la Conciergerie le 25 germinal, et son mari le 26.
Au cours de sa pénible route, la malheureuse jeune femme avait trouvé le moyen d'écrire à son mari, en dépit des ordres du district. Leur destinataire les a-t-il jamais reçues?
"A Vitry midi.
J'arrive, mon cher ami, fort fatiguée, et encore moins que je ne le craignais. J'y couche à l'auberge, le citoyen gendarme ayant obtenu de la municipalité que je n'aille pas en prison vu ma santé. Je t'écrirai tant que je le pourrai, t'aimerai plus que moi-même, mais je me sens tout le courage nécessaire pour supporter les coups du sort ; ne t'afflige pas trop, aime la vie pour tes enfants pour qui tu dois réunir tous les sentiments, fait différents cadeaux de mes effets aux parents et amis qui me sont chers. j'espère les revoir ainsi que toi mon bien-aimé.
Adieu, adieu, partagé entre vous tous, tendresse et souvenir précieux. 
Mil baisers à mes pauvres enfants.
J'ai pris une voiture couverte à la Gravière et puis la poste à mes frais. Adieu encore. Je t'embrasse de toutes les forces de mon coeur déchiré ; c'est moi qui me nourrirai, il paraît que je vas à petites journées ; surtout tranquilise-toi ; l'innocence ne redoute rien et ménage ta santé  ainsi que soeur nièce tante et autres parents et amis dont l'attachement sera toujours un adoucissement à mon infortune.
Mandat Thomassin."

L'autre lettre est du 20 germinal ; elle ne porte pas l'indication du lieu où elle fut écrite.
"On ne peut se figurer mon bien cher ami quelle douleur j'éprouve  en pensant que je suis privée de savoir de tes nouvelles, je suis fâchée d' [n'en]  avoir pas sur ma route. Il m'eut été possible d'en avoir à Meaux ou à Clayes. Je ne serai que lundi [25 germinal] à Paris, je voudrais bien que le temps se mit au beau car le matin, il fait froid. Je suis inquiète de toi, mon bon ami et tu m'occupes plus que moi-même ainsi que tous mes parents et amis. Mes pauvres petites pense-t--elles à leur malheureuse mère autant qu'elles lui sont présentes car mon ami quand te reverrai-je, ménage ta précieuse santé et conserve la tête courageuse et saine comme elle a toujours été. Je n'ai qu'à me louer de tous mes gardiens jusqu'à présent honnête et humains. Ci j'avais été capable de jouir de quelque chose j'aurai admiré avec plus de plaisir le beau pays que je viens de traverser . Les bleds y sont si grands et si avancés qu'on les coupe. J'ai vu dans la maison d'arrêts de Châlons tous les parents du citoyen Cazin les hommes comme arrêtés et les femmes venant leur tenir compagnie et faire leur cuisine. Ils n'ont connu à Chaumont qu'un concierge, trouve je t'en supplie les moyens de m'écrire. Je ne connais personne à Paris et ne puis indiquer que chés ma tante et puis il faudrait savoir si elle y est, s'il sera possible de me retrouver, tous ces embarras me chagrine. Je prévois qu'en arrivant je manquerai de bien des choses que je ferai demander chés elle ou chés son fils si je le peux. Adieu mon bon et tendre ami, crois à ma tendresse vive et sincère. Conserve-moi toujours les mêmes sentiments. Je t'embrasse mil fois du plus tendre de mon coeur ainsi que mes petites et tous mes parents et sincères amis. Je suis à jamais ta petite femme.
Mandat Thomassin.
"Mil amitiés à Victoire Lajeunesse et mari car j'en ai pour eux. Je leur recommande mes enfants comme un dépôt précieux et cher à mon coeur. Je conte qu'ils me continueront tous trois de l' attachement."

Au décousu de cette lettre, ne sent-on pas quel pouvait être l'état d'esprit de cette jeune mère arrachée de son foyer, allant vers un destin inconnu, mais qu'elle ne pouvait voir que sous de sombres couleurs?

M.de Thomassin fut interrogé le 11floréal, 30 avril 1794, par Joseph-François Denizot, juge au tribunal révolutionnaire. Frère, gendre, beau-frères d'émigrés, il est accusé d'avoir correspondu avec eux et d'avoir tenté d'empêcher la séquestration de leurs biens, de concert avec sa femme, avec Bosquenet, Raclet et un domestique des Mandat, nommé Paris, originaire de Colombey-la-Fosse, mort au cours de l'instruction.
Sa femme fut entendue le 15 par le même juge. Elle reconnut que son père et sa mère étaient émigrés et déclara qu'elle pensait qu'il en était de même de ses trois frères et de sa soeur. Quand à son dernier frère, elle le croit dans la marine et sans nouvelles de lui depuis 1790.
N'avez-vous pas reçu de Paris, lui est-il demandé, différentes lettres datées des premiers jours du mois d'août 1792 et dont le style inspirait le plus grand attachement pour le tyran et le régime infâme du despotisme? et donnez-nous le nom de la personne qui vous écrivait à cette époque.
Je me souviens parfaitement, répond-elle courageusement, avoir reçu les lettres, mais il répugne à mon coeur de désigner les personnes qui m'ont écrit aux époques c-dessus indiquées.
Le 23 floréal an II, 12 mai 1794, elle comparait devant le tribunal révolutionnaire avec son mari, avec Bosquenet et Raclet et quatre autres accusés, tous prévenus "d'avoir conspiré contre la tranquillité et la sûreté de l' Etat en entretenant des intelligences et correspondances avec les ennemis intérieurs et extérieurs de la République, à l'effet de leur fournir des fonds en hommes et en argent  pour faciliter l'invasion du territoire français et en dilapidant les fonds nationaux et en provocant par des écrits l' avilissement de la représentation nationale et des autorités constituées"
Le tribunal était présidé par Pierre-Noël Sublerpas avec, pour juges, Charles Bravet et Jean Ardouin. 

Dans l'acte d'accusation, Fouquier-Tinville déclare que Bosquenet, Thomassin, sa femme, Raclet et Paris sont les agents de la contre-révolution et les ennemis de la République, "des pièces nombreuses, dit-il, établissent clairement que Bosquenet avait la confiance de différents émigrés et se prettoit à toutes les manœuvres pour les servir, arracher leurs biens à la loy du séquestre, distraire et détourner leur mobilier à leur profit ; ses intrigues en faveur des nommés Montangon, Messey de Biesles et autres sont établis de la manière la plus évidente". 
Sans entrer dans le détail de toutes ces manœuvres on se bornera de parler du délit commun à tous les prévenus et dont l' objet a été de favoriser l'émigration du nommé Mandat, parent du scélérat qui a trahi et voulut assassiner le peuple dans la journée du 10 août et à qui le peuple a infligé le châtiment que méritait ses crimes.
"La femme Thomassin est nièce de cet exécrable conspirateur et digne sous tous les rapports de l' être."  

Le père de Mme de Thomassin avait en effet un frère aîné, Antoine-Jean-Gabriel Mandat, capitaine aux Gardes françaises au moment de la Révolution, et qui, nommé commandant de la Garde nationale parisienne, se trouvait aux Tuileries le 9 août 1792 quand il reçut de Pétion, maire de Paris, l'ordre de repousser la force par la force. Il communiqua ces instructions au commandant des gardes suisses. Mais, une nouvelle municipalité ayant remplacée l'ancienne, il fut mandaté à l' Hôtel de Ville le 10 à 5 heures du matin ; à peine arrivé, il fut accusé d'avoir donné l'ordre aux forces de l' Hôtel de Ville de mitrailler par derrière la colonne du faubourg St-Antoine quand elle aurait dépassé l' arcade St-Jean ; arrêté par Danton, substitut du procureur de la République, il fut tué d'un coup de pistolet sur les marches de la maison commune au moment où on le conduisait à l' Abbaye.

Le Bulletin du Tribunal Révolutionnaire ajoute :
"À l'égard de la femme Thomassin, quoique que l'on ait pas trouvé chez elle des correspondances, l'on ne peut raisonnablement la regarder comme l'amie de la Révolution parce qu'elle est soeur et fille d'émigrés et que toute sa famille est sous les drapeaux des despotes. Cette jeune femme n'a pas senti combien la Révolution pouvait lui être favorable car ce qui doit combler les vœux d'une mère, c'est de donner des citoyens à la République et de multiplier le nombre des hommes libres".  

La peine de mort fut prononcée  contre les époux de Thomassin, contre Bosquenet, Raclet et Fougeret, et l'exécution eut lieu dans les vingt-quatre heures sur la place de la Révolution. À cette heure suprême, la pensée de la mère du s'envoler vers les chers petits êtres abandonnés au foyer vide et que la bonté d'une tante allait recueillir et élever jusqu’à l'époque de leur mariage.  

Si Mesdames de Trestondan, de Montarby et de Thomassin appartenaient à la noblesse, il est une femme haut-marnaise, victime de la Terreur, qui, elle, était issue de la race forte et saine de nos paysans du pays de Langres. Je m'en voudrais de faire son histoire ; elle a été trop bien écrite par M.l'Abbé Bresson, le très érudit chanoine de Langres. je me bornerai à la rappeler en quelques mots.

Marguerite Jobard naquit le 2 janvier 1770 à Vesvres-sous-Prangey, petit hameau de la haute vallée de la Vingeanne, dépendant de la commune de Prangey, et était fille de Denis Jobard, laboureur et marchand roulier et d' Anne Boudrillat, fille du bailli de St-Broingt-le-Bois. Elle eut onze frères et sœurs parmi lesquels : Jeanne, mariée à Claude Mauclerc, professeur des classes de grammaire au Collège de Langres et huissier de la municipalité! Jean-Baptiste, vicaire de Noyers, déporté pendant la Révolution, puis curé à St-Loup-sur-Aujon ; Simon, maître-horloger et dessinateur de S.A. le Duc d'Orléans à Chaumont ; Jean-Claude, clerc tonsuré.
Élevée aux Ursulines de Langres, Marguerite Jobard en prit l'habit le 19 avril 1789 au couvent de Mussey-l'Evêque, sous le nom de soeur Dorothée. Revenue à Vesvres lors de la Révolution, elle se trouvait en séjour à Gray, lorsqu'elle remis à un de ses parents, partant pour la frontière, une lettre datée du 4 mars 1794 et adressée à son frère l' abbé Jean-Baptiste Jobard, vicaire de Noyer et alors déporté à Deredigau près de Soleine. Elle avait expressément recommandé au porteur de la mettre à la poste que hors de France, mais celui-ci, ne soupçonnant peut-être pas l'importance de cette recommandation, la déposa dans un bureau de poste français. Cette correspondance fut saisie et transmise au Comité de Surveillance de Langres, section du Midi, le 10 floréal an II, 29 avril 1794,. Le 17, 5 mai, l'agent national près le district de Langres, Bragard, accompagné du lieutenant de gendarmerie Duchoul, alla perquisitionner à Vesvres, chez Marguerite Jobard, et y saisit vingt-quatre lettres et pièces. À la suite de l'examen qui en fut fait, ordre fut donné le 5 prairial, 24 mai, à la municipalité de Prangey d'informer contre soeur Dorothée , ce qui fut fait trois jours plus tard. Dix-sept témoins déposèrent en sa faveur, mais elle reconnut sans difficulté avoir écrit à diverses reprises à son frère, niant toutefois toute correspondance avec des émigrés ou des ennemis de la nation.

Elle fut aussitôt arrêtée au domicile même de sa mère.

Le Tribunal criminel de la Haute-Marne la renvoya le 12 prairial, 31 mai, devant le Tribunal Révolutionnaire. De la maison de justice de Chaumont, elle fut transférée à Paris par Bar-sur-Aube, Troyes, Mesgrigny, Nogent-sur-Seine, Provins, Nangis, Brie et Charenton, et fut enfermée à la Conciergerie.

Le 22 juin, Fouquier-Tinville dressait l'acte d'accusation contre la jeune fille dont le crime était d'avoir correspondu avec son frère, prêtre réfractaire et déporté. Dès le lendemain, elle comparaissait, avec 16 autres accusés, devant le Tribunal révolutionnaire. Il n' y eut pas de témoins contre elle. Elle n'en fut pas moins condamnée à mort le 5 messidor an II, 23 juin 1794 et exécutée le même jour.

Nobles ou paysanne, ces quatre vaillantes femmes ont montré le même courage, la même sérénité d'âme au milieu des angoisses de ces sinistres heures et leur pied n'a pas tremblé sur les marches de l' échafaud. Issues de familles dont notre Haute-Marne peut à juste titre s'enorgueillir, n'avaient-elles pas puisé dans les traditions de leur race la force qui les a soutenues jusqu’au bout de l' épreuve?

Lire également 
  VESVRES-SOUS-PRANGEY (52) - AUGUSTINE JOBARD


php


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

L’ AGONIE D’ UNE ARMÉE, METZ – I870, JOURNAL DE GUERRE D’UN PORTE-ÉTENDARD DE L’ ARMÉE DU RHIN, ÉPISODE XXX

  Précédemment     Non, Bazaine n'agit point ainsi; il avait hâte d'en finir, et, le premier de tous, le 29 octobre, a-t-on affirmé,...