Côte d'Or : une Zone Natura 2000 transformée en parc d’attractions de voitures « vintage »

Laurie Debove 
3/10/2019
 
Commentaire
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si Les vues imprenables partagent l'indignation et soutiennent la dénonciation du Comité d’Intérêt local de la Vallée du Bout du Monde, relayée par le média " La Relève et la Peste"* concernant ce projet, en revanche, elles ne comprennent pas l'enthousiasme, de ce média ci-devant, pour l'éolien, synonyme, pour le moins, de dégâts irréversibles équivalents, pour la biodiversité, le patrimoine, la culture et... les populations, volantes ou non :
"La Relève et la Peste vous divulgue alors 3 modes de vie made in demain. Au programme ; une maison à énergies positives, l’ aquaporine et les parcs à éoliennes. "
« On ne peut pas éternellement continuer de pleurnicher sur la société qui va mal »

"Depuis 1980, le gouvernement s’est penché sur l’énergie des éoliennes et ce sont aujourd’hui neuf parcs éoliens qui sont implantés sur le pays. En 2019, les autorités souhaitent investir dans huit parcs supplémentaires."
Costa Rica : 300 jours d’électricité 100 % renouvelable

Quand à ce Comité d’Intérêt local de la Vallée du Bout du Monde, Les vues imprenables ont recherché une prise de position officielle, sur le blog, contre l'éolien, accompagné d'éventuelles d'actions de résistance en Côte d'Or ; sauf erreur, ... rien!  
"qui ne dit mot consent" dit l'adage, non?😕

De la cohérence, dans la défense des territoires ruraux contre leur industrialisation désastreuse, principalement l'éolien, et dans le message écologique, serait la bienvenue, non?


*  "Nous sommes une maison d'édition et un média 100% indépendants qui s'autofinancent en totale autonomie. Notre portée est humaniste, écologiste et surtout antiraciste.
Nous nous finançons grâce à la vente de nos livres.
Notre politique est simple: 0 pub, 0 investisseur et 0 prêt bancaire pour une information 100% citoyenne.
"


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En Côte-d’Or, des promoteurs immobiliers veulent transformer des terres agricoles et une zone Natura 2000 pour construire le Vintage Bel Air : un parc d’attractions à la gloire des voitures anciennes et de la culture américaine des années 50-70. Pour protéger la biodiversité et la culture locale, un collectif de citoyens se bat depuis plusieurs années pour l’empêcher de voir le jour. 


Vintage Bel Air, un projet de l’ancien monde

La Vallée du Bout du Monde est un territoire particulier, où il n’y a jamais eu de remembrement, et ses communes sont souvent morcelées en différentes parcelles à l’image d’un gruyère territorial. La Commune de La Rochepot n’échappe pas à la règle, et possède de nombreux terrains disséminés ici et là. C’est sur l’un de ses terrains, le lieu-dit Bel Air, que la Commune de La Rochepot veut déclasser 44 hectares de terres agricoles et défigurer une Zone Natura 2000, havre de biodiversité, pour permettre la construction du parc d’attractions Vintage Bel Air.
Futur Parc à thème Vintage Bel Air RN6 Bourgogne

Ce projet de parc touristique est dédié aux « amoureux du vintage et des véhicules anciens ». Les promoteurs souhaitent le construire à cet endroit car le lieu-dit Bel Air, sur l’ancienne Nationale 6, a été durant des dizaines d’années une étape automobile animée de la route des vacances. Le projet consiste principalement en : une grange de la peur, un garage du rire et un belvédère des amours qui diffuseront tous les trois des extraits de vieux films, un salon des arts ménagers pour montrer « l’aspirateur chromé de la belle ménagère blonde américaine » et, le clou du parc, une piste de 1,5 kilomètres où les visiteurs pourront rouler dans une voiture ancienne.


« La Mairie a déjà vendues les terres agricoles à la société Vintage Bel Air. En Mars 2018, le projet avait été retoqué une première fois par la Préfète car il ne respectait pas les normes environnementales. Du coup, la société Vintage Bel Air avait annoncé s’implanter à un autre endroit « pour le moment ». Avec le nouveau PLU passé en catimini, et une modification du projet, on craint qu’ils ré-essaient de construire Vintage Bel Air ici, ou qu’ils parviennent à déclasser les terres agricoles pour les rendre constructibles. Il y a un réveil citoyen politique pour préserver ces terres agricoles, on va faire en sorte que les travaux ne commencent jamais ! » témoigne Antoine Delaunay, membre du Comité d’Intérêt local de la Vallée du Bout du Monde, auprès de La Relève et La Peste

Le Comité d’Intérêt local de la Vallée du Bout du monde (CIL) est une association citoyenne créée il y a dix ans pour s’opposer, avec succès, à un projet de carrière sur le territoire. Depuis, elle se ranime au gré des projets d’artificialisation des sols menés par les élus locaux. 


Une résistance territoriale et culturelle pour protéger les communs
La mobilisation se construit localement et dans les petits villages environnants avec un taux de 100 % d’opposition, sur les 150 contributions, à la consultation mise en ligne par la Mairie de La Rochepot. Et pour cause, une grande partie de la population ne voit pas d’un bon œil ce projet, qu’il soit viticulteur, agriculteur ou local depuis toujours. En effet, les habitants ne sont pas contre le tourisme, mais souhaitent juste que cela reste un « tourisme artisanal » au cœur des vignobles et des sites naturels d’exception de la Région.

« Vintage Bel Air quasi tout le monde est contre localement, ils tablent sur des chiffres de fréquentation que même les plus beaux sites de Bourgogne n’ont pas. Non seulement ce projet artificialise les sols, mais en plus il dénature complètement la vie culturelle de la Région. Les gens qui viennent pour boire du bon vin sont attirés par les grands espaces et la nature. » précise Antoine Delaunay, membre du Comité d’Intérêt local de la Vallée du Bout du Monde, auprès de La Relève et La Peste

En effet, avec 4 000 personnes abonnées à la page FB du Festival préfigurant le parc, le compte est loin des 80 000 visiteurs promis par an. Une des attractions locales la plus connue, le château de La Rochepot, est d’ailleurs fermé car son propriétaire ukrainien est en prison pour corruption et blanchiment d’argent. Pour les habitants, la priorité serait plutôt donc de veiller à son entretien que faire modifier un PLU qui coûte 30 000€ au contribuable.




L’impact du projet sur les ressources en eau est également une préoccupation majeure du CIL. Avec des étés de plus en plus secs, à cause de la crise climatique en cours, il n’y a toujours pas de gestion de traitement de l’eau satisfaisante dans les villages alentours, et l’accès à l’eau se fait de plus en plus inquiétant. La Cascade du Cirque du Bout du Monde est à sec pour la première fois « de mémoire d’ancien ». La protection de l’eau est aussi importante pour les habitants que pour les oiseaux du coin, dont l’ œdicnème criard, une espèce déjà menacée d’extinction dont il faut absolument protéger l’habitat.

« L’imperméabilisation des sols peut affecter l’approvisionnement des sources compte tenu du fait que le projet se situe en milieu karstique. D’autre part, les promoteurs projettent d’évacuer les effluents du parc vers un ruisseau situé sur la commune voisine, sans même l’avoir consultée soit dit en passant, juste à l’entrée d’un Périmètre de Protection Rapproché d’un captage d’eau potable. » explique Daniel, membre du CIL, à La Relève et La Peste

Cette association maintient sa vigilance citoyenne et attend le retour du Préfet sur le nouveau PLU et les décisions de la Mairie. Dans la Vallée du Bout du Monde, les habitants continuent à résister pour protéger leur patrimoine et leur commun.

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