Jean-Claude Bourbon
le 24/01/2017
Commentaire: Il n'y a pas à dire, c'est vraiment un progrès que le développement des ENR intermittentes, non?
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Les centrales thermiques fonctionnent à plein en cette période de froid
Centrale thermique en partie à charbon de Gardanne, / Gerard Julien / AFP
Les nombreux opposants aux éoliennes n’ont pas manqué de le souligner. Faute de vent, les 7 000 installées sur le territoire tournent au ralenti depuis le milieu de la semaine dernière, avec au maximum 1 600 mégawatts (MW) de production au moment où la demande est la plus forte, autour de 19 heures. C’est peu à comparer aux quelque 11 000 MW de capacité installée et cela ne représente même pas 2 % de la consommation.
À l’inverse, la production des éoliennes est montée jusqu’à 5 003 MW mardi 17 et mercredi 18 janvier, soit 6 % de la consommation nationale et l’équivalent de 5 réacteurs nucléaires à pleine charge, fait valoir France énergie éolienne, le syndicat qui rassemble les professionnels du secteur.
Le 12 janvier, à 19 h 30, la production est même montée à 8 040 MW, pas très loin du record atteint le 20 novembre dernier, avec une production de 8 632 MW, à 4 heures du matin, représentant alors à ce moment-là 17,9 % de la consommation.
À lire : Coup de froid, le réseau électrique en tension
Le thermique tourne à plein régime
Pour compenser, l’intermittence des renouvelables (hors barrages), qui ne fonctionnent pas forcément quand on a besoin, les centrales thermiques sont fortement sollicitées. Ces derniers jours, la production moyenne des centrales charbon était entre 2 500 MW et 3 000 MW.
La France dispose d’une capacité installée de 10 909 MW en gaz, 3007 MW en charbon et 8 645 MW en fioul. Les centrales au gaz et au charbon tournent à plein régime. Celles au fioul, qui sont appelées en dernier, ont même dépassé les 4 000 MW, jeudi soir, vendredi matin et samedi.
EDF a ainsi relancé la semaine dernière les deux tranches fioul de Cordemais (Loire-Atlantique), qui doivent normalement fermer l’an prochain. À Porcheville (Yvelines), dont l’arrêt est aussi programmé en 2018, des turbines au fioul ont également repris du service.
L’apport du solaire
Même si elle ne peut fournir du courant le soir, la filière photovoltaïque est fortement sollicitée en cette période froide mais ensoleillée. La production photovoltaïque dépasse ainsi actuellement les 3 000 MW, à la mi-journée.
Une belle performance alors que la capacité installée avoisine les 7 000 MW. « L’apport du photovoltaïque est extrêmement important, car il permet de préserver les autres ressources pour la pointe du soir », souligne chez RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité.
Les prix grimpent
Compte tenu de l’indisponibilité actuelle du parc EDF (dix réacteurs, lundi 23 janvier, selon RTE), liée notamment à des problèmes en série rencontrés sur des générateurs de vapeur, le réseau électrique est fortement sollicité. D’où un recours important aux importations, qui ont pu dépasser la semaine dernière les 6 000 MW.
Cette situation de forte demande pousse les prix à la hausse sur les marchés de gros, avec des pointes dépassant les 120 voire 130 € le MW/heure en début de soirée.
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