Le Parlement prépare la révolution robotique de l’emploi

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Par : Daniel Mützel
Traduit par: Marion Candau
11/01/2017

Commentaire:  (...) "Selon lui, dans dix ans, les gens pourront travailler « seulement quatre ou cinq heures par jours" (...).

Et pendant ce temps là, les candidats à la présidentielle 2017 débattent sur:
-La durée hebdomadaire du temps de travail: 32h, 35h, 39h, 48h?
-Le retour au plein emploi,
-Le "coût" des demandeurs d'emploi,

L'avenir est ailleurs...

Première Loi : Un robot ne peut blesser un être humain ni, par son inaction, permettre qu'un humain soit blessé. Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi. Troisième Loi : Un robot doit protéger sa propre existence aussi longtemps qu'une telle protection n'est pas en contradiction avec la Première et/ou la Deuxième Loi. 
Isaac Asimov, Les Robots, éditions J'ai lu, traduction de C.L.A., 1967

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Le livre d'Isaac Asimov a inspiré le film I, Robot




Le Parlement européen va se pencher sur la réglementation des robots, une première étape vers une loi européenne. Et prévient qu’un revenu de base universel pourrait devenir nécessaire face aux évolutions du marché de l’emploi. Un article d’EurActiv Allemagne.

L’auteur américain de sciences fiction Isaac Asimov avait introduit les Trois lois de la robotique dans une nouvelle de 1942 intitulée Cercle vicieux. La première de ces lois est « un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger ».

Quelque 70 ans plus tard, les lois d’Isaac Asimov forment les principes d’un projet de résolution actuellement examiné par le Parlement européen. Le rapport en question n’est pas une initiative législative, mais une série de recommandations qui sera envoyée à la Commission européenne pour que cette dernière élabore un cadre juridique pour l’utilisation civile des robots.

Si le texte est approuvé, la première loi européenne sur la robotique se profilera à l’horizon.

>> Lire : «Les humains ne doivent pas être dominés par les robots»

Outre les questions d’éthique, de responsabilité et autres dangers qui pourraient menacer les humains, les eurodéputés analyseront les potentiels changements qu’imposerait une automatisation généralisée au monde du travail.

Jusqu’ici rien de nouveau : les robots révolutionnent le lieu de travail depuis un certain temps déjà. Au-delà des robots utilisés dans la production industrielle, l’utilisation de logiciels comme Chatbots [robot conversationnel] dans les centres d’appel et des bots numériques dans le marketing des médias sociaux fait de plus en plus d’adeptes.

L’Allemagne est leader sur le marché de la robotique et selon son association d’ingénieurs, VDMA, le secteur a grimpé de 7 % en 2015 par rapport à l’année précédente, avec un record de 12,2 milliards d’euros de ventes.

>> Lire : Quand R2D2 devient Médor : les robots sortent de leur cage

En termes de robotique industrielle, l’Allemagne est en avance sur l’ensemble de l’Europe et se situe 4ème rang mondial, juste derrière la Corée, le Japon et Singapour.

Selon la Fédération internationale de robotique (IFR), il y a 301 robots industriels pour chaque 10 000 employés en Allemagne.

Conséquences sur le marché du travail
Les eurodéputés craignent toutefois que l’utilisation démocratisée des robots ait des conséquences dramatiques sur le marché du travail. Le projet de résolution mentionne « le début d’une nouvelle ère » dans laquelle les robots sophistiqués, les androïdes et « autres manifestations de l’intelligence artificielle » pourraient déclencher une nouvelle révolution industrielle qui risque d’affecter toutes les couches de la société.

Le texte appelle la Commission européenne à commencer à observer de plus près l’évolution des emplois pour mieux identifier où ils sont créés et supprimés. Si l’automatisation s’avère être un « tueur d’emplois », alors le rapport insiste sur le fait qu’un revenu universel devrait être « sérieusement considéré ».

>> Lire : Le secteur de l’assurance se prépare aux véhicules sans conducteur

Le degré de risques reste donc un sujet controversé. Selon le spécialiste des affaires, Olivier Mendel, « dans tous les cas, cela signifiera moins de travail pour les humains. Le but des machines est de remplacer les gens et de s’occuper de certaines tâches sans l’intervention des Hommes ».

Olivier Mendel, qui a conseillé le Bundestag l’été dernier sur le sujet, a toutefois ajouté que cela déboucherait aussi sur des créations d’emplois.

Le professeur de droit Eric Hilgendorf s’attend à des remplacements sur le marché du travail et prévient que cela sera aussi le cas des « professions exigeantes comme les consultants bancaires, les professeurs et les journalistes. En réalité, aucune profession ne sera épargnée par l’évolution [du marché du travail] ».

Par conséquent, « il n’est pas seulement recommandable, mais aussi indispensable d’un point de vue juridique de contrer de possibles bouleversements sociaux découlant d’une révolution numérique précoce », a-t-il ajouté.

Évolution des drones
Les eurodéputés insistent aussi pour l’instauration de nouvelles règles de protection des données qui prendraient en compte le potentiel des machines intelligentes pour collecter des informations et surveiller les gens.

C’est surtout le cas des drones et, à ce sujet, le rapport estime que le cadre des systèmes d’aéronef télépilotés (RPAS) est le meilleur moyen de « protéger la sécurité et la vie privée des citoyens européens ». Il invite ainsi la Commission à réexaminer les recommandations faites par le Parlement en octobre 2015.

>> Lire : L’industrie de l’aviation relance le débat des drones

Les gouvernements européens font monter les enchères de l’investissement sur la recherche des drones, avec 500 millions d’euros déjà injectés dans la R&D des robots volants.

Environ 400 systèmes de drones sont en train d’être développés dans 19 États membres différents, comme le montre un document de travail de la Commission. Ces projets visent tout d’abord à l’amélioration de la surveillance maritime, aérienne et frontalière.

Certains experts pensent que le rapport du Parlement n’est que le début d’un débat sur la mise en place de règles relatives à la robotique. Olivier Mendel a reconnu que l’initiative était « globalement très bonne », mais a insisté sur le fait que le sujet aurait dû être abordé de manière plus « radicale » à Bruxelles et à Berlin.

Selon lui, l’effet négatif de l’automatisation peut entraîner des opportunités, comme l’utilisation de l’excédent de la main-d’œuvre humaine de manière plus socialement responsable, la création d’un revenu universel ou l’octroi de parts de marché dans les entreprises de robotiques.

Pour Olivier Mendel, le problème n’est pas d’utiliser les robots pour travailler, mais la manière dont la société fait usage de la hausse d’efficacité. Selon lui, dans dix ans, les gens pourront travailler « seulement quatre ou cinq heures par jours ».

Les experts voient là une occasion de « définir nos vies de manière différente et de ne pas faire tout tourner autour du travail ».

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