"Petit Lexique des guerres de religion d'hier et d'aujourd'hui" / 4

23/01/2017
Extraits de l'ouvrage d'Odon Vallet*, intitulé: "Petit Lexique des guerres de religion d'hier et d'aujourd'hui", Albin Michel, 2004.
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* Odon Pierre Maurice Marie Vallet, né le 3 septembre 1947 à Paris 8e, est un spécialiste français des religions.



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Jihad
Un combat pour un État
L'islam fut fondé par un marchand-soldat, Mahomet. Il était un ancien homme d'affaires devenu chef d'armée. D'abord simple employé chez un petit bouquetier, son oncle Abu Talib, il devint associé dans l'entreprise de transports (par chameaux) d'une riche veuve, Kharidja, sa première épouse.
Après la révélation du Coran, il lui faudra se battre contre les incroyants et, de commerçant visionnaire, il deviendra prophète-guerrier.

La première bataille livrée par Mahomet, celle de Badr (17 mars 624, an II de l'Hégire) est la plus symbolique et la plus ambiguë: engagée contre une caravane de polythéistes mecquois, elle associe la razzia et le jihad. Gagnée grâce à la possession d'un point d'eau; c'est la victoire des tribus du désert sur les clans des villes. La bataille de Badr resta dans la mémoire de tous les chefs musulmans, notamment celle de Saladin (1) qui, en juillet 1187, battit les croisés assoiffés aux Cornes de Hittim, tandis que l'armée arabe pouvait s'abreuver au lac de Tibériade.

La deuxième bataille, celle d'Ohod (23 mars 625, près de Médine), fut une défaite. Elle montre aussi une première dissension entre musulmans et juifs, jusque-là alliés, ceux-ci étant dispensés de combattre pour cause de sabbat ou par crainte d'une désertion. Après cette bataille, la tribu juive des Banû Nâdir complotèrent pour assassiner Mahomet. En conséquence de cette trahison, ils ont été exilés vers Khaybar.

La troisième bataille, celle du Fossé (en 627à Médine), fut une guerre de tranchées, creusées autour de Médine sur ordre du prophète et selon une méthode proposée par un persan nommé Salman. 26 jours passèrent sans qu’aucun vrai combat n’ait été engagé, mis à part quelques échanges de flèches et quelques assauts infructueux de la cavalerie des coalisés. La tribu juive des Banû Qurayza avait accepté de laisser entrer les troupes pour attaquer les musulmans malgré le traité qu’elle avait signé avec le prophète Mahomet. Le siège des coalisés fut finalement rompu lorsqu’une tempête ravagea le camp des coalisés en épargnant celui de Mahomet. Après la victoire inattendue des médinois, Mahomet s’occupa de la traîtrise des Banû Qurayza. Il les assiégea. Après vingt-cinq nuits, les Banû Qurayza acceptèrent de se rendre au jugement de Sa`d ibn Mu`âdh, un membre de la tribu des Banu Aws, ennemies ancestral des Banu Qurayza : «que les hommes soient tués, que leur biens soient répartis entre les musulmans et que les femmes et les enfants soient bannis». Cette bataille creusa donc un véritable «fossé» entre l'islam naissant et le judaïsme comme entre les musulmans convaincus et leurs coreligionnaires moins décidés.

La quatrième bataille du Prophète fut une victoire sans combattre : la prise de La Mecque en l'an VIII de l'Hégire (630 après J.-C.), durant le mois du ramadan. Mahomet entra facilement dans sa ville natale après avoir obtenu le ralliement de la plupart des tribus bédouines : l'envoyé de Dieu devient homme d'État et le Dieu unique unifie l'Arabie. La Mecque, cité commerciale, sera Ville sainte. Pour l'islam, la traversée du désert prend fin. L'ère des pèlerinages commence.


Liban
Forteresse des dissidences
À croire la Bible, les Phéniciens, ancêtres des Libanais, étaient des œcuméniques : Hiram, roi de Tyr, fit alliance avec David et lui bâtit une maison (II Samuel, 5, 11) avec une charpente en cèdre. Il fut également le fournisseur des matériaux du Temple de Salomon mais, mauvais payeur, celui-ci ne lui donna que vingt villages qui ne plurent pas à son voisin créancier (I Rois, 8, 12).

Grands commerçants, les Phéniciens se montraient fort accommodants sur le plan religieux. Tels des Suisses du Proche-Orient, ils chérissaient avant tout indépendance et neutralité.

Comme les Incas, ils pratiquaient (rarement) des sacrifices d'enfants nobles (des garçons et non des filles, à la différence des Incas). Comme les Hébreux, ils vénéraient le dieu El (qui se transforme en Elohim dans la Bible), ultérieurement incarné en Adon (rappelant AdonaÏ, autre nom d'Elohim), jeune dieu qui meurt au printemps et ressuscite trois jours après comme Jésus-Christ. Le Liban accueillit donc favorablement le christianisme.

Lors des persécutions romaines, des chrétiens se réfugièrent dans la région du mont Liban où, deux millénaires plus tard, ils ont toujours couvents et monastères.

Le Liban chrétien restait fidèle à la foi de l'empereur : il était et demeura longtemps melkite (partisan du roi). Certains Libanais devinrent maronites (2). Aujourd'hui, le christianisme libanais est divisé en onze confessions chrétiennes, d'où son originalité mais aussi, sa fragilité.

À partir de 635, les Arabes envahissent les plaines et convertissent la côte alors que les chrétiens tiennent les montagnes du nord. Dans celles du sud s'installent progressivement les druzes (3), issus au XIe siècle de l'ismaélisme fatimide égyptien.

Les chrétiens libanais appellent souvent l'Occident à leur secours (notamment durant les Croisades) et sont généralement déçus. Les Européens sont eux-mêmes, religieusement divisés et, en 1840, l'Angleterre protestante exile l'émir libanais Béchir II (il ne parvint pas à lutter contre le wali égyptien Méhémet Ali Pacha dont les pressions sur la Syrie et le Liban provoquèrent une insurrection populaire, encouragée par la Grande-Bretagne, et provoquant la fin du règne de son règne), jugé trop proche du sultan d'Egypte (Al-Jazzar Pacha) et des catholiques. Entre 1840 et 1860, les druzes, avec la complicité bienveillante des Turcs, massacrèrent vingt mille maronites. Les grandes puissances de l'époque (la France, la Grande-Bretagne, l'Autriche-Hongrie, la Russie, la Prusse) envoyèrent un corps expéditionnaire et obligèrent l'Empire ottoman à créer une province autonome du Mont-Liban en 1861. Elle devait être dirigée par un gouverneur, sujet ottoman chrétien, sous la surveillance des consuls européens. Un conseil consultatif central, majoritairement composé de chrétiens, fut également mis en place sur une base communautaire proportionnelle.

Le morcellement religieux (la religion était mentionnée sur la carte d'identité jusqu'en 1997) dans un pays d'une superficie de 10 452 km2, soit l'équivalent du plus grand département français métropolitain, la Gironde, multiplie les causes de conflit. En 1926, la France assurant le mandat sur le Liban au nom de la SDN, doit affronter une révolte des druzes (4) . Après l'indépendance (1943), la rupture de l'équilibre démographique ruine l'harmonie politique : les musulmans, plus nombreux, réclament plus de poste.

De 1975 à 1990, un long conflit provoque la mort de deux cent mille Libanais (soit 7% de la population) et l'exil de centaines de milliers d'autres. Les combats les plus meurtriers opposèrent des chrétiens à des musulmans (chiites ou sunnites) et à des druzes (autour de la question des réfugiés palestiniens). L'intervention en 1982 d'Israël ajoute l'État juif aux nombres des belligérants.

Écartelés entre leur culture arabe et leur religion chrétienne, ces Orientaux, disciples du Christ, ne peuvent demander le secours de l'«Occident chrétien» sans passer pour des traîtres à leur pays.

Les chrétiens du Liban ayant tout à tour reçu l'aide des Américains, des Français, des Syriens et des Israéliens, la guerre du Liban apparaît d'une extrême complexité. Elle justifie pleinement la phrase du général de Gaulle : «vers l'Orient compliqué, je volais avec des idées simples».

Luther
La Réforme contre la révolte
Peut-on réformer une religion sans violence? La question se posa, en 1524, à Martin Luther durant la guerre des paysans.

Dix ans plu tôt, le moine allemand avait dédié l'autorité pontificale, en quittant son couvent pour protester contre le vent d'indulgences destinée à financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome (indulgence décrétée par le pape Léon X). Ces «passeports pour arriver tout droit au paradis» n'étaient ni une nouveauté romaine ni une exclusivité du catholicisme (voir le bouddhisme).

Mais le religieux augustinien refusait le marchandage du pardon et professait la supériorité de la grâce divine sur les œuvres pieuses comme de la Sainte Écriture sur le magistère de l'Église. Ces changements théologiques passaient-ils par une réforme pacifique ou par une révolution violente? Homme d'ordre et intellectuel rigoureux, Luther refusait les ruptures brutales et les dérives anarchistes. Il attaquait le pape mais pas l'épiscopat et ne concevait pas d'Église sans hiérarchie : les luthériens ont d'ailleurs encore des évêques.

Mais peut-on prêcher la Réforme sans causer la révolte? Un religieux radical, Thomas Müntzer (5), se sépara rapidement de Luther, lui reprocha sa trop grande proximité avec les autorités civiles et surtout les princes, pour proclamer un «royaume du Christ» tout aussi communiste qu'évangélique : comme Jésus, il promettait le malheur aux riches et demandait le partage des biens. Il participera à la rédaction des «douze articles» : adoptés le 20 mars 1525, étaient un manifeste de la guerre des Paysans allemands. Les Douze Articles dessinent un programme de réforme à la fois spirituelle et sociale :

1. Chaque communauté paroissiale a le droit de désigner son pasteur et de le destituer s’il se comporte mal. Le pasteur doit prêcher l’évangile, précisément et exactement, débarrassé de tout ajout humain. Car c’est par l’Écriture qu’on peut aller seul vers Dieu, par la vraie foi.

2. Les pasteurs sont rémunérés par la grande dîme (impôt de 10%). Un supplément éventuel peut être perçu pour les pauvres du village et pour le règlement de l’impôt de guerre. La petite dîme est à supprimer parce qu’inventée par les hommes puisque le Seigneur Dieu a créé le bétail pour l’homme, sans le faire payer.

3. La longue coutume du servage est un scandale puisque le Christ nous a tous rachetés et délivrés sans exception, du berger aux gens bien placés, en versant son précieux sang. Par l’Écriture, nous sommes libres et nous voulons être libres.

4. C’est contre la fraternité et contre la parole de Dieu que l’homme pauvre n’a pas le pouvoir de prendre du gibier, des oiseaux et des poissons. Car, quand le Seigneur Dieu a créé les hommes, il leur a donné le pouvoir sur tous les animaux, l’oiseau dans l’air comme le poisson dans l’eau.

5. Les seigneurs se sont appropriés les bois. Si l’homme pauvre a besoin de quelque chose, il doit le payer au double de sa valeur. Donc tous les bois qui n’ont pas été achetés reviennent à la communauté pour que chacun puisse pourvoir à ses besoins en bois de construction et en bois de chauffage.

6. Les corvées, toujours augmentées et renforcées, sont à réduire de manière importante comme nos parents les ont remplies uniquement selon la parole de Dieu.
7. Les seigneurs ne doivent pas relever les corvées sans nouvelle convention.
8. Beaucoup de domaines agricoles ne peuvent pas supporter les fermages. Des personnes respectables doivent visiter ces fermes, les estimer et établir de nouveaux droits de fermage, de sorte que le paysan ne travaille pas pour rien car tout travailleur a droit à un salaire.

9. Les punitions par amende sont à établir selon de nouvelles règles. En attendant, il faut en finir avec l’arbitraire et revenir aux anciennes règles écrites.

10. Beaucoup se sont appropriés des champs et des prés appartenant à la communauté : il faut les remettre à la disposition de la communauté.
11. L’impôt sur l’héritage est à éliminer intégralement. Plus jamais veuves et orphelins ne doivent se faire dépouiller ignoblement.

12. Si quelque article n’est pas conforme à la parole de Dieu ou se révèle injuste, il faut le supprimer. Il ne faut pas en établir davantage qui risque d’être contre Dieu ou de causer du tort à son prochain.

Entre 1524 et 1526, les paysans se révoltent dans de larges parties de l’Allemagne du Sud, de la Suisse et de l’Alsace. Le mouvement naît près de Schaffhouse (Bade) lorsque des paysans refusent à leurs seigneurs une corvée jugée abusive. Ils obtiennent le soutien de Balthazar Hubmaïer, curé de Waldshut converti à la Réforme et signent un traité d’assistance mutuelle (15 août 1524) conciliant les objectifs sociaux et religieux. La révolte se développe durant l’hiver en Souabe, en Franconie, en Alsace et dans les Alpes autrichiennes. Les paysans prennent des châteaux et des villes (Ulm, Erfurt, Saverne).

À la fin de l’année 1525, la révolte est matée en Allemagne, puis en 1526 en Autriche. Les conséquences sont rudes pour les insurgés. Selon les estimations, pour la seule répression, 100 000 paysans trouvent la mort. Les insurgés survivants tombent en proscription impériale et perdent donc tous leurs droits civiques et privés ainsi que les droits liés à leur fief : ce sont désormais des hors-la-loi. Les meneurs sont condamnés à mort. Beaucoup de jugements parlent de décapitations, d’yeux arrachés, de doigts coupés et d’autres mauvais traitements. Celui qui s’en sort avec une amende peut s’estimer heureux, même si les paysans ne peuvent payer les amendes à cause des impôts élevés. Des communes entières sont privées de leurs droits pour avoir soutenu les paysans. Les juridictions sont partiellement perdues, les fêtes sont interdites, les fortifications urbaines rasées. Toutes les armes doivent être livrées. Le soir, la fréquentation des auberges villageoises n’est plus autorisée. De nombreux paysans proscrits survivent pendant des décennies en tant que bandes de brigands dans les forêts. Mais il n’y a plus de soulèvement important. Pendant trois-cents ans, les paysans ne se révolteront presque plus. C’est seulement avec la révolution de mars 1848-1849 que peuvent s’imposer les objectifs formulés dans les «douze articles».

Luther prit le parti des princes contre les gueux : « À nouveau, les hordes de paysans, en train de tuer et de piller, [...]. Il faut les pulvériser, les étrangler, les saigner, en secret et en public, dès qu’on le peut, comme on doit le faire avec des chiens fous» (janvier 1525 dans sa libelle Contre les prophètes célestes).

Contre Luther, l'«archichancelier du diable», Müntzer se disait «armé du glaive de Gédéon». En dressant contre l'assemblée des professeurs une République des paysans, il fut l'un des premiers réformés à prêcher l'Évangile des pauvres gens.


Maccabées
Des martyrs au paradis
Les Maccabées n'ont guère fréquenté les amphithéâtres : ils détruisaient même les lieux de spectacles et de plaisirs qu'on édifiait dans la pieuse Jérusalem. Car les frères Maccabées, Judas, Jonathan et Simon, luttaient contre l'Hellénisation de la Cité sainte, imposée par un descendant des généraux d'Alexandre le Grand, Antiochos IV (6). En 167 avant J.-C. ils prirent les armes contre ce païen qui avait introduit le culte de Zeus dans le temple de Yahvé et massacré les habitants de la ville de David. Devant cette rébellion, Antiochos IV mis la Torah hors la loi : on mangeait du porc et le sabbat n'était plus respecté. Les garçons juifs se refaisaient des prépuces pour paraître dans les «lieux de vice» que sont les gymnases où l'on enseignait la philosophie grecque et non l'histoire d'Israël. Inversement, les frères Maccabées circoncirent de force les enfants incirconcis (I Maccabées, 2, 45) et observèrent scrupuleusement la Loi, à une exception près : ils firent la guerre le samedi (I Maccabées, 2, 41).

La guerre des Maccabées fut un choc des civilisations et un refus des métissages. Nombre de Juifs hellénisés ou de Grecs judaïsés étaient pourtant prêts au compromis. Mais les coutumes du judaïsme et de l'hellénisme étaient sans doute trop éloignées pour que les usages d'un peuple s'imposent à l'autre.

Les frères Maccabées ne voulaient pas détruire la puissance dominante mais, protéger la foi opprimée. Ils y parvinrent et le Temple de Jérusalem fut purifié, le culte de Yahvé restauré.

Mais ces succès militaires eurent un prix. Les Maccabées dépensèrent beaucoup d'énergie pour gagner leur guerre. Surtout, croyant que les ennemis des ennemis sont des amis, ils firent appel aux adversaires des Grecs, les Romains. Ils payèrent tribut à la ville aux sept collines sous la forme d'un bouclier d'or pesant mille mines (I Maccabées, 14, 24) et conclurent une alliance avec la cité du Tibre. Celle-ci dura près d'un siècle jusqu'à ce que le général Pompée (7) intervînt militairement (66 avant J.-C.) pour «pacifier» la Palestine déchirée par les querelles des partis juifs. Le «sauveur» en profita pour romaniser Israël.

La guerre des Maccabées a eu pour conséquences de renforcer la foi en un dieu unique et surtout, de confirmer l'espérance en une vie future. C'est dans le livre II Maccabées, (7, 28-29) qu'apparait le discours qui est considéré comme la première référence certaine de la Bible au «temps de miséricorde» qu'est la Résurrection. L'un des fils torturés dit d'ailleurs à son bourreau :
«Scélérat, tu nous exclus de la vie présente mais le roi du monde, parce que nous serons morts pour ses lois, nous ressuscitera pour la vie éternelle» (II Maccabées, 7, 9)

Ce discours est le premier exemple d'une récompense éternelle des martyrs de la foi. Si les combattants des Croisades ou du Jihad ont pu croire au paradis, ils le doivent d'abord aux soldats des Maccabées qui donnaient et recevaient la mort en échange d'une autre vie.

Notre époque a bien progressé dans le domaine de la tolérance : le respect du shabbat est devenu plus facile depuis que le samedi est chômé. La viande de porc ne serait plus servie obligatoirement dans les cantines. Nous avons hérité celle-ci en partie des anciens Grecs et les Maccabées d'aujourd'hui devraient leur liberté à leurs vieux ennemis.


Marne
Maçonnique et catholique
La République anticléricale accomplit le «miracle» de la Marne, cette bataille remportée par deux généraux francs-maçons, Joffre (8) et Galliéni (9).

La hiérarchie catholique a authentifié ce «miracle relatif» par l'intermédiaire de Mgr Gibier. Paraphrasant la Bible, le prélat dresse ce tableau apocalyptique :
«Nos généraux sont des géants qui commandent à des armées de héros. Nos officiers tombent par centaines et nos soldats par milliers» [...]. «Pendant que l'armée du front se battait héroïquement..., l'armée d'en haut, c'est-à-dire nos alliés surnaturels, nos saints et nos saintes de France, Geneviève à l'aile gauche, Jeanne d'Arc à l'aile droite, la Vierge Marie au centre, intercédait et luttait puissamment pour la France... Gloire à Dieu qui nous a donné le miracle de la Marne».

En 1905, la France avait été coupée en deux par les lois anticléricales, et en 1914 elle retrouvait son unité par la guerre anti-allemande. Cette «union sacrée» contre les barbares.

La première guerre mondiale n'est pas une guerre de religion : alliée à l'Angleterre protestante et à la Russie orthodoxe, opposée à l'Autriche catholique, la France laïque ne défendait aucune cause confessionnelle. Mais par le sacrifice des morts, la France était réconciliée avec elle-même et régénérée : «Par les expiations nécessaires et le sacrifice rédempteur» (Mgr Gibier). Cette régénération avait pris fin par un nouveau «miracle», la deuxième bataille de la Marne (1918) gagnée par le général Foch (10) qui disait tous les jours sont chapelet et avait été nommé par le très anticlérical Georges Clemenceau (11).

La guerre de 1914-1918 effaça les dommages des «lois scélérates» de la République laïque. Elle fut même une victoire du crucifix puisque, dans les cimetières militaires, tous les soldats (excepté des juifs et des musulmans) furent enterrés sous des croix, même ceux qui «bouffaient du curé».

Mais à l'unisson dans la guerre succédèrent les dissensions dans la paix. Certains évêques français dirent que les Allemands devraient payer le prix de leurs crimes :
«Vous êtes des débiteurs : il faut payer» Mgr Touchet (12).

Les évêques allemands affirmèrent évidemment l'inverse et protestèrent contre le traité de Versailles (13) :
«La misère que ce traité a porté sur notre peuple crie vengeance au ciel» Archevêque de Cologne.

Les prélats inflexibles perpétuaient le refus de toute paix de compromis. Mais certains prêtres, au vu des horreurs de la guerre, pensaient que la paix des peuples passait par le dialogue des Églises. Un prêtre allemand, Max-Joseph Metzger (14) avait créé, dès 1916, une Ligue de la Croix-Blanche pour la paix prônant une réconciliation des chrétiens. Ce rapprochement des âmes chrétiennes devenait d'autan plus pressant que l'affrontement des peuples chrétiens avait suscité l'émergence d'un État athé, l'Union soviétique : la victoire des «damnés de la terre» sur les disciples du Christ.

Mexique
La puissance et la gloire
Avec Christophe Colomb (15), voguaient vers l'Amérique sabres et croix, caravelles et goupillons. Les soldats des rois très chrétiens (Espagne puis Portugal) supprimaient des indigènes même si leurs arquebuses tuaient moins que la variole, laquelle divisa par dix la population du sous-continent. Celle-ci du s'appeler américaine et indienne en mémoire d'un navigateur, Amerigo Vespucci (16) et en souvenir d'une confusion (entre l'Amérique et l'Inde).

L'Église baptisa en masse des Amérindiens terrorisés mais leur refusa souvent la communion et la prêtrise à cause des sacrifices humains, révélateurs d'une cruauté impardonnable. La cruauté des conquérants fut aussi dénoncée par certains religieux européens. À Saint-Domingue, le dominicain Antonio de Montesinos (17) déclara à ses compatriotes et coreligionnaires :
 « Je suis la voix de Celui qui crie dans le désert de cette île et c'est pour cela qu'il faut que vous m'écoutiez avec attention. Cette voix est la plus neuve que vous ayez jamais entendue, la plus âpre et la plus dure. Cette voix vous dit que vous êtes tous en état de péché mortel; dans le péché vous vivez et vous mourrez à cause de la cruauté et la tyrannie dont vous accablez cette race innocente. Dites-moi, quel droit et quelle justice vous autorisent à maintenir les Indiens dans une aussi affreuse servitude ? Au nom de quelle autorité avez-vous engagé de telles détestables guerres contre ces peuples qui vivaient dans leurs terres d'une manière douce et pacifique, où un nombre considérable d'entre eux ont été détruits par vous et sont morts d'une manière encore jamais vue tant elle est atroce ? Comment les maintenez-vous opprimés et accablés, sans leur donner à manger, sans les soigner dans leurs maladies qui leur viennent de travaux excessifs dont vous les accablez et dont ils meurent ? Pour parler plus exactement, vous les tuez pour obtenir chaque jour un peu plus d'or. Et quel soin prenez-vous de les instruire de notre religion pour qu'ils connaissent Dieu notre créateur, pour qu'ils soient baptisés, qu'ils entendent la Messe, qu'ils observent les dimanches et autres obligations ? Ne sont-ils pas des hommes ? Ne sont-ils pas des êtres humains ? Ne devez-vous pas les aimer comme vous-mêmes ? Soyez certains qu'en agissant ainsi, vous ne pouvez pas plus vous sauver que les Maures et les Turcs qui refusent la foi en Jésus-Christ».

L'indépendance de l'Amérique latine mêla étroitement le profane au religieux. Au Mexique en 1810 débute la guerre d'indépendance. Le Père Hidalgo (18) se décide à agir et pousse le fameux Grito de Dolores depuis son clocher dans la nuit du 15 septembre, appelant à la révolte avec le fameux cri de guerre «longue vie à la Vierge de la Guadeloupe, vive le roi Fernando VII, à bas le mauvais gouvernement!». Il dirige ensuite la foule contre les Espagnols partisans de Joseph Bonaparte, qui seront massacrés sous ses ordres à Guanajuato et dans d’autres villes. Il est vaincu par le général espagnol Félix María Calleja lors de la bataille de Puente de Calderón le 17 janvier 1811. Il ordonne la retraite de ses troupes vers Ixtlahuaca puis en direction de Toluca. Le 21 mars 1811, trahi, il est arrêté en compagnie d’autres insurgés à las Norias de Acatita de Bajan. L’inquisition le contraint à se repentir publiquement puis il est fusillé pour ses «crimes», le 30 juillet 1811.

Un autre prêtre, le Père Morelos (19) prit la tête de la guérilla anti-espagnole. Il combattit avec efficacité contre l'armée du vice-roi et prit les villes d'Oaxaca (en 1812) et Acapulco, principal port du Mexique sur l'océan Pacifique, l'année suivante. À la fin de l'année 1813, il convoque le Congrès de Chilpancingo, qui adopte une déclaration d'indépendance, promulgue la première Constitution Apatzingán en 1814 et le nomme généralissime des forces insurgées. Mais, en décembre de cette même année 1813, les forces royalistes le battent à Santa Maria, l'obligeant dès lors à mener une guerre défensive. Il est destitué de sa charge de généralissime, mais fera encore partie du triumvirat du Gouvernement suprême. Acculé par les troupes envoyées par le vice-roi Calleja, il ne parvint pas à s'échapper et fut capturé en novembre 1815. Accusé d'hérésie, et soumis à l'Inquisition, il fut remis aux autorités civiles et fusillé le 22 décembre 1815, dans le petit village de San Cristobal Ecatepec. Le combat de ces deux ecclésiastiques (créole) mena le Mexique jusqu'à son indépendance le 27 septembre 1821.

Mais ce radicalisme d'une partie du bas clergé demeurait minoritaire et se heurtait à l'hostilité de la plupart des évêques d'origines espagnoles comme la majorité des dirigeants du nouvel État indépendant, francs-maçons et anticléricaux. Cet anticléricalisme, entre autres choses, suscita l'intervention de la France de Napoléon III. Au début des années 1860, le Mexique est un pays en proie à de profondes rivalités politiques et à l'instabilité qui mettent le pays au bord de la guerre civile. Appauvri, l’État mexicain, endetté principalement vis-à-vis de l’Angleterre mais aussi de l’Espagne et de la France, décide, le 17 juillet 1861, de suspendre pour deux ans le paiement de sa dette extérieure. Pour Napoléon III, l’opportunité est tentante d'intervenir et d'y installer un régime qui lui soit favorable politiquement mais aussi économiquement. Dans l'entourage de sa femme Eugénie, l'enjeu religieux prédomine avec la perspective de l'émergence d'une grande monarchie catholique, modèle régional capable de contrer la république protestante des États-Unis et, par effet de dominos, de procurer des trônes pour les princes européens. Le 31 décembre 1861, Napoléon III s’allie, avec le Royaume-Uni et l’Espagne pour lancer une expédition militaire. Mais en avril 1862, l'armée française se retrouve seule au combat, suite au renoncement du Royaume-Uni et de l'Espagne, peu enclins à suivre les initiatives de la France. La ville de Mexico, capitale du pays, est prise le 7 juin 1863. La couronne du Mexique est proposée à Maximilien de Habsbourg, frère de François-Joseph Ier d'Autriche, afin de compenser diplomatiquement l'engagement français en Italie et de resserrer l'alliance franco-autrichienne. Après avoir tergiversé une année, Maximilien l'accepte et le 12 juin 1864, accompagné de son épouse, l'archiduchesse Charlotte, il entre dans Mexico. L'un des opposants à ce nouveau monarque très chrétien mais européen fut l'archevêque de Mexico. En février 1867, le dernier navire français quitte les rives du Mexique, laissant derrière lui l'empereur Maximilien qui a refusé d'abdiquer. Fait prisonnier à Santiago de Querétaro, il est exécuté le 19 juin 1867, le régime de Benito Juarez (20) put reprendre et accentuer la politique anticléricale.

En 1917, une nouvelle Constitution instaura une séparation totale de l'Église et de l'État. En 1924, les religieux non mexicains furent expulsés et les congrégations enseignantes interdites. Cette persécution provoqua des soulèvements paysans appelés la «guerre des Cristeros».

L'élection de Plutarco Elías Calles (21) en 1924 met fin à la trêve entre le gouvernement et l'Église. Le nouveau président est athée, et fait en effet appliquer strictement les mesures anticléricales, et ce sur l'ensemble du territoire ; il fait voter d'autres lois anti-catholiques : en 1926, la loi pour la réforme du Code pénal prévoit des peines spécifiques pour les prêtres et les religieux qui contreviendraient aux articles de la Constitution de 1917 déjà cités. Par exemple, le port de l'habit clérical peut être puni d'une amende de 500 pesos (250 dollars américains de l'époque) ; un prêtre qui critique le gouvernement peut être condamné à cinq ans de prison, etc. En réaction à ces mesures, la résistance des mouvements catholiques se durcit. Les évêques travaillent à faire amender les articles les plus gênants de la Constitution. Le pape Pie XI approuve explicitement les moyens de résistance utilisés jusqu'alors. Les propositions d'amendement sont finalement rejetées par le Congrès le 22 septembre 1926. Le 3 août 1926, à Guadalajara, 400 catholiques armés se soulèvent, et s'enferment dans l'église de Notre-Dame de Guadalupe. Un affrontement s'engage avec les troupes fédérales, et ne se termine que lorsque les insurgés sont à court de munitions. Le lendemain, à Sahuayo, 240 soldats du gouvernement prennent d'assaut l'église paroissiale. Le curé et son vicaire sont tués au cours des violences qui s'ensuivent. Le 14 août, des agents gouvernementaux interviennent lors du chapitre de l'Association de la jeunesse catholique, à Chalchihuites, et tuent le conseiller spirituel du mouvement, le père Luis Bátiz Sáinz (22). La rébellion proprement dite et revendiquée comme telle, commence à ce moment là. Elle est menée par René Capistrán Garza, président de l'Association mexicaine de la jeunesse catholique et âgé de 27 ans à peine. Le 1er janvier 1927, Garza fait publier un manifeste intitulé «À la Nación» (À la nation). Il y affirme que «l'heure de la bataille a sonné» et que «Dieu décidera de la victoire».

Au début, le gouvernement Calles ne prend pas la menace au sérieux. Le général Jesús Ferreira, déclare au moment de se mettre en marche vers les insurgés : «Nous ne partons pas en campagne, mais à la chasse». Et, il a raison. À l'été 1927, la révolte est presque réduite à néant. Garza démissionne de son commandement des forces insurgées en juillet. Mais les efforts de Victoriano Ramírez (surnommé El Catorce, «quatorze», à cause d'une évasion après laquelle il tua ses 14 poursuivants) relancent la rébellion. Illettré, ce dernier se révèle néanmoins très habile dans l'art de la guérilla. Les Cristeros semblent alors prendre le dessus. Ils gardent l'avantage pendant toute l'année 1928. En 1929, des divisions apparaissent chez les leaders de la rébellion. Mario Valdés, dont beaucoup d'historiens pensent aujourd'hui qu'il était un espion du gouvernement fédéral, contribue à lancer un mouvement de suspicion contre El Catorce, qui est finalement exécuté après un jugement sommaire. Les négociations entre église et gouvernement, commencées depuis 1927 à l'initiative de l'ambassadeur américain Dwight Whitney Morrow, aboutissent finalement le 27 juin 1929 à un accord, l'arreglos. Le culte redevient totalement libre. L'État autorise l'enseignement religieux dans les églises (mais non dans les écoles). Les prêtres recouvrent leurs droits civiques, ainsi que la disposition effective des biens de l'Église qui restent, nominalement, propriété nationale. L'État n'essaiera plus jamais de prendre le contrôle effectif de ces biens, bien qu'il en soit légalement le propriétaire.

La fin de la guerre des Cristeros entraîne une forte émigration vers les États-Unis. Au lendemain de leur défaite, la plupart d'entre eux —selon certaines estimations, jusqu'à 5% de la population du Mexique — ont fui vers l'Amérique. Beaucoup se sont installés à Los Angeles, où ils ont trouvé un protecteur en John Joseph Cantwell (23), l'évêque de ce qui était alors le diocèse de Los Angeles-San Diego. Les derniers rebelles refusant de fuir sont finalement capturés ou tués. Environ 500 dirigeants Cristero et 5 000 autres Cristeros auraient été abattus, souvent à leur domicile et en face de leurs conjoints et de leurs enfants. La pression ira en diminuant au cours des années 1930, mais ne se stabilisera complètement qu'après l'élection en 1940 du Président Manuel Ávila Camacho, lui-même un catholique pratiquant, et représentant de l'aile droite du régime.

Ces mouvements émancipation engendrèrent ultérieurement un socialisme non-violent et un activisme armé. Au Nicaragua, le mouvement révolutionnaire sandiniste, Frente Sandinista de Liberación Nacional (24) comptait plusieurs prêtres parmi ses membres et, arrivé au pouvoir en 1979, il nomma un jésuite, le Père Ernesto Cardenal, ministre de la Culture. En Haïti, un prêtre salésien, le Père Jean-Bertrand Aristide (25) né le 15 juillet 1953 à Port-salut), devint président de la République en 1991, puis de 1994 à 1996, et finalement de 2001 à 2004.

Dans toute l'Amérique latine, pendant que des évêques et des prêtres soutenaient les dictatures des généraux, d'autres religieux les combattaient, certains par le sermon d'autres par les fusils. Mourir debout au nom du peuple ou vivre à genoux sur son prie-Dieu, tel fut le choix de certains chrétiens d'Amérique du Sud, car Dieu n'est jamais neutre. " (...).

A suivre...



1. Saladin, né en 1138 à Tikrit et mort le 4 mars 1193 à Damas. Dirige l’Égypte de 1169 à 1193, Damas de 1174 à 1193 et Alep de 1183 à 1193. Principal adversaire des Francs installés durant le dernier tiers du XIIe siècle et l’artisan de la reconquête de Jérusalem par les musulmans en 1187.
2. Saint Maron, né au IVe siècle et mort vers 410. Prêtre devenu ermite. Considéré comme le père du mouvement spirituel et monastique appelé maintenant Église maronite, une église chrétienne importante au Liban et en Syrie.
3. Considérée comme étant, à l'origine, une secte de la branche ismaélienne du courant musulman du chiisme, dont la volonté de s'en démarquer par l'abandon de préceptes islamiques l'a transformée en religion à part. Les Druzes rejettent la charia et les obligations rituelles qui en découlent. Il n’y a ni liturgie, ni lieux de culte dans la religion druze. Ils seraient reconnus comme musulmans.
4. Excédés par les pratiques du capitaine Gabriel Carbillet, Gouverneur du Djébel, les Druzes basculent dans la révolte, menée par un jeune chef nationaliste, Sultan al-Atrach. La guérilla atteint son apogée au printemps 1926. Après la signature du traité d'indépendance signé entre les autorités françaises et syriennes en 1937, Sultan al-Atrach fait son retour dans le pays.
5. Thomas Müntzer né en 1489 (ou 1490) et décédé le 15 mai 1525, torturé et exécuté. Prêtre itinérant et un des chefs religieux de la guerre des Paysans en Allemagne.
6. Antiochos IV, né vers 215 et mort en 163. Règne de 175 jusqu'à sa mort.
7. Pompée, général,  né le 29 septembre 106 av. J.-C. à Picenum et mort le 28 septembre 48 av. J.-C., assassiné, à Péluse. Consul en -70, -55 et -52 et dictateur. Assassiné dès son arrivée par Septimus, un ancien de ses soldats, sur la plage de Péluse. Il est décapité et le corps sans tête restera sur ce bout de plage sans sépulture pendant quelques jours. Ptolémée XIII pensait faire plaisir à César en lui offrant en cadeau la tête de son vieil ennemi.
8. Joseph Jacques Césaire Joffre, né le 12 janvier 1852 à Rivesaltes et mort le 3 janvier 1931 à Paris.
9. Joseph Simon Gallieni, né le 24 avril 1849 à Saint-Béat et mort le 27 mai 1916 à Versailles.
10. Ferdinand Foch, né le 2 octobre 1851 à Tarbes et mort le 20 mars 1929 à Paris. Maréchal de France, de Grande-Bretagne et de Pologne et académicien.
11. Georges Clemenceau, né le 28 septembre 1841 à Mouilleron-en-Pareds et mort le 24 novembre 1929 à Paris. Président du Conseil de 1906 à 1909, puis de 1917 à 1920.
12. Stanislas-Arthur-Xavier Touchet, né le 13 novembre 1848 à Soliers et mort le 29 septembre 1926 à Orléans. Évêque d'Orléans. Surnommé l'évêque de Jeanne d'Arc. À l'origine de l'élaboration du procès en canonisation de Jeanne d'Arc.
13. Traité de paix entre l'Allemagne et les Alliés de la Première Guerre mondiale. Signature le 28 juin 1919.
14.Max-Joseph Metzger, né en 1887 et mort en 1944.
15. Christophe Colomb, né entre le 25 août et le 31 octobre 1451 à Gênes et mort le 20 mai 1506 à Valladolid. Premier navigateur de l'histoire moderne à avoir traversé l'océan Atlantique entre le continent américain et l'Europe. Il effectue en tout 4 voyages : 1492-1493 / 1493-1496 / 1498-1500 / 1502-1504.
16. Amerigo Vespucci, né le 9 mars 1454 à Florence et mort le 22 février 1512 à Séville. Marchand, bijoutier et navigateur. Il fut le premier à émettre l'hypothèse que la côte de l'Amérique du Sud constituait un nouveau continent. C 'est à partir de son prénom que sera créé le nom propre «Amérique» à l'initiative de Martin Waldseemüller, cartographe allemand établi à Saint-Dié.
17. Antonio de Montesinos, né vers 1475 et mort le 27 juin 1540 au Venezuela. Prêtre dominicain de l'île d'Hispaniola. Premier défenseur des droits des indiens d'Amérique dans l'Empire espagnol.
18. Père Hidalgo, né le 8 mai 1753 dans l'hacienda de Corralejo près de Pénjamo et mort le 30 juillet 1811, fusillé, à Chihuahua. Considéré comme le père de la Patrie.
19. José María Morelos y Pavón, né le 30 septembre 1765 à Valladolid (Mexique) et mort le 22 décembre 1815, fusillé, à San Cristóbal Ecatepec.
20. Benito Pablo Juárez García, né le 21 mars 1806 à Oaxaca et mort le 18 juillet 1872 à Mexico. Avocat. Président du Mexique du 1er décembre 1871 au 18 juillet 1872.
21.Francisco Plutarco Elías Campuzano, né le 25 septembre 1877 à Sonora, Mexique et mort le 19 octobre 1945 à Mexico, fut président du Mexique entre 1924 et 1928.
22.La guerre des Cristeros (également connue sous le nom de Cristiada) désigne le soulèvement de paysans mexicains, catholiques, contre le gouvernement, profondément anticatholique, de 1926 à 1929.
23. John Cantwell John Joseph Cantwell, John Cantwell, fut évêque de Los Angelès 1er juin 1922-11 juillet 1936 et puis Archevêque 11 juillet 1936- 30 octobre 1947 (année de sa mort).
24. Front sandiniste de libération nationale, parti politique nicaraguayen fondé en 1961 comme organisation politico-militaire social-démocrate inspirée par la lutte du général Augusto Sandino.
25. Jean-Bertrand Aristide, né le 15 juillet 1953 à Port-Salut est un prêtre défroqué. Il a été à plusieurs reprises président de la République d'Haïti : en 1991, de 1993 à 1994, puis de 1994 à 1996, et finalement de 2001 à 2004 avant son départ en exil à la suite d'un coup d'État.

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