Ségolène Royal juge encore insuffisante la revalorisation du «péage de l'électricité»

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Erwan Benezet
28 janvier 2017

Commentaire:  Putain, encore 3 mois!😒
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Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer, chargée des Relations internationales sur le climat, le 24 janvier 2017 à l'Assemblée nationale (AFP/bertrand GUAY)


ÉNERGIE. Le 1er août prochain, le prix que paient les distributeurs pour le transport de l’électricité vont augmenter. Les consommateurs débourseront en moyenne une vingtaine d'euros de plus par an sur leur facture. La ministre de l’Énergie demande une hausse supérieure.

Décidément Ségolène Royal, la ministre de l’Énergie et de l'Environnement, n'aime pas perdre. Elle serait même rentrée dans une colère noire à la lecture du Journal Officiel d'hier (édition du samedi 28 janvier). On pouvait effectivement y découvrir la délibération de la Commission de régulation de l'Energie (CRE) concernant la revalorisation du Turpe (Tarif d'utilisation du réseau public d'électricité) pour les cinq prochaines années à venir. Ce tarif est payé par les fournisseurs d’électricité (EDF évidemment, mais aussi tous les alternatifs comme Engie ou Direct Energie) pour que l’électricité produite dans leurs centrales, ou achetée sur le marché de gros, puisse circuler sur le réseau de transport. Un péage en quelque sorte, qui représente un tiers de la facture des ménages. Il est reversé aux deux gestionnaires du réseau : RTE pour le transport (lignes haute tension), et Enedis (ex-ERDF) pour la distribution (lignes moyenne et basse tension), filiales à 100 % d’EDF, pour l'entretien et la modernisation du réseau.

Le calcul de revalorisation donne lieu depuis quelques semaines à un violent bras de fer entre Ségolène Royal et la CRE. C'est pourtant à cette dernière, en tant qu'autorité administrative indépendante, qu'échoit le rôle de gendarme de l'énergie depuis l'ouverture des marchés en 2007. Dans une première délibération du 17 novembre dernier, la CRE estimait que pour couvrir les besoins de RTE et Enedis, le Turpe devait être revalorisé à hauteur de 2,71%. Ce qui se traduirait par une hausse de 2% dans les tarifs de l'électricité à partir du 1er août prochain.

«Insuffisant» a estimé la ministre, qui en demande plus pour «prendre suffisamment en compte les investissements nécessaires à la transition énergétique». Et les faire payer aux consommateurs donc, puisque la répercussion sur les tarifs se ferait alors à hauteur de 3%, soit 22€ supplémentaires sur la facture annuelle moyenne d'un ménage. Car entre temps, Enedis est venue se plaindre à la ministre, arguant qu'il lui manquerait 3 Mds€ sur la période pour couvrir ses besoins d’investissements. L’entreprise a mis en avant ses nombreux chantiers : le raccordement au réseau des nouvelles installations renouvelables (notamment les éoliennes), ou encore le développement des infrastructures pour accueillir 7 millions de véhicules électriques.

Ségolène Royal ne veut pas en rester là
Elle a donc sommé la CRE de revoir sa copie. Quelques mois et de nombreux calculs plus tard, la CRE a rendu le 19 janvier une seconde délibération dans laquelle elle redonne... les mêmes conclusions : 2,71% de revalorisation du Turpe, soit 2% de hausse maximale sur les factures. Elle rappelle qu’Enedis a versé à sa maison mère, EDF, 500 M€ de dividendes annuels sur la période 2013-2015. Une façon de dire que l'entreprise devrait avoir de quoi assurer l'ensemble de ses investissements. «Étonnée que la CRE ait délibéré en 48h alors qu'elle a plusieurs mois pour examiner les propositions je demanderai un nouvel examen», tweete-t-elle immédiatement. La ministre semble ignorer que dans le cadre de la loi de transition énergétique, qu'elle a pourtant elle-même portée en 2015, c'est la seconde délibération de la CRE qui vaut dernier mot sur ces questions. D'où la publication au Journal Officiel.

Ségolène Royal @RoyalSegolene
Étonnée que la CRE ait délibéré en 48h alors qu'elle a pl mois pour examiner les propositions je demanderai un nouvel examen +ENR


On s'arrête là ? Pas question. «Un recours est juridiquement possible, nous affirme l'entourage de Ségolène Royal. La ministre est donc en train de l'examiner avec les entreprises du secteur.» En attendant, François Hollande a indiqué ce même samedi dans un communiqué envisager de nommer le préfet de la région Île-de-France, Jean-François Carenco, également ancien directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo au ministère de l’Écologie et de l’Énergie, à la présidence de la CRE, en remplacement de Philippe de Ladoucette, dont le mandat arrive à échéance. Le président et sa ministre espèrent à n'en pas douter un profil un peu plus à l'écoute.

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