100% renouvelable ou l'art qui consiste à créer artificiellement un problème, puis de casser l'équilibre existant pour,soit disant, le résoudre.
TENIR TÊTE, FEDERER, LIBERER
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La ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, a tancé il y a quelques jours le patron d’EDF, Jean-Bernard Lévy, en lui demandant de travailler sur un scénario de production d’électricité d’origine 100% renouvelable. Une déclaration remarquée mais une hypothèse irréaliste à la fois techniquement, économiquement et socialement. En outre, le gain serait inexistant pour le climat en terme d’émission de CO2 puisqu’il revient à remplacer du nucléaire, qui en émet peu, par des renouvelables qui en émettent peu.
L’ ADEME, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, a bien publié à la fin de l’année dernière une étude, sur le passage d’ici à 2060 en France à 100% d’électricité renouvelable. Cela ne rend pas pour autant cette hypothèse crédible ou réaliste d’autant plus que le scénario de l’Ademe est très contesté.
Il suffit juste de constater les difficultés rencontrées par le modèle allemand du tout renouvelable, l’Energiewende. Depuis le début de l’année, l’Allemagne est parvenue à produire 46% de son électricité avec des renouvelables, éolien, solaire, hydroélectrique et aussi beaucoup de biomasse, un record. Mais en dépit de centaines de milliards d’euros d’investissements, l’Allemagne n’arrive plus à réduire ses émissions de CO2. De plus, il y a aujourd’hui dans le pays une véritable révolte contre les éoliennes.
Deux obstacles majeurs au tout renouvelable ne peuvent pas être effacés d’un trait de plume, même par un ministre en quête d’autorité et de popularité: leur caractère intermittent, solaire et éolien, et la difficulté technique et économique du stockage de l’électricité dite propre quand elle est abondante.
Des hypothèses difficiles à justifier
Comme le montre notamment une tribune récente de Bertrand Cassoret, Maître de Conférences à l’Université d’Artois, publiée par Le Monde de l’énergie, l’étude de l’ ADEME s’appuie sur des hypothèses contestables pour tenter de rendre son modèle moins bancal. Elle a cherché avant tout à démontrer, sans y parvenir, que la France peut se passer à la fois du nucléaire et des énergies fossiles. Voilà pourquoi il n’y avait pas de comité scientifique derrière cette étude et pourquoi la plupart des hypothèses retenues sont difficiles à justifier…
Dans son scénario «de référence», le postulat de l’ ADEME est celui d’une baisse de la consommation d’électricité en France à 422 TWh par an contre 440 TWh en 2018. Un objectif d’autant plus difficile à réaliser que la consommation française d’électricité est stable depuis plus de 10 ans, que la population va continuer à augmenter, que l’ ADEME considère qu’il devrait y avoir dix millions de véhicules électriques sur les routes et que la transition énergétique doit se traduire par une électrification massive des usages.
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Atteindre 100% d’électricité renouvelable est aujourd’hui impossible
La rédaction
19 novembre 2019
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